jeudi 11 février 2010

la paix comme un fleuve - textes du jour

Jeudi 11 Février 2010


Ecoûter respirer qui l’on aime et dort encore quand l’obscurité devient enveloppe diaphane d’où lentement s’étirera le jour, ressentir l’amour de l’aimée, de l’autre, la sollicitude divine, vivre le cri du psalmiste en appel et en discernement, être entendu… et maintenant, juste quand il le faut, le grand patronage d’une grande dévotion, Notre Dame de Lourdes. Ces pays où les lieux ou les circonstances des apparitions mariales deviennent des prénoms féminins, ce que copia l’Union soviétique donnant pour nom aux enfants des villages le mot d’une prouesse technologique : j’ai rencontré des adultes sérieux qui s’appelaient tracteur ou camion, et nous, après la défaite de 1870, combien de petites filles s’appelèrent Victoire. [1] Les noces à Cana, Marie en est la reine discrète, Jésus et les siens semblent lui devoir l’invitation, c’est elle quii s’aperçoit de la catastrophe toute mondaine mais qui sera douloureusement ressentie, c’est elle qui a désormais un autre rapport avec son divin fils, c’est elle qui – première en date de tous les chrétiens – demande quelque chose de tout pratique et qui a la foi malgré la première apparence de la réponse de Dieu et c’est pour elle que le Christ nous apprend cette graduation de la vie spirituelle : l’observation paisible mais très impliquée du quotidien, la prière la plus simple, la foi la plus vive, l’épreuve de la vie, le difficile avant le couronnement et la joie qui ne se commente pas. Tout le monde… mais toi… la discrétion de Marie et plus encore celle du Christ, mais la prière comprend tout : il ne savait pas d’où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l’eau… il en sortit aussitôt du sang et de l’eau. Premier geste public du Seigneur, Dieu fait homme, l’eau changée en vin, et ultime geste si je puis écrire, sur la croix, l’eau et le sang, puisqu’à la Cène et à nos messes, l’eau et le vin deviennent le sang du Seigneur… Femme, que me veux-tu ? … Faites tout ce qu’il vous dira. Et le peuple de répondre : le Seigneur t’a dirigée… toi qui as conjuré notre ruine, en marchant avec droiture sous le regard de Dieu. … Et le Seigneur fera connaître sa puissance à ses serviteurs. Qui suis-je pour être exaucé ? qui suis-je pour prier ? qui suis-je pour recevoir la foi et la demander plus encore ? Vous serez comme des nourrissons que l’on porte sur son bras, que l’on caresse sur ses genoux. De même qu’une mère console son enfant, moi-même je vous consolerai… larmes et tendresse de l’enfant, larmes modifiant tout le visage qui ruisselle, tendresse reçue et échangée de l’enfant qu’alors tout le corps pelotonné dit et chante tranquille, posture d’éternité. La gloire des nations comme un torrent qui déborde. Les littératures et dialectiques contemporaines en regard d’un génie et de son école, né aux alentours de 765 avant Jésus-Christ… les pères de l’Eglise, Jean des bords d’un lac aux flancs d’une île aux temps du plus grand empire d’Occident et nous contemporains, comme toute l’humanité, du créateur du ciel et de la terre. … La paix comme un fleuve.


[1] - Isaïe LXVI 10 à 14 ; cantique de Judith XIII 18 à 20 ; évangile selon saint Jean II 1 à 11

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