lundi 8 février 2010

il n'y avait rien que les deux tables de la Loi - textes du jour

Lundi 8 Février 2010


Prier…[1] Salomon, non sans orgueil accomplit le vœu de son père David, construire la demeure du Seigneur : le Seigneur a décidé d’habiter la nuée obscure. Et maintenant, je t'ai construit, Seigneur, une demeure divine, un lieu où tu résideras éternellement. Il y a un peu plus de quarante ans, j’ai visité Carthage et la cathédrale, peut-être bpâtie par le cardinal Lavigerie, primat d’Afrique, elle était déserte, l’autel nu, désaffecté, inscrit sur la tranche de la table de l’autel : usque in aeternum. Pas beaucoup plus loin, les tranchées, deux ou trois, restes du port punique, la taille chacune d’une piscine quelconque… nos restes, la grandeur, l’éternité selon les hommes. Dans l’arche, il n’y avait rien, sinon les deux tables de la Loi… que d’ailleurs les siècles n’ont pas conservées… Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés. Le matériel et la foi. A Chartres, j’ai défilé devant « le » pilier et l’ai touché, pour communier à ceux qui croient mais pas pour le pilier. Lourdes vibre et résonne spirituellement pas parce que la grotte a « vu » la Vierge Marie, mais parce que des millions de gens viennent y prier. Adossé au rocher dans la grotte dite de l’Apocalypse, à Patmos, à mi-hauteur entre le port et la chora (village du haut avec le monastère), j’étais, pendant trois-quatre jours, idéalement bien pour lire saint Jean. Dieu personne ne l’a jamais vu… nos yeux ont vu. Noli me tangere… paradoxe de la solidité. Signes matériels que sont le pain et le vin pour la consécration. Entrons dans la demeure de Dieu, prosternons-nous aux pieds de son trône. L’étreinte conjugale, signe et aliment d’un amour tout immatériel et pourtant… la croix, faute de mieux, pour dire l’amour ? puisqu’on ne peut faire plus ? Croire et faire croire, la grande dépense humaine, mais plus encore celle de Dieu.

[1] - 1er Rois VIII 1 à 13 ; psaume CXXXII ; évangile selon saint Marc VI 53 à 56

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