mardi 30 juin 2009

des riches ont faim - textes du jour

Mercredi 1er Juillet 2009


Prier… [1] artifice, convention et acharnement de nos vies, ces chemins que nous croyons nôtres, des obstinations. – Ma femme, à Paris, me téléphone. Le métro, les transports en commun vers la gare de Lyon. La pauvreté, la misère, cela donne froid dans le dos, quoique la ville soit insupportable de chaleur, de température dès le matin. Les chefs d’entreprises, les politiques n’en ont aucune idée, les élus non plus, tous satisfaits que ces gens vivent ailleurs, en banlieue. Elle arrive de Barbès, le marché sous le « métro aérien », tous ces Arabes, ils vivent presque joyeusement, en tout cas ils survivent avec le sourire, les mauvais garçons qui trainent, rendent quelques services en coltinant et se faisant un peu payer. – La réalité française est là, les débats sur la burkha, hier sur le foulard, nos communautarisations. En fait, il y a des ghettos, nos banlieues, il y a des camps de rétention, des espaces mentaux et physiques de non-droit. La politique-parole, les médias-spectacles-people et autres bling-bling sont complètement hors sujet pour le grand nombre. – Ici, les meules de foin édifiées à la fourche antan sont aujourd’hui ces énormes rouleaux, en deux semaines, la campagne a jauni. Evidence du couple dès la Genèse. – Jésus arrivait sur l’autre rive du lac, deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre… et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus, et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur région. … l’affaire des possédés. Les ghettos d’alors… je ne devinais pas que cette lecture enchainerait ainsi sur l’appel de ma chère femme. L’exclusion non seulement des malheureux mais de Celui seul qui pourrait remédier à nos dérangements. Un prix tout de même : le troupeau de porcs, du bien sont perdus. La société ne le veut pas. L’enfance d’Ismaël. Dieu fut avec lui, il grandit et demeura au désert et il devint tireur à l’arc. Il demeura au désert de Parane, et sa mère lui choisit une femme du pays d’Egypte. La mère célibataire, un métier, un mariage, une société. Abraham dominé par Sara, celle-ci raciste : le fils de cette esclave ne doit pas partager l’héritage de mon fils Isaac. Douceur, mansuétude de Dieu, confident d’Abraham, entre « hommes », la question se règle au mieux : ne t’irrite pas… accorde à Sara … mais je ferai aussi une nation du fils de l’esclave, car lui aussi est né de toi. Sérénité de l’Ancien Testament et tohu bohu du Nouveau : Jésus dérange, Yahvé arrangeait. La nouvelle société… des riches ont tout perdu, ils ont faim ; qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien. … Notre Père, que votre règne arrive.

[1] - Genèse XXI 3 à 21 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu VIII 28 à 34

le terrain est sûr - textes du jour

Mardi 30 Juin 2009

Prier… [1] oiseaux, ciel gris et lourd, silence… comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voilà que la mer s’agita violemment… sensation que l’embarquement du Christ provoque la tempête… mais lui dormait. Souveraineté de cet homme, il donne le signal du départ puis s’en remet à tous et à tout. Il est tout entier dans l’instant, dans ce qu’il fait, guérissant, parlant, dormant, priant, unité profonde de cet homme. C’est le reflet humain, la conséquence humaine de l’éternité, de son éternité. Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? Evangile d’avant-hier également, le lien entre la peur et la non-foi. Psychologique ? factuel ? dialectique ? Quoique sans doute indifférent personnellement, Jésus « fait son numéro », les gens aussi, bien davantage donc que les disciples, de la rive ? d’autres barques ? Nous sommes perdus. Ils sont du métier, mais semblent mauviettes. Contraste accentué entre le maître et les disciples. Suite des aventures et intercessions de la « trinité » apparue sous le chêne de Mabré à Abraham. Sauvetage miraculeux de Loth et des siens. Episode de la petite ville de Soar, relais et abri pour Loth et les siens, l’épouse transformée en statue de sel, les deux mystérieux anges ou hommes parlent à la première personne du singulier. Loth et Abraham constatent chacun le désastre. Pâture depuis pour les reconstructeurs d’un temps sphérique et pour la science-fiction, l’écologie. Leçon autre, lorsque Dieu a détruit les villes de cette plaine, il s’est souvenu d’Abraham et il a fait échapper Loth. La prière d’intercession. La mienne, la nôtre, la leur, la vôtre, celle du Christ en croix. Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? L’inspiration manifeste de la première admonestation de Jean Paul II qui supposait une réelle et personnelle imprégnation dans ce seuil – pour nous tous – de la foi : discernement, lecture, confiance, prière. Sous mes pieds, le terrain est sûr.

[1] - Genèse XIX 15 à 29 ; psaume XXVI ; évangile selon saint Matthieu VIII 23 à 27

lundi 29 juin 2009

il me sauvera ... il m'a arraché... - textes du jour

Prier… [1] la solennité des deux fondateurs, itinéraires, tempéraments, talents, charismes totalement différents sinon opposés, complémentaires. Matthieu qui a vêcu le ministère public du Christ décrit et motive la primauté de Pierre : Heureux es-tu Simon, fils de Jonas, et Luc, l’historiographe, raconte sa libération miraculeuse. Paul vivra la même chose. L’Ange du Seigneur… mon Père qui est aux cieux. Jésus n’évoque pas, comme agent de la profession de foi de Pierre, l’Esprit Saint. Dans les évangiles, l’Esprit atteste l’identité du Christ, il inspire les disciples seulement après avoir été envoyé par celui-ci. C’est le Père qui rend témoignage au Fils par Pierre, par l’Eglise, par nous. Une fondation spirituelle, une lignée temporelle, inspirés certes mais sans mandement scripturaire les chrétiens, les apôtres survivants inventeront l’élection du successeur de Pierre qui ne sera pas l’un des Douze : Jean survivant de beaucoup à Pierre, aurait pu être « élu pape ». Non, le rôle, la fonction, le charisme sont tout autres. Les clefs du Royaume (le roman « chinois » de Cronin, Gregory Peck) et le sacrement dit autrefois de pénitence, ce qui certainement était une mauvaise appellation, réductrice, et apelé aujourd’hui de réconciliation ce qui a sa vérité spirituelle et plus encore psychologique. Contemplation aujourd’hui de deux faits, donc. Et conclusion de Paul, le bilan d’une vie apostolique. Il me semble être au seuil, moi-même comme tant d’autres, fourbu, fatigué, la foi de naissance : le Seigneur me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. Cette fillette de pas quatre ans, hier, à la plage, qui sait expliquer qu’elle a un grand frère, au ciel, qui ne reviendra jamais. Bribe de foi de ses parents ? notre fille, une petite méduse desséchée là où plantant un fétu de paille, elle improvise ce que je lui explique un cadran solaire, mais la méduse : pauvre petite méduse, ses parents doivent s’inquiéter. Il me sauvera… tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. L’humanité, chargée d’elle-même et devenant Eglise par les sacrements qu’elle a reçus et administre, son fondement étant la foi au Christ, Fils de Dieu. L’ensemble de cette pétition – réalité de foi pour le chrétien – est évidemment difficile à recveoir pour les autres monothéistes, plus encore pour les incroyants. Surtout s’il est énoncé d’une manière rituelle ne distinguant nullement celui qui se drape ainsi, des autres se croyant mieux habillés que lui… Jésus a prévenu l’objection : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela. Ce qui réduit (ou agrandit...) notre « rôle » à la prière d’intercession et au travail sur nous-mêmes : je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle. Dans la confiance et un discernement de ce que Dieu opère dans le monde et en nous : maintenant, je me rends compte que c’est vrai : le Seigneur a envoyé son Ange, et il m’a arraché aux mains d’Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif.

[1] - Actes des Apôtres XII 1 à 11 ; psaume XXXIV ; 2ème lettre de Paul à Timothée IV 6 à 18 ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 19

dimanche 28 juin 2009

Jésus partit avec lui - textes du jour

Dimanche 28 Juin 2009

Prier… [1] ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. Jésus constate le miracle que produit la foi, qu’est la foi, bien plus qu’il ne commet ce miracle. Ne crains pas, crois seulement. Les miracles sont d’abord un relationnement de l’homme à Dieu, Jaïre, l’hémorroïsse. Relationnement que les textes – notre expérience personnelle aussi – tire de sa gangue, les événements, la foule, l’agitation : la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. … Jésus voit l’agitation … Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’accompagnent. Puis il pénètre là où reposait la jeune fille. La tempête apaisée, alors il se fit un grand calme. Jésus en famille, on entend le silence, on voit la scène. Il saisit la main de l’enfant … aussitôt, la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait douze ans… puis il leur dit de la faire manger. Miracle total ? résurrection effective ? science humaine ? puissance divine ? il y a du flou. Marc scrute la scène, il est du point de vue du Christ, acteur et rôle souverains, centraux. Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Jésus surhumain ? supranormal ? donc réductible à l’exceptionnalité, qui nous éloigne de Dieu, nos fausses routes que nous décrétons sûres, explicatives et magnifiques. L’évangile nous ramène au concret : un Christ que l’on va chercher, que l’on approche, qui vient, qu’on entoure de nos émotions et de notre nombre, de nos souffrances. Un Christ qui a sa place – divine – dans une époque, une époque analogue à la nôtre avec ses paramètres, ses habitudes et son bon sens. Notre époque. Paul en règle l’économie politique avec cette audace qui – j’en fus témoin – a quasiment converti un des remiers juristes du monde soviétique avec qui je conversais de confiance et souvent pendant ma mission au Kazakhstan : il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. En cette occasion, ce que vous avez en trop compensera ce qu’ils ont en moins, pour qu’un jour ce qu’ils auront en trop compense ce que vous aurez en moins, et cela fera l’égalité, comme dit l’Ecriture à propos de la manne : celui qui en avait ramassé beaucoup n’a rien eu de plus, et celui qui en avait ramassé peu n’a manqué de rien. Qui s’arrête à une telle leçon ? en ce moment de crise, de paupérisation et de perte de tout repère dans l’avalanche de mots qui ne dérange aucune position acquise, c’est-à-dire ne conteste rien de l’inégalité criante ? Dérangement de nos sociétés tel que nous échappe l’affirmation décisive : Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu’il est en lui-même. … Dieu n’a pas fait la mort… Puis il leur dit de la faire manger… elle avait douze ans. Notre petite fille n’en a pas encore cinq. Sa voix. Nos morts à venir. Dieu, notre prière, la promesse. ‘ Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ’. Jésus partit avec lui.

[1] - Sagesse I 13 à 15 & II 23 à 24 ; psaume XXX ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens VIII 7 à 15 ; évangile selon saint Marc V 21 à 43

samedi 27 juin 2009

selon ta foi - textes du jour

Samedi 27 Juin 2009

Prier… [1] pourquoi Sara a-t-elle ri ? … Y a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ? … Saisie de crainte, Sara se défendit en disant : ‘ Je n’ai pas ri ’. Mais le Seigneur répliqua : ‘ Si, tu as ri ’ Le schéma psychologique du péché : doute de soi, doute de Dieu, doute du rapport créature/créateur, doute du sens de l’univers, de la vie et nature du rire : l’auto-dérision. Combien je suis frappé du « pli » de notre époque, depuis combien de temps ? tous les dirigeants se font photographier hilares [2], les publicités aussi, montrer les dents… alors que chez les animaux c’est un signe de défi. Sauf chez la doyenne de nos chiennes, que nous avons vu souvent, dans son âge plus jeune, sourire, dents découvertes mais dodelinant de la tête en nous approchant. La trinité de Roublev méditée selon cette venue des trois hommes, parlant et faisant comme un seul, au plus chaud de la journée, tandis qu’ils font halte sous le chêne de Mambré où Abraham a établi son campement. Tableau en deux versions, que j’ai regardées, chacune, à Sergueiev-Passad (ex-Zagorsk pour l’époque soviétique) et qui a une histoire dans ma vie. Je crois que le tombeau pas seulement de saint Serge, mais de Boris Godounov se trouve dans ce monastère. Il renvoie les riches les mains vides, des vies entières nous paraissent un renvoi, des époques entières de ma vie : ainsi. Puisque vous êtes passés près de votre serviteur. Abraham docile à partir de chez lui selon l’injonction d’un Dieu qui ne se présente pas et dont le texte dit seulement l’intrusion dans vie calme et heureuse. Abraham docile à accueillir, sans le moindre pressentiment qu’il va recevoir confirmation de la promesse divine. Premier dire : Dieu face à face, celui de l’Ancien Testament, second dire : Dieu trinitaire qui se révèle quoique voilé mais selon notre accueil, le Nouveau Testament. La promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. Condition ? la docilité qui n’a de fondement que la foi : dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres… La démonstration par le droit romain, par la supérieure organisation de l’occupant donné en modèle pratique et spirituel, par le Christ. Je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. … Rentre chez toi, que tout se passe selon ta foi. Abraham, le centurion romain, le miracle-type : notre foi ratifiée, accueillie par Dieu en actes. Ceux de notre salut. Pour tous, et pour ceux rencontrés, dans ma propre vie, hier… pour ce pays aussi qui m’est cher, cette Mauritanie… pour notre pays en proie à lui-même, les yeux bandés, les mains qui ne sont plus qu’à peine tâtonnantes.

[1] - Genèse XVIII 1 à 15 ; cantique de Marie Luc I 47 à 55 ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 17

[2] - suite… se faire photographier à deux dirigeants, chacun faisant valoir l’autre pour son opinion nationale, la main dans la main, mais sans se regarder, les yeux vers les preneurs d’images, de même que l’essentiel des voyages officiels n’est plus une conversation approfondie à loisir, mais une conférence de presse « commune » donc pour la montre de chacun, plus longue que les entretiens dont elle est censée donner la substance. Ainsi ont dérivé les accords entre les hommes qui ne sont plus que semblants et les tutoiements qui ne sont plus intimité politique ou personnelle. Jésus le regarda et l’aima… accolades et poignées de main, de Gaulle et Adenauer … les regards en continu des trois personnages attablés sous le chêne selon Roublev

vendredi 26 juin 2009

le toucha - textes du jour



Vendredi 26 Juin 2009


Dieu bénisse mes aimées et ce travail, ces entretiens, et toutes rencontres, tous dialogues, à commencer par ceux prévisibles en son temple. Ce jour qui peut être celui de ma mort. La mienne ou celle d’un proche, aimé, ce qui revient au même : entrée dans la foi. – Prier… tu verras le bonheur de Jérusalem, tous les jours de ta vie. Ultime parole (possible, spirituellement certaine, probable à l’époque) du Christ regardant s’éloigner le lépreux, guéri parce que croyant, croyant parce que rencontré. Et voici qu’un lépreux s’approcha, se prosterna devant lui et dit : ‘ Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ’. Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : ‘ Je le veux, sois purifié ’. Aussitôt, il fut purifié de sa lèpre. Incarné, le Fils de Dieu reprend notre langage, entre dans nos demandes, de demande rien en retour et se soumet même aux usages de notre époque… Abraham se prosterna. Il se mit à rire car il se disait : ‘ Un homme de cent ans va-t-il avoir un fils, et Sara va-t-elle enfanter à quatre-vingt dix ’ (le rire, travaux de Le Goff sur le Moyen-Age, hypothèse d’Umberto Eco, Au nom de la rose : Jésus ne rit jamais, n’a pas ri ni souri, selon la littéralité des textes évangéliques). Humilité et bon sens de notre père dans la foi : ‘ Accorde-moi seulement qu'Ismaël vive sous ton regard ’, pas sous le sien, mais sous celui de Dieu. Pluralisme du monothéisme : j’ai bien entendu ta prière, je le bénis, le ferai fructifier et se multiplier beaucoup, il engendrera douze princes et je ferai de lui une grande nation. Ismaël et Isaac donc : Quant à mon alliance, c’est avec Isaac, que je l’établirai, avec l’enfant que Sara va te donner l’an prochain à pareille époque. Dieu nous exauce mais selon ses plans et bien plus littéralement que nous l’espérerions ou à plus forte raison l’exprimerions, jamais. Les bienfaits de Dieu se constatent. Va te montrer… Heureux, es-tu ! A toi le bonheur ! Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de ta table, comme des plans d’olivier. Ainsi, soit-il ! pour tous et pour chacun de nous. Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies. … Je suis le Dieu Tout-Puissant, marche en ma présence et sois parfait… Lorsque Dieu eut fini de parler avec Abraham, il disparut à ses yeux. [1] Dieu parle… visiblement… se donne à voir et à entendre… touche. Jésus étendit la main, le toucha.

[1] - Genèse XVII 1 à 22 passim ; psaume CXXVIII ; évangile selon saint Matthieu VIII 1 à 4


jeudi 25 juin 2009

en homme - textes du jour

Jeudi 25 Juin 2009

Je ne vous ai jamais connus. Ecartez vous de moi, vous qui faites le mal. … Et tout homme qui écoute ce que je vous dis, sans le mettre en pratique, est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. … Il parlait en homme qui a autorité … Jésus parle de bon sens, clairement et nettement, mais le tranchant n’est pas dans le conseil qu’il donne, la simple prévoyance, il est dans le relationnement à Lui. L’incarnation du Fils de Dieu rend les choses et le mouvement précis, accessibles tandis qu’Abraham erre entre Sara et Agar, à la recherche de sa postérité propre et dans une certaine confusion car la promesse divine continue de le motiver et de l’habiter. Abraham inspiré par Sara, sa femme, n’aboutit pas même si la tradition monothéiste nous propose, dans les deux descendances par Ismaël et Isaac la généalogie de toute fraternité spirituelle. Jean-Marie Lustiger y ajoute la considération subtile et forte que toute conversion au Christ passe par l’itinéraire religieux d’Israël, l’attente, la révélation, la promesse. Mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Nous sommes renvoyés à l’enseignement du Fils. [1] Rien à revendiquer es qualités. Pas de créance humaine sur Dieu, rien ne nous est mérite. Nous sommes appelés à la maturité d’une conduite adulte : construire sur le roc. Et pas seul. Toi qui les sauve, visite-moi : que je voie le bonheur de tes élus ; que j’aie part à la joie de ton peuple, à la fierté de ton héritage.


[1] - Genèse XVI 1 à 16 ; psaume CVI ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 29

mercredi 24 juin 2009

toute mon âme le sait - textes du jour

Mercredi 24 Juin 2009


Prier… [1] je vais faire de toi la lumière des nations. Toute l’Ecriture judéo-chrétienne n’est qu’annonce au futur proche, les saints, les circonstances, le Christ Lui-même (le Royaume de Dieu est proche) ne sont qu’annonce. Notre époque (l’actuelle) au contraire cherche partout « du sens », de l’autorité morale, des valeurs, des repères et des références. Les dirigeants conduisent à l’esbrouffe, en fait au rétroviseur. L’évangile clame la lumière, le discernement. La seule interrogation réside dans la sensation que nous avons ou n’avons pas de notre relation à Dieu et à l’Histoire : Il m’a dit : ‘Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai’. Et moi, je disais : ‘Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j'ai usé mes forces’… Commémoration de la naissance de Jean Baptiste, avec tout le mystère, les apocryphes et jusqu’à l’ingénieux roman Da Vinci code l’entourant, selon notre confusion matérialiste : raccorder le spirituel à notre propre vue de l’histoire, selon nos écritures à nous, si partielles et constamment revues d’une génération à l’autre, repentances et dénégations, rarement action de grâce. Que sera donc cet enfant ? Jean Baptiste répondait lui-même à ses contemporains et Paul le rappelle. Nous et les événements, nous et les prophètes, nous incroyants et moi manquant de foi au jour le jour. Ce qui est abandonner même l’espérance et les constats les plus sûrs : Etonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait. M’incliner : le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales. Prier ainsi, les sandales, le voici.

[1] - Isaïe XLIX 1 à 6 ; psaume CXXXIX ; Actes des Apôtres XIII 22 à 26 ; évangile selon saint Luc I 57 à 80 passim

mardi 23 juin 2009

qui fait ainsi - textes du jour

Mardi 23 Juin 2009


Personnage de … une passionnée de la Mauritanie, mais les passions ne se partagent pas et de l’extérieur (quoiqu’en l’occurrence, j’ai pourtant la même, mais l’histoire est différente, donc nous la vivons différemment), elles sont toujours un peu ridicules, paraissent excessives, mal fondées et servir de bouée à ceux qui en sont la proie. Mais cela amène à réfléchir sur l’image que l’on donne de soi et sur la vérité du regard que nous portons instinctivement sur les autres. L’amour n’est pas instinctif. – Prier…[1] tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux… entrez par la porte étroite. Elle est grande la porte, il est large le chemi qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite la porte, il est resserré le chemin qui conduit à la vie. La morale n’est pas évangélique, elle est celle du Christ, tout humainement, elle est le déblai qu’il nous suggère fermement d’entreprendre tout en commençant de regarder vers ce qui nous attire : Lui, nous appelant. Erreur sur nos passions, mais mansuétude du Christ enseignant (Gide dans La porte étroite précisément : je vous dirai comment cette interrogation s’empara de moi et fit toute ma vie). Aimer nos sœurs et frères de race, de condition, d’époque, de passion. Nous tous ramant et vivant comme nous le pouvons. Le partage sage qu’Abraham inspire à Loth. Une vie raisonnable que celle de notre père à tous, dans la foi. Mais avec ses guerres et sa passion, la beauté ravageuse de Sara et les ennuis que cette beauté captivant les Egyptiens causent au mari, peureux. L’aboutissement est dans le psaume (la prière) : Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? celui qui se conduit parfaitement, qiui agit avec justice et dit la vérité selon son cœur. Nous sommes, dans la conduite de nous-mêmes, avec l’aide souveraine de Dieu et nos tentatives diverses, notre propre création : le travail des six jours, pour l’homme, c’est sa conduite vers Dieu et le septième jour, le repos en Lui, que l’Eglise a appelé commencement et premier jour. Qui fait ainsi demeure inébranlable.


[1] - Genèse XIII 2 à 18 ; psaume XV ; évangile selon saint Matthieu VII 6 à 14

lundi 22 juin 2009

je te bénirai - textes du jour

Lundi 22 Juin 2009
Prier auparavant… vertige des succès apparents naguère, vertige aujourd’hui des mots qui font plaisir et qui flattent mais que le silence dit mieux. La communion est plus éloquente que le verbe, être accepté par autrui à son travail et dans ses soucis ou ambitions réjouit et gratifie toujours bien plus que « le discours d’usage », que « les fleurs » souvent évoquées par mon vénéré ami, le président-fondateur de ce pays pour lequel il me faut rompre des lances depuis dix mois… Enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. Valable de pays à pays, d’homme à homme et même entre parents et enfants, la vérité des questions et réactions de ceux-ci. Ainsi Dieu, tranquillement, nous enseigne. La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. Education des enfants que nous sommes en Dieu, de même qu’il y eut, du Sinaï pour un peuple au désert, à la nuque raide, cette éducation par les « dix commandements », mais la visée du Seigneur et de nos cœurs, c’est totalement la communion à Dieu. C’est aussi de conjurer la précarité de tout dans nos vies : Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine. Personnage exemplaire, Abraham, notre ancêtre à nous tous, juifs, musulmans, chrétiens : à cet endroit, il éleva un autel au Seigneur et il invoqua le nom du Seigneur. Puis, de campement en campement, Abraham s’en alla vers le Néguev. Que lui avait dit Dieu ? Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Ainsi, fut-il, ainsi soit-il ! Les évangiles codicillent : Dieu peut faire de ces pierres des fils d’Abraham, à plus forte raison de chacun de nous. [1] Vérifier si le Coran n’en dit pas autant, s’il ne le reprend pas.

[1] - Genèse XII 1 à 9 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Matthieu VII 1 à 5

samedi 20 juin 2009

qui est-il donc ? - textes du jour

Dimanche 21 Juin 2009


Prier… [1] la poésie n’est pas d’imagination, elle est contemplation de la création. Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein de l’abîme ; quand je fis de la nuée son vêtement, et l’enveloppai de nuages pour lui servir de langes ? Rappel des références. De vie, de dialogue que s’il y a des références et des repères, sinon ce n’est que de l’un à l’autre, de soi à autrui, chacun est en défense, et l’ensemble est endogamique (expérience de toute la semaine passée en tentative de faire prendre au sérieux à l’école de notre fille un accident de cour de récréation dont la petite victime resta plusieurs heures dans le coma, et tout tourna à la défense du comité de parents d’élèves préparant le libellé des cahiers d’inscription pour la rentrée… et finalement au lynchage de celui qui avait tenté cette déplorable diversion). Le repère, sans doute la puissance divine, Voltaire et tout déiste en conviennent selon leur propre construction : comprendre, mais l’évangile ajoute ce qui ne vient pas de nous quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes… pourtant ce Christ reste à notre portée. Retour aux éléments que Dieu faisait voir à Job : survient une violente tempête… Lui dormait sur le coussin, à l’arrière. La tempête apaisée, jolie image ? pour les apôtres, frôlant la catastrophe, bien davantage : qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? Réponse de l’Ancien Testament qu’accomplit le Nouveau : Je lui dis : ‘ Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! ’. Prier… tant à prier et demander, et indicibilité de Celui que je prie, que nous prions, qu’ils prient.

[1] - Job XXXVIII 1 à 11 passim ; psaume CVII ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens V 14 à 17 ; évangile selon saint Marc IV 35 à 41

ils ne comprirent pas - textes du jour

Samedi 20 Juin 2009

Prier … tant je vis. L’Eglise avec vénération, mais sans forcément le faire comprendre, quoique les textes qu’elle choisit sont adéquats, unit d’un jour à l’autre les Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de sa mère. Images de première communion, désuétude des ornements liturgiques empesés de la fin du XIXème siècle jusqu’au second concile du Vatican, vitraux réalistes aux visages zoroastriens. Sans doute… mais une éducation de l’époque (que je reçus : l’action de grâces, silence dense, les yeux fermés, la tête dans les bras, une fois la messe finie, le célébrant rejoignait les communiants, cierges éteints, pénombre, et à l’élévation, on murmurait comme Thomas l’incrédule : mon Seigneur et mon Dieu – des réflexes pour la vie ? je ne sais pas. Cela m’en donna, je crois, sans me préserver de la dispersion, longtemps mais les disciples, rentrant par la route d’Emmaüs se dispersaient aussi… il y a toujours le temps du retour à l’essentiel). C’est chez mon Père que je dois être. Ces propos auraient pu être aussi ceux de Jésus prenant congé de ses apôtres à l’Ascension. Débordant d’affectivité, le Christ, en situation d’en faire preuve : angoisse des parents qui l’ont perdu de vue et le cherchent le temps exact de sa futur mise au tombeau, ne donne que des paroles sèches. Noli me tangere, dit-il à Marie-Madeleine. Thérèse de Lisieux, dans le noir absolu les trois dernières années de sa vie, Job sur son fumier. Vois comme nous avons souffert, ton père et moi. Mais il desendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Enseignement conclusif de Luc et de l’Eglise : le cœur, c’est d’abord la prière, la mémoire, le silence qui accueille. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Dieu nous dépasse, l’Enfant-Jésus : tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. C’est plus tard sur son autorité que ses contemporains s’interrogeront. Homélie courte, un petit matin dans une chapelle de l’abside de Notre-Dame à Paris, l’évêque émérite de Saint-Denis : l’autorité du Christ. Il parlait avec autorité. C’est le pendant du cœur, la reconnaissance mutuelle, amour de Dieu, disponibilité de l’homme, tout le contraire du refus au Paradis. Ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher. Nos distractions, puis nos instincts dans la recherche de l’essentiel pour notre vie. Le Seigneur fait mourir et vivre ; il fait descendre à l’abîme et en ramène. Le Seigneur rend pauvre et riche ; il abaisse et il élève. De même que la terre fait éclore ses germes, et qu’un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. Que de fois, dans l’histoire sainte ou contemporaine, antan ou aujourd’hui, Dieu inspire le Magnificat. Mais à quel prix, si souvent… ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. [1]


[1] - Isaïe LXI 9 à 11 ; cantique de Samuel II 1 à 7 passim ; évangile selon saint Luc II 41 à 51



vendredi 19 juin 2009

plénitude - textes du jour

Vendredi 19 Juin 2009

Prier dans ce bonheur et ces effervescences, dans un calme intérieur qui ne peut être mon fait mais qui rend tout plus aisé, et d’abord le travail. Autour de moi, ce pays qui se débat sans repères pour ou contre la dictature et la corruption des esprits et des mœurs qui va avec, cet Iran avec lequel nous nous prenons si mal, cette femme sans âge mais malicieuse, dont je ne sais que l’allure et la compétence au travail à qui je souhaite de bonnes vacances par courriel de remerciements pour une disponibilité qui m’est précieuse dans mes propres travaux : « Décompression, amusements et diversions. Votre sensibilité au sex appeal : Obama ou beaux adolescents sur planche et vague, m'émeut bien plus encore que cela ne me fait sourire. La beauté est assassine tant qu'elle provoque en nous un instinct de préhension, elle devient une joie et une source quand elle appelle l'admiration, et même une certaine action de grâces : que "cela" puisse exister. » Ce que m’inspire davantage le bonheur – conjugal et familial – qui m’est donné qu’une « expérience de la vie » qu’on n’a jamais vraiment et qui ne peut s’universaliser à partir de nous seuls. – Liturgie et solennité du jour : le Sacré-Cœur, historique d’une dévotion ? personnalité du curé d’Ars qui m’a toujours attiré et passionné, prêtre à plein temps, tous azimuts, et aller dans son église, voir son confessionnal, monter dans sa chambre à coucher et être dans sa cuisine : inoubliable et dans le moment, bouleversant de présence. Quand les paroles, post mortem, ne sont pas dites mais intensément entendues. J’ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d’Egypte, j’ai appelé mon fils. Israël, nous, moi, tous, eux. Prophétisme et inspiration fantastiques : j’ai appelé mon fils. Osée, amoureux et mari ridiculisé, qui sait donc ce qu’est l’amour (vérifiant qu’Osée est bien celui auquel je pense, je tombe dans un autre livre, celui des Lamentations, sur il a égorgé, tel un adversaire, tous ceux qui charmaient les yeux II 10). Tout autre, notre Dieu : Dieu. Non ! Mon cœur se retourne contre moi, et le regret me consume. Je n’agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer. L’amour humain malheureux, c’est-à-dire non partagé ou dubitatif de l’autre en apparence, de soi-même en réalité, a donc son saint « patron » et l’Eglise d’aujourd’hui honore ce pauvre homme mais si grand écrivain (VIIIème siècle avant Jésus-Christ). La richesse insondable du Christ… vous connaîtrez l’amour du Christ qui surpasse tout ce qu’on peut connaître. Cœur humain de chair qui fut sondé d’un coup de lance, et aussitôt il en sortit de sang et de l’eau. [1] Restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour. Ainsi, vous serez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur, vous connaîtrez l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance et vous entrerez par votre plénitude dans toute la plénitude de Dieu. Nos forces et nos circonstances d’amour si limitées nous mènent droit en Dieu. [2]


[1] - Osée XI 1 à 9 ; cantique d’Isaïe XII 2 à 6 ; Paul aux Ephésiens III 8 à 19 ; évangile selon saint Jean XIX 31 à 37

[2] - Prions en Eglise donne fidèles au lieu de saints, et la liturgie de ce jour « saute » le passage suivant les dimensions indicibles du Christ et nous assurant de la plénitude divine … Eph. III 19 La Bible de Jérusalem dit fondés pour établis, et le grand Chouraqui traduit par consacrés. Quant à connaître, c'est pénétrer

jeudi 18 juin 2009

serait-ce que je ne vous aime pas ? - textes du jour

Jeudi 18 Juin 2009

Prier… notre sixième année sacramentelle, tandis que mes contemporains préparent le trentième et pour certains le quarantième anniversaire de leur mariage… floraison de partout en quinze jours de mon absence… la plante qui ne fleurit à qu’à cet anniversaire… chant d’action de grâces. Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens ; ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés … votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. Et la prière qu’enseigne Jésus, prière « complète », mais la sienne, au Jardin des Oliviers pour lui-même, sur la croix pour ses bourreaux… le Christ, et à sa suite, Paul comme les apôtres, comme l’Eglise, comme chacun de nous, l’un pour l’autre, nous nous apportons Dieu. Je vous ai fait rencontrer le seul Epoux : vous êtes l’épouse vierge et sainte que j’ai présenté au Christ. Tout amour, toute rencontre est mariage, notre nature, notre accomplissement nous en font distinguer un particulièrement. Mais le religieux, tout célibat consacré est autant sponsal que le couple homme et femme, réflexion qui permet de prendre et de regarder autrement les amours homosexuels. Je bredouille et tâtonne mais comment ne serai-je pas frappé et cueilli, ce matin, par la coincidence entre notre anniversaire, l’enseignement du Pater, parfaite prière de demande « tous azimuts » et l’affirmation paulinienne : vous êtes l’épouse… Fondamentalement, enseignement que la vie et la prière supposent le couple, Dieu/homme, femme/homme, enfant/adulte, tout homme avec tout homme, et combien l’on est proche de la trinité. Quelqu’un à qui s’adresser et demander, quelqu’un répondant, quelqu’un à qui l’on pense, pour qui l’on prie, les couples qui se font, les couples qui sont brisés, les couples traversés par l’absence et la mort, ou l’attente d’un quelconque retour, le couple du religieux et de Dieu en cent dévotions et manières propres à chacun. Nous et l’autre. Tant que les autres sont pluriels, rien ne se fait, la vie et l’amour distingue l’autre, et avec l’autre au singulier, tout commence, il n‘y a d’attente que par absence. Que par défaut. La mort ne sépare pas, les mariés sont religieux et consacrés, les religieuses, religieux et tout célibat votif et consacré est mariage. Pardonnez-nous nos offenses, ne nous soumettez pas à la tentation. Notre relation à Dieu reflétant nos mariages et nos mariages ne vivant et ne tenant qu’en Dieu. Chant d’amour de Paul pour ses ouailles. Serait-ce parce que je ne vous aime pas ? Mais si ! Et Dieu le sait. Ainsi soit-il…[1] Respect du couple formé par d'autres, soin pour toute cellule sociale, la politique, l'économie abîmant ou secondant, mais n'étant pas premières. Le couple, forcément et par construction, a l'expérience que l'amour est décisif, qu'il manque ou qu'il soit l'esprit. Aller au fondamental, et tranquillement en garder la priorité, ce qu'en politique, en économie, en relation internationale, nous oublions. Les dictatures répressives et mortifères de tous temps et en nos jours, vg. Iran et Chine, et leur fondement qui - même s'il a des excuses identitaires et nationalistes - n'est pas le couple, d'où l'irrespect de la chose publique pour la vérité humaine. Les deux procès à Tours et à Genève... les couples détruits et ce sont des femmes qui doivent plaider l'échec et à qui, certainement, l'on a fait réciter la leçon les exonérant pénalement plus ou moins : l'une et le crime passionnel, l'autre le déni de grossesse. Tristesse infinie. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus, votre père ne pardonnera pas vos fautes. Hommes, femmes, tous humains, tout vivant, tout créé... en attente du couple (la Genèse), en attente de la réalité trinitaire.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XI 1 à 11 ; psaume CXI ; évangile selon saint Matthieu VI 7 à 15


mercredi 17 juin 2009

pour obtenir la gloire qui vient des hommes - textes du jour

Mercredi 17 Juin 2009

Seulement maintenant, prier… mais cela m’est donné si souvent dans la journée, les attentes d’un transport en commun notamment, la perception que l’humanité, la vie sont suspendus à Dieu et donc à notre prière, à notre relation à Lui… pour obtenir la gloire qui vient des hommes … le spectacle de la France et ce que je vis intimement par quelques amis mauritaniens, protagonistes du drame d’un pays dont les enfants qu’il produit sont pourtant parmi les meilleurs que je connaisse au monde, tout simplement parce que, pleins de défauts ou pleins de qualités, ils sont, les pires comme les excellents, vraiment explicites. La Mauritanie avait conquis les Français, je ne suis qu’un parmi eux, sur le tard. Peuple de Dieu à cette image aussi, que de regards dans le métro… que de vies entières dans cette salle de travail où respire, à son cœur, au sens d’un point de départ et d’un lieu de retour, l’information à la française. Que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite. Jésus, en somme, repart de la Genèse, regarde et reprend nos réflexes ataviques, historiques et que le spirituel reflète, dont le spirituel est le produit, dès que nous nous écartons de l’enseignement divin. Nos faussetés spirituelles, nos chemins en propre… ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle (mais ne tombè-je pas dans ce travers par la diffusion-même de ces lignes, tout à l’heure ? en ce sens, ceux qui les refusent avec de mauvaises raisons, parce que ce sont des raisons qui ne sont adressées qu’à moi, me rendent service et m’amènent au silence – hier, après la lecture de textes arides, je fus saisi d’une soudaine compréhension, sans aucun mot pour me l’exprimer à moi-même et a fortiori à d’autres que je garde dans la pensée, compréhension de ce que je venais de lire et qui m’était fermé. J’ai compris, et je vêcus qu’on ne comprend que dans la prière, par la prière, celle-ci ne m’était donné qu’ensuite, mes armes rendues). Retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret. Chaque mot a son poids concret et son enseignement. Ton Père. Et… révélation messianique, notre Père, révélation par le Fils, son Fils. Certes, la rétribution, la récompense, le propter retributionem choquant tellement (1964…) un des plus doués de « mes » jeunes scouts que j’emmenai à Solesmes pour y travailler en vue de notre camp d’été. Je suis de son avis, ou de sa sensibilité. Ton Père voit ce que tu fais en secret, il te le revaudra. Je le prends simplement comme le regard de Dieu sur nous, comme un « tout compte », en écho à nos cheveux dont pas un ne tombe que le Père ne le sache, lui qui prend soin aussi des moineaux. Paul a compris : il vous enrichira en tout pour que vous soyez généreux, avec cette simplicité qui, par nous, monte vers Dieu en action de grâce. Ce que nous faisons et vivons n’est pas de l’échangisme, mais le geste, d’âme, de notre reconnaissance (et de notre demande). Et le dialogue de nos consciences. Psychologie et perspicacité des Apôtres, une fois venu l’Esprit Saint : Jésus parmi eux, ils n’étaient pas encore habités par Celui-ci… mystère, mais aussi évidente distinction des trois personnes de la Trinité. Chacun doit donner comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte. Dans la rétention de nous-mêmes, racine du péché puisque nous nous coupons de toute relation à autrui, à Dieu, il y a d’abord une fondamentale et absurde trahison de nous-mêmes. Freud a montré que nous ne cherchons ni évidemment ni d’abord, le bonnheur, notre bonheur. Il donnera toujours plus de fruit à ce que vous accomplirez dans la justice. … ceux qui se donnent en spectacle … retire-toi au fond de ta maison. [1]


[1] - 2ème lettre aux Corinthiens IX 6 à 11 ; psaume CXII ; évangile selon saint Matthieu VI 1 à 18

mardi 16 juin 2009

soyez parfaits - textes du jour

Mardi 16 Juin 2009

Prier… [1] toujours plus… ce qui est mal porté depuis que quelques économistes auto-proclamés tels donnent des conseils de disicpline aux plus pauvres et à ceux qui réclament. Jésus ne suggère et ne voit l’abondance que dans ce qui dépend de nous, notre relation à autrui, pas forcément effective, mais choisie, désirée : priez pour ceux qui vous persécutent… si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Pistes (le mot est devenu d’actualité répétitive dans le langage du pouvoir régnant : déguiser en proposition consensuelle et soumise à débat ce qui est une contrainte) ? changer en nous les réflexes, abandonner la réciprocité ce qui est aussi bien répudier la loi du talion, révolution affective, sociale. Sagesse de l’Ancien Testament aboutissant à une sagesse pas encore pratiquée. Jésus, crucifié, prie pour ses bourreaux. Vous connaissez en effet la générosité de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riche par sa pauvreté. L’incarnation : la pauvreté. Comme l’Eglise d’aujourd’hui, mais avec bien plus de succès, Paul fait la manche : la Macédoine aide Jérusalem, alors qu’elle est bien plus pauvre que Corinthe. Ce matin, fatigue… poids de tout… conclusion tranquille du Christ : apparemment un ordre, en réalité une promesse. Vous donc ; soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Parfaits par une filiation adoptive qui nous fait aboutir à tout, à être. Espérance, prière. Il garde à jamais sa fidélité, il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l'étranger. Tandis qu'on tabasse à Téhéran, que des nnocents sont massacrés au Yémen, que les trois mille co-otages d'Ingrid Bétancourt sont aux oubliettes, que partout sur la planète de Caïn, crimes et pensées mauvaises sont la norme. Jésus a-t-il été interrogé, non pas sur qui est notre prochain ? mais qui est notre ennemi ? je ne m'en connais pas, sinon "le monde", nos systèmes, qui nous rendent ce que nous sommes. D'où les exhortations johanniques, d'où la constatation du Christ : n'aimez pas le monde, vous n'êtes pas du monde, et pourtant... puisque vous avez reçu tous les dons... que votre geste de générosité soit large, lui aussi.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens VIII 1 à 9 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Matthieu V 43 à 48

lundi 15 juin 2009

réputation - textes du jour

Lundi 15 Juin 2009


Prier… [1] laisse-lui encore ton manteau… l’inépuisable disponibilité recommandée par le Christ. C’est souvent mon mouvement : la société prend pour naïveté et faiblesse qui donne, tant abandonner semble voisin. Le « mouvement d’abandon » en conseil de vie spirituelle. On nous traite de menteurs et nous disons la vérité. Paul aime ces paradoxes entre la réalité vêcue, entre une identité véritable et les apparences qui nous sont attribuées : contrôle et gestion de l’image, dit-on aujourd’hui… nous veillons à ne choquer personne, précise l’Apôtre. En réalité, c’est la situation et la vie de pauvre qu’il décrit, qu’il vit pour affirmer : pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout. Nous sommes entre pauvres et prions un Riche, un Surabondant : ce moine que j’ai aimé à mon adolescence, décrivant son monastère dont il s’exila pour une vie d’ermite au Sahara, puis… Dieu seul leur suffit… Choix de ce qui vaut, plus difficile à vivre que ce que je crois : l’inventaire commence par ce qu’il me coûte de donner, chaque jour différemment, chaque jour autre chose ou la même chose. Plus lourd que le matériel : de moi-même, moi-même, défait de mes projets… joyeusement dépouillé. Du temps pour les miens, de l’estime pour autrui, de l’indulgence pour… du silence pour ceux que j’importune, de la présence à Dieu, de la pitié pour moi-même, de la patience envers les événements, dans la gloire et le mépris, dans la bonne et la mauvaise réputation.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens VI 1 à 10 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Matthieu V 38 à 42

dimanche 14 juin 2009

je ne boirai plus jusqu'à ce jour où je boirai un vin nouveau - textes du jour

Dimanche 14 Juin 2009


Prier…[1] adorer les signes ? (qui ne le fait dans la vie courante, ou selon beaucoup des religions humaines, dites primitives du point de vue judéo-chrétien et musulman) ou ne les révérer que comme un chemin parmi d’autres pour aller à … le Christ explicitement : je suis le chemin. Il n’y en a pas d’autres, tout le reste est de l’ordre du signe, de la simplification et de la mise à disposition. A regarder la lettre de saint Marc, il y a cette phrase : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. Les évangiles après la résurrection évoquent des repas, mentionnent de la nourriture, mais il s’agit de pain, de poissons, même à Emmaüs, il n’y a, semble-t-il, pas de vin. Les deux espèces sont une en ce sens que c’est le Christ vivant qui s’y trouve par consécration et selon sa parole à la dernière Cène – dialogue avecle Père spirituel de notre division de Cinquième (le Père Coutant s.j., mort l’an dernier ou il y a deux ans) et ma profession de foi : pas la cérémonie, mais la réponse que sa question et l’Esprit Saint certainement, m’inspirèrent. Le corps sans le sang sous l’espèce seule du pain ? non, avec le sang, puisqu’il y a la vie. Les signes moins complets et finalement moins parlants que la réalité. Répandu pour la multitude… certainement pas pour des élus, pour des choisis, pour le « petit reste », la rédemption de toute la création, c’est clair chez le même saint Marc. La Pâque se prépare, cependant. Le Temple de son corps. Jésus a affectionné cette comparaison, son propre corps est signe, l’incarnation fut un moyen suprême pour reprendre la Création de l’intérieur. Autant l’espèce du sang n’est pas une nouveauté, les sacrifices d’animaux (qui aujourd’hui peuvent nous paraître obscurs : « faire la charité », alors distribuer des troupeaux en tant que biens et capital, mais les saigner ? l’aspersion mosaïque…) autant celle du corps, figuré par le Temple, nos églises, nos assemblées, l’humanité entière, la Création, le pain, est neuve, radicale. Les deux espèces combinent un rituel connu et une comparaison, un enseignement audacieux (corps mystique, participation à la vie divine). Le Saint-Sacrement – à y réfléchir – est inépuisable : solennité d’aujourd’hui. Mais à prier… dans la prière, il est efficient… pas plus accueillant que nous recevant les espèces du pain et du vin.

[1] - Exode XXIV 3 à 8 ; psaume CXVI ; lettre aux Hébreux IX 11 à 15 ; évangile selon saint Marc XIV 12 à 26


vendredi 12 juin 2009

déjà commis dans son coeur - textes du jour

Vendredi 12 Juin 2009


Prier… emportant tout, rencontres de métro., psychothérapie institutionnelle d’hier soir si transposable pour une animation politique qui changerait tout et ferait du sommet de l’Etat et de la tête de la République un intense rayonnement pour tout le pays et ses structures. Démonstration évidente selon l’AFP des premières années de l’homme du 18-Juin, retour aux affaires, et reconnaissance explicite non sollicitée, spontanée, pas dire par moi, dans notre groupe (« la solitude du directeur » en milieu médico-social). Ce chef d’Etat devant la feuille blanche où écrire sa démission, le dégrisement à venir d’un pays qui a peur et qui depuis trente ans. Jésus parmi ses contemporains, une époque centrale selon Bossuet et selon Flaubert, les deux millénaires de généalogie dans la foi, le péché, la contradiction : l’Histoire, dont le Christ et ses semblables d’alors étaient faits, et nous aujourd’hui, moi ce matin : le péché par pensée… exigence absolue. Yahvé dans la Genèse situe le péché et la rupture dans les pensées que nous formons au plus intime de nous-mêmes [1]. Eh bien moi, je vous dis : tout homme qui regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Tantôt, le Christ relativise les commandements, la loi « ancienne » puisqu’Il accomplit tout, tantôt Il rend implacablement rigoureux, ce qui pouvait n’être que rituel, et somme toute aisé, superficiel, n’emportant rien de nous. Ici… à tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes désorientés, mais non pas désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis. [2] D’épreuve, finalement que la tentation et la chute éventuelle. En fait, nous sommes dans le péché constamment, selon la définition rigoureuse que donne ici le Christ, et en même temps nous sommes relevés, l’évangile de la femme adultère, le secours aussi de l’amour conjugal et parental, transfigurant, consommant, sublimant et épanouissant tout. Afin que la grâce, plus abondante, en vous rendant plus nombreux, fasse monter une immense action de grâces pour la gloire de Dieu. Paul fondateur de la Compagnie de Jésus : ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. Notre solidarité spirituelle d’âge en âge, d’Adam à nous, via tous les saints et le Saint par excellence. Moi, dont tu brisas les chaînes.


[1] - Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée – Gn VI 5

[2] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens IV 7 à 15 ; psaume CXVI ; évangile selon saint Matthieu V 27 à 32

mercredi 10 juin 2009

- textes du jour

Mercredi 10 Juin 2009
Prier…[1] tandis que je suis dans le tourbillon et la fatigue des idées, des rencontres, des évocations, personnes et documents, étrangers et amis de plus en plus proches, que vibrent les pays et que s’enfourchent de nouveaux leurres sur presque tous les sujets d’une époque, qui, je le crois, paraîtra rétrospectivement confuse et mûe par ce mouvement brownien soit primordial, soit signe de perdition et d’affolement, le Christ dans son temps mais phare pour les siècles d’avant et ceux d’ensuite… sur la montagne… la relation entre Lui et les commandements… le chemin d’une certaine obéissance, d’un certain discernement menant avec tranquillité à … ce qui demeure aura infiniment plus de gloire. … Ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle dont nous pourrions nous attribuer le mérite.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens III 4 à 11 ; psaume XCIX ; évangile selon saint Matthieu

mardi 9 juin 2009

si le sel se dénature - textes du jour

Mardi 9 Juin 2009
Prier… « mes » malades, mes aimées. Les autres continents pratiquent ce qui faisait vivre et s’étendre l’Eglise originelle : la gouvernanante africaine de ma vieille dame file à la messe maintennat autant pour la liturgie que pour le moment ensuite à bavarder avec les religieuse qui animent la paroisse, et à qui, par ailleurs, elle rend service en faisant de la saisie informatique. Vous êtes la lumière du monde. A ses disciples qui ne distinguent Qui il est, ni vers quoi ils vont et que même sa Résrrection n’éclairera pas vraiment, sinon une consolation affective… Jésus affirme ce qu’il considère comme fondamental : il s’agit bien de nous et du salut du monde, enjeu de toute action, de toute politique, de tout travail, de toute prière. Nous : déjà efficients et efficaces ! Anticipation ? de ce que nous serons ? ou bien de ce que, par la grâce de Dieu, n’importent nos bêtises et nos limites, nous sommes déjà, parfois, pour des tiers. Lumière si nous reflétons la lumière ou indiquons vers où et quoi et qui regarder. La bouche grande ouverte, j’aspire, assoiffé de tes volontés. … Que ta promesse assure mes pas : qu’aucun mal ne triomphe de moi ! les psaumes, leur prière de tous instants. Celui qui nous rend solides pour le Christ dans nos relations avec vous, celui qui nous a consacrés, c’est Dieu. Il a mis sa marque sur nous, et il nous a fait une première avance sur ses dons : l’Esprit habite en nos cœurs. Ainsi, notre existence, la gangue humaine, faiblesse et souffrance les uns par les autres, lumières inattendues à nous donner les uns aux autres et qui nous viennent d’ailleurs, de… si le sel se dénature, avec quoi le salera-t-on ? [1] De même que nous ne comprenons toujours pas l'ensemble de l'univers, ses causes, ses origines, ses fins, ni l'ensemble des mécanismes ou des hasards (auxquels nous croyons et que nous répudions à la fois) qui régissent nos sociétés, nos économies, notre créativité, nos générosités et nos crimes, de même nous ne savons vraiment le sens de nos vies à chacun. Pourtant le chemin de compréhension s'ouvre - sans réponses qui soient en notre langage - le dessein de Dieu n'appelle de nous ni fatalisme ni "foi du charbonnier" mais la simple considération que nous sommes en relations intimes et de prédilection avec Celui qui a ces desseins sur nous et sur nous tous et sur tout. Passion et souffrance du Christ ont un sens et, en termes d'amour divin pour tout le créé et l'humain, une nécessité. Absolue. Ainsi nous... en chemin difficile et provisoirement insouciant.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens I 18 à 22 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Matthieu V 13 à 16

lundi 8 juin 2009

tout réconfort - textes du jour

Lundi 8 Juin 2009


Prier… je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre [1]. Les Béatitudes, dans la bouche du Christ, selon Renan qui « construisit » son Jésus à partir de là, « le doux rêveur », les pacifistes et Gandhi, à la limite les Verts et tous angélistes en politique (mais en ce domaine la naïveté exclut, au moins à son premier degré et quand elle est explicite). Selon Matthieu, ce discours vient juste après la vocation des quatre premiers disciples, c’est alors une manifeste mise en garde : avec moi, vous ne ferez pas carrière au sens du monde, vous allez même en voir. C’est bien ainsi qu’on a persécuté les prophètes, vos devanciers. Fils adoptif et spirituel de Pierre [2], Marc n’en dit rien. Luc rapporte le discours différemment [3] , mais le situe aussi après la vocation, pour lui en groupe, des disciples. Jean le mystique, se situant autrement, ne donne pas les Béatitudes. Archi-commentées, je les entends ce matin sans les détailler comme la voix tout humaine de Jésus, récapitulant presque pour lui-même le type d’hommes qu’il va entraîner à sa suite et dans l’épreuve. Chouraqui traduit comme l’Eglise le comprend de nouveau : En marche, donc dans le vrai et dans la vie, au lieu de heureux. Paradoxalement, pour notre époque, bonheur signiferait presque imbécillité et en tout cas irréalisme. Mais si ce n’est au bonheur, à quoi aspirer , les évangiles répondent : non pas à un bien, mais à une personne. Les Apôtres, au moins celui des Gentils, prennent la parole du Maître au pied de la lettre (possible fondement des spiritualités doloristes ou de compensation dont des générations chrétiennes ont vêcu, il faudrait que je lise ou relise l’Imitation de Jésus Christ) : cela vous permet de supporter avec persévérance les mêmes souffrances que nous… puisque vous connaissez la souffrance, vous obtiendrez comme nous le réconfort. Aujourd’hui, nous séparons la vie, nos « tribulations », de Dieu : sans rapport ! Pourtant, ceux qui écoutèrent les Béatitudes vêcurent le rapprochement (jusqu’au martyre, pour les premières générations). Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus Christ, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort. Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu. Ainsi, soit-il ! Amen !


[1] - 2ème lettre aux Corinthiens I 1 à 7 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu V 1 à 12

[2] - 1ère lettre V 13

[3] - Luc VI 20 à 49

dimanche 7 juin 2009

bonheur et longue vie - textes du jour

Dimanche 7 Juin 2009
Prier…[1] le fatras, les rencontres d’hier, la reviviscence des vieux nœuds et des vieilles souffrances, les orientations de vie et les lectures douloureuses de celles des autres, les libertés auxquelles eux, que j’aime et revois, et moi, grâce à Dieu, avons fini par trouver, en route vers notre identité, déjà dans la lumière, la vérité et ses guangues, ce qui paraît des choix et qui fut grâce, cela, ce matin, posé à côté de moi, sur le banc de la chapelle de nos enfances, et les visages d’antan avec apparemment si peu de ressemblance avec ceux d’aujourd’hui, sauf pour celui que j’ai aimé, plus beau hier soir qu’il y a cinquante cinq ans… Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Que de visages et de prières d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards, peut-être des fleurs aussi, et des animaux de toutes races et espèces – Genèse et Apocalypse – se sont tournés vers ce même Christ, à la portée de chacun parce qu’Il est insaisissable sauf à se donner. Ce même Dieu...de toute religion. Quand ils le virent, ils se prosternèrent mais certains doutèrent. Apparitions depuis la Résurrection, visitations depuis l’Ascension et nous, notre réponse de vie, à chacun de nos âges : c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : Père. Pour chacun entendre en retour, ce qu’il m’est donné, merveilleusement et imprévisible au point où j’en suis de mon existence terrestre, petite mais mienne, particulière mais analogue à celles de tous : les ordres du Seigneur que je te donne aujourd’hui afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Interroger notre passé sur Dieu, vivre nos obéissances, quand le discernement et la conscience nous sont donnés, comme ces sécurités que nous tentons de donner à notre fille : l’arbre à grimper, les réponses à nos appels afin de n’être ni enlevée ni égarée, les bêtises qui font pleurer, les réconciliations dans les bras et par la tendresse qui font respirer. Amen. Dieu d’histoire, de vie, de présence sécurisante du passage de la mer Rouge à aujourd’hui.

[1] - Deutéronome IV 32 à 40 ; psaume XXXIII ; Paul aux Romains VIII 14 à 17 ; évangile selon saint Matthieu XXVIII 16 à 20

samedi 6 juin 2009

quand tu... moi je... - textes du jour

Samedi 6 Juin 2009

Prier …. [1] le mystère des anges, réalité à laquelle le chrétien des pays « développés » ne croit pas ou plus, correspondance avec des fonds de foi ou de croyances de beaucoup de civilisations. Les anges gardiens de nos enfances… j’essaie de le dire à notre fille, « cela » ne marche pas. Et pourtant, ainsi Raphaël… le rôle de « l’ange du Seigneur » au passage de la mer Rouge, Gabriel et son activité à la conception du Christ. Il est temps que je retourne auprès de celui qui m’a envoyé. Quant à vous, bénissez Dieu, et racontez toutes ses merveilles. Le Christ avant son Ascension… Une explication de l’ensemble de l’épisode, analogue à celle du livre de Job : parce que tu étais agréable au Seigneur, il fallait que la tentation te mette à l’épreuve. A l’appui de cette « thèse », les tentations du Christ à l’orée de son ministère public, lui le plus et le mieux aimé de Dieu, son Père. On peut là-dessus fonder tous les dolorismes, toutes les justifications de nos paranoïa, et de notre mal-être avec autrui et avec les événements. Mais le texte peut aussi faire comprendre – le dialogue du diable avec Dieu, en prélude aux épreuves qui vont fondre sur Job – que c’est Dieu, Lui-même, qui est mis en question à travers nous. Notre fidélité fait sa gloire. Autant sinon plus qu’elle appelle notre salut. Ceux qui commettent le péché et l’iniquité sont leurs propres ennemis. … Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d’autant plus sévèrement condamnés. L’obole de la veuve. Jésus s’était assis en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc. Beaucoup de gen,s riches y mettaient de grosses sommes. Jésus, Dieu fait homme, et l’argent. Il regarde… l’argent qui, en réalité, est nous, le fond de nous. Là où gisent ou se dissolvent toutes contradictions entre dire et faire, là où l’être est prouvé, affirmé. Elle a tout donné. Quels étaient les sentiments de cette indigente, il y a deux mille ans, tandis que les piécettes qu’elle laissait tomber de sa main… J’ai pensé à l’Abbé Pierre, un de mes prochains travaux. Jésus enseigne beaucoup aux scribes, aux pharisiens, et beaucoup aussi aux pauvres et à ceux qu’on met, de son temps, dans les basses classes, parce qu’ils sont pécheurs au sens des prescriptions mosaïques. Je vais vous dévoiler la vérité, sans rien vous cacher. Quant tu priais en pleurant…moi, je présentais ta prière au Seigneur… l’affirmation est plus que forte, elle est pour moi un signe et un ordre. Nos anges gardiens, depuis des décennies délaissés. D’un certin poibt de vue, nos années et notre maturation nous « enrichissent », mais le temps qui passe, quand il consacre nos laisser-allers (j’en ai su quelque chose) et nos oublis, nous appauvrit. Sous le regard de Jésus, l’indigente repart… est-elle allée à Lui ? a-t-elle senti son regard, Son regard ? et Lui, lui a-t-il adressé la parole ? le manteau de l’amour divin, soudain. L’aumône délivre de la mort.

[1] - Tobie XII 1 à 20 ; cantique Tobie XIII 2 à 8 ; évangile selon saint Marc XII 38 à 44

vendredi 5 juin 2009

lorsqu'ils eurent adoré Dieu et rendu grâces, ils allèrent s'asseoir - textes du jour

Vendredi 5 Juin 2009



Prier… [1] concentration, remise de soi, discernement, force, passage. Anne allait s’asseoir tous les jours au bord de la route, sur une hauteur d’où elle pouvait voir au loin. Comme elle guettait l’arrivée de son fils, elle l’aperçut au loin… c’est le père du prodigue… mais la mère court d’abord à son mari. Alors, le chien qui les avait accompagnés dans le voyage courut en avant ; il arriva comme un messager, et il remuait la queue en signe de joie. Rare épisode de l’Ecriture mettant en scène un chien et de façon positive (les petits chiens évoqués par la Cananéenne dans l’évangile – notre doyenne qui vit son dernier temps dans cette version-ci de la vie). Le père aveugle se leva et commença à courir en trébuchant. L’événement met tous en mouvement. Retrouvailles comme les fiançailles et la première nuit de Tobit avec Sara : ils se mirent à pleurer de joie. Lorsqu’ils eurent adoré Dieu et rendu grâce, ils allèrent s’asseoir. Guérison selon les prescriptions et la prophétie de l’ange, dénouement et lecture totalisante d’une vie : tu m’as sauvé et voici que moi, je vois mon fils Tobie. Les contemporains du Christ sont moins clairvoyants. L’énigme que leur pose Jésus ne les fait pas réagir, mais la foule qui était nombreuse, l’écoutait avec plaisir.




[1] - Tobie XI 5 à 17 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Marc XII 35 à 37



jeudi 4 juin 2009

maintenant je suis sûr que Dieu a accueilli ma prière et mes larmes - textes du jour

Jeudi 4 Juin 2009


Prier…[1] la belle histoire du jeune Tobit et de Sara, le conte de fées de leur mariage, un envoûtement ou un sort qui se défait, la chasteté et la prière préludes à l’union, la médiation d’un ange constante, les prières et vœux de chacun, les propos de table et d’oreiller, le spirituel dans l’incarné, une parfaite édification. Théologie du mariage, à première lecture mais j’y vois une école de discernement : à travers des événements terribles, Raphaël fait voir le chemin divin à Ragouël et à sa fille : c’est lui qu’elle doit épouser, voilà pourquoi aucun autre n’a pu l’obtenir. Paradoxalement, ce récit du parfait mariage et cet enseignement des fins de l’union de l’homme et de la famille, seulement par désir de fonder une famille, n’est qu’une parabole, en tout cas Tobie et Sara ne font pas partie de la généalogie du Christ. Sara a le mot juste, le bonheur humain puisque la création est ainsi rachetée : puissions-nous vivre heureux jusqu’à notre vieillesse tous les deux ensemble. Homme et femme, chacun présentés, dans sa contribution spirituelle et psychologique, aussi, à la conduite et à l’équilibre du foyer. C’est forcément à Jésus de redire ce qu’est l’amour. Mais il préfère nous le faire dire, lui-même le démontre au lavement des pieds et sur la croix. Il nous « valide » : tu n’es pas loin du royaume de Dieu, réponse aux deux fiancés dans leur chambre. Ragouël peut alors affirmer : maintenant je suis sûr que Dieu a accueilli ma prière et mes larmes… Tout s’est passé aussi hier comme si Dieu exauçait ma prière et celle de beaucoup pour ce vieux et jeune pays à la fois qu’est la Mauritanie, au bord de replonger dans ses trente ans de dictature.

[1] - Tobie VI 10.11 & VII 1 à 17 passim & VIII 4 à 10 ; psaume CXXVII ; évangile selon saint Marc XII 28 à 34

mercredi 3 juin 2009

aux humbles son chemin - textes du jour



Mercredi 3 Juin 2009


Prier… un pays qui meurt une nouvelle fois, puisque sa « classe politique » censée opposée au putsch du 6 Août 2008 l’entérine finalement et fait le jeu d’un général à la mexicaine marchant au plébiscite… ma chère Mauritanie. Le juste est toujours seul, sans doute y a-t-il « ah ! c’est la mer », le 25 Août 1944, mais avant … et ensuite ? Et comme à Munich, toute la " communauté internationale " a pressé les victimes et non le bourreau. Dégoût et tristesse. J’avais vu les résultats matériels et psychologiques du premier putsch dans ce pays (10 Juillet 1978) : honte des Mauritaniens et dictature corrompante quand je revins accompagnant le président-fondateur, en prison puis en exil jusqu’au 17 Juillet 2001. Et cela recommence. La France a joué un rôle décisif en étant compréhensive pour les putschistes, et mon principal ami, acteur politique décisif, avait, quant à lui, manifesté de la compréhension pour le putsch en lui-même. J’ai le privilège de souffrir de deux pays. Ma fratrie me donne aussi la parabole que l’intimité naturelle ne produit pas forcément l’union cordiale et spirituelle, même le vocabulaire appris ensemble de la même source éducative et parentale n’est plus une communication. L’humanité ne sait-elle que le silence ou l’invective, si rarement la parole ?

Prier… car vous ne savez ni le jour ni l’heure. . . . Tobie se mit à génir et à prier en pleurant : ‘ Tu es juste, Seigneur, tous tes jugements sont justes, et tous tes chemins sont miséricorde, vérité, jugement.’ Le saint récapitule les raisons qu’il peut prêter au Seigneur, puis – dépression à la Job – choisit la mort et la demande donc : pour moi, mieux vaut mourir que vivre. Mise en scène très littéraire, indication du dénouement dès le premier acte et pourtant le suspense durera tout le livre. Parabole de notre liberté. En ce temps-là, les prières de l’un et de l’autre furent agréées devant le Dieu Très-Haut dans sa gloire, et le saint Ange du Seigneur, Raphaël, fut envoyé pour les guérir l’un et l’autre, car leurs prières avaient été présentées en même temps devant le Seigneur. Solidarité dialectique de toute prière avec celle de tous autres, connus ou inconnus, proches, contemporains ? tout est contemporain pour Dieu. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. L’évangile en regard est de multiples et lapidaires enseignements, sur la résurrection et l’état de vie éternelle, mais je ne retiens que le rappel de cette présentation de Dieu par Lui-même à Moïse (le buisson ardent). Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes complètement dans l’erreur. [1]

[1] - Tobie III 1 à 25 passim ; psaume XXV ; évangile selon saint Marc XII 18 à 27




mardi 2 juin 2009

étonnement - textes du jour

Mardi 2 Juin 2009
Prier…[1] et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet. Les miracles opérés par le Christ, sa dialectique. En regard, celle des humains, la femme de Tobie, comme celle de Job. On voit bien que ton espérance n’a servi de rien, et tes aumônes ont montré ce qu’elles valaient. Rapprochement que fait l’auteur lui-même : de même que des rois injuriaient le bienheureux Job, les parents et les proches de Tobie se moquaient de sa conduite en disant : ‘Où est-elle cette espérance ?’ Dieu permit cette épreuve pour que Tobie donne à la postérité un exemple de patience, comme le saint homme Job. Solution du « problème » du mal ? « Problème » que nous posons davantage quand il s’agit du mal des autres, car chacun, dans notre souffrance et nos revers, vivons bien autrement qu’en dialectique ou en philosophie : ne dialoguons-nous pas alors ? et avec qui ? avec nos semblables pour nous entendre dire que sans doute nous … ? L’évangile, rapproché de la parabole, nous apprend d’abord la relativité et nous invite au discernement : il pose Dieu dans la plus petite question.

[1] - Tobie II 10 à 23 ; psaume CXII ; évangile selon saint Marc XII 13 à 17

lundi 1 juin 2009

homme de justice, de tendresse et de pitié - textes du jour

Lundi de Pentecôte - 1er Juin 2009
Prier … [1] il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Le genre des paraboles était familier aux contemporains du Christ, il nous l’est resté. Pourtant, expérience courante, ceux à qui l’on en donne une pour faire passer un discours direct dont on sait qu’il ne sera pas reçu, ne voit nullement l’allusion, et en tout cas ne font pas le rapprochement, ne se sentent pas visés. Jésus est on ne peut plus explicite. Son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier. Il se disait : ‘Ils respecteront mon fils’ Au contraire, cela fit monter les enchères. Mais spirituellement aussi : la pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. Paraboles, ou passages de l’Ecriture. Rien n’y fait, les contemporains ne voient pas. et nous … car nous avons certainement dans notre époque et dans notre vie personnelle, des paraboles ou des renvois explicites à notre foi. Ainsi, tous les discours d’ « amour » que nous transgressons même dans la vie la plus limpide, les impatiences de notre nature et du fond égoiste. Pourtant l’évangile conclut le contraire : ils avaient bien compris que c’était pour eux qu’il avait dit cette parabole. Ils comprennent tellement bien qu’ils cherchaient à arrêter Jésus. S’ils n’y parviennent pas cette fois, cela n’a pas tenu à eux : la foule, qu’ils finiront par encadrer, tolle, tolle. La belle histoire de Tobie et Tobit, son fils. Sylvie Germain en a fait un roman merveilleux, Tobie des marais, avec des évocations inoubliables de l’ange Raphaël, les deux amis arpentent la Saintonge des années 30 et Sarah sera rencontrée, il y a des suspenses, mais aussi des passages comme ceux de Bernanos pour le curé de Lumbres. Tobie, lui, honorant les morts, qui craignait Dieu plus que le roi, enlevait les corps de ses frères assassiné et accomplissait à la lettre cette parole du Seigneur transmise par le prophète Amos : Vos fêtes seront changées en deuil et en lamentation…. Homme de justice, de tendresse et de pitié.



[1] - Tobie I 1.2 & II 1 à 9 ; psaume CXII ; évangile selon saint Marc XII 1 à 12