samedi 6 février 2010

il savait - textes du jour

Vendredi 5 Février 2010


Après des décennies de recherche tant du sens d’un mot que de la personne à laquelle l’appliquer, et en train de saisir informatiquement le journal manuscrit des débuts calamiteux de cette double recherche, il m’éclate au cœur, au visage, à la vie que l’amour est solidaire, qu’aimer c’est avoir contracté une indéfectible solidarité, une interdépendance dont l’essence nous échappe mais dont nous éprouvons la divine et miraculeuse bienfaisance. Aimer porte à aimer et fait commencer chaque jour à neuf, rassemblé. Aimer et être aimé sont évidemment – cela ne se construit mais se constate – exactement le même mouvement, la même situation, la même force. La seule distinction est celle apparente des personnes, mais c’est cette distinction qui alimente le mouvement, sans cesse. Nous sommes la parabole de Dieu. – Prier en communion avec tous, vivants et morts, avec le Christ en croix, avec la Vierge à Bethléem dans l’enfantement, et au cénacle à la Pentecôte. [1] Quand il l’avait entendu, il était très embarrassé, et pourtant, il aimait l’entendre. Voix de Dieu ? instinct, conscience ? peur d’entendre et bonheur d’entendre ? Mystère de celui qui est cette parole, Jean le Baptiste ? Jésus ? nous ? mais comment ? parabole du monde que l’épisode d’Héodiade, du pouvoir politique réduit par ses propres convoitises et libido. Hérode, pour son anniversaire, donna un banquet… la fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. L’abominable serment, le vœu de Jethro se réédite, histoire aussi de Faust. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla, et le décapita dans la prison. Hérode resta devant le mystère, l’identité de Jean et celle de Jésus, une des clés du procès de ce dernier avec une pancarte sur la croix qui fut aussitôt discutée. Dieu dans ma vie… combien mon regard vers Lui a changé en quarante-cinquante ans, mais combien il est redevenu celui de ma toute petite enfance, en famille et aux messes où je ne pouvais encore communier. Le Seigneur a pardonné les péchés de David, il a pour toujours exalté sa force… envol de la mort. De tout son cœur, il a chanté les psaumes, il a aimé son Créateur. Quelle épitaphe ! fasse Dieu que ce soit la nôtre pour le bonheur en ce monde et dans sa suite, pour le bonheur du Dieu vivant et créateur. Il pleut, la nuit est encore noire, mon aimée s’est levée à mille kilomètres d’ici, notre fille dort à quelques mètres, nos cœurs reposent et forment le grand triangle, lui aussi parabole de la Trinité. David a été mis à part entre les fils d’Israël. Chacun de nous, nous l’expérimentons dans nos tâtons et dans nos découvertes a été mis à part. Au seuil de l’amour et à chacune de ses fins abouties quotidiennement, maladroitement, incomplètement, prier les uns pour les autres. La parole du Seigneur est sans alliage. Dans tout vertige (succès ou déprime, la même ivresse et la même erreur sur la réalité), aller de soi à Dieu, s’il Lui plaît, et y trouver l’autre, sinon automatiquement la paix, car nous savons bien que la vie n’est pas automatique, mais découverte et mouvement jusqu’à l’instant d’arriver. Avec tant d’autres, après tant d’autres, avant tant d’autres. Hérode savait que c'était un homme juste et saint.


[1] - Siracide XLVII 2 à 11 ; psaume XVIII ; évangile selon saint Marc VI 14 à 29

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