vendredi 31 mai 2013

rivalisez de respect les uns pour les autres - textes du jour

Vendredi 31 Mai 2013

Prier…[1] annonciation, visitation, événements avec majuscules, images hiératiques et contemplation selon ce que nous en entretenons, message universel enfin. Or, les évangiles, Luc… nous disent tout le contraire : du mouvement… Marie se mit en route rapidement… l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi… du dialogue : Tu es bénie… Comment ai-je ce bonheur ? … Marie, quoique venue aux nouvelles et pour aider sa cousine, répond à la salutation par une paradoxale description d’elle-même. Mais celle-ci développe sa propre réponse à l’ange Gabriel : je suis la servante du Seigneur…  et ne sait plus que dire ce qu’ont fait d’elle cette disponibilité, cet acquiescement, et – bien plus que l’exercice de sa propre liberté – l’œuvre-même du Seigneur. Tandis qu’Elisabeth évoque l’enfant de sa jeune cousine en début de gestation, la nouvelle mère n’en dit rien. De l’œuvre de Dieu pour elle et en elle, elle passe aussitôt à cette œuvre dans l’histoire d’Israël, dans l’histoire du monde. Tous les autres événements marquants de l’évangile sont commentés par l’accomplissement qu’ils constituent des Ecritures. L’Annonciation et la Visitation sont deux événements qui se donnent leurs propres commentaires. Les personnes bénéficiaires, les héroïnes et héros se qualifient par rapport à Dieu qui les bénit et les comble. Ce sont les faits par excellence de l’histoire humaine : l’événement d’une conception exceptionnelle et solitaire humainement est aussitôt un bonheur et une qualification partagés. L’Ecriture, qui est ici seconde, quoique très antérieure chronologiquement, ne vient qu’en appoint : c’est le moment de la contemplation après l’action et le dialogue : Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse…. Et nous-mêmes … soyez les serviteurs du Seigneur… laissez-vous attrer parce qui est simple.


[1] - Sophonie III 14 à 18 ; Paul aux Romains XII 9 à 16 ; cantique Isaïe XII 2 à 6 ; évangile selon saint Luc I 39 à 56

jeudi 30 mai 2013

confiance, lève-toi ; il t'appelle - textes du jourNotes pour ma note… sur la manif.pour tous et autres groupements, sires et noms propres des chefs. Une étude de psychologie collective, autant qu’un exercice simple de « science politique », je les affectionne… deouis cinquante ans, et me rencontre chaque fois dans l’étonnement et la curiosité de mes dix-sept ans en bibliothèque de la rue Saint-Guillaume ou à l’écoûte, tant attendue, chaque semaine de guerre en Algérie, l’écoûte de notre histoire faite en dialogue longtemps seulement radiophonique : honneur et patrie ! voici le général de Gaulle… veuillez écoutrer une allocution du général de Gaulle, président de la République, les versions successives, le même équilibre d’une personne qui fut nous tous. Aujourd’hui, ces fourmillements qui font, ensemble, quoique disparates, souvent haineux, souvent c… souvent aussi de bonne volonté, de travail : les étudier et les comprendre chacun.

Jeudi 30 Mai 2013


Hier soir

19 heures 14 + Charme de notre trésor de fille, la voici, en sus, comme au moment où j’ai trié mes carnets de terrain, à m’accompagner pour les classements du Monde. Oui, nous avons mis au monde une nouvelle personne, sa liberté et son amour ont été premiers, Dieu nous a donné de l’accuellir, à peine l’avions-nous souhaitée et évoquée, que l’irruption de la grâce fut là, nôtre… Notes pour ma note… sur la manif.pour tous et autres groupements, sires et noms propres des chefs. Une étude de psychologie collective, autant qu’un exercice simple de « science politique », je les affectionne… deouis cinquante ans, et me rencontre chaque fois dans l’étonnement et la curiosité de mes dix-sept ans en bibliothèque de la rue Saint-Guillaume ou à l’écoûte, tant attendue, chaque semaine de guerre en Algérie, l’écoûte de notre histoire faite en dialogue longtemps seulement radiophonique : honneur et patrie ! voici le général de Gaulle… veuillez écoutrer une allocution du général de Gaulle, président de la République, les versions successives, le même équilibre d’une personne qui fut nous tous. Aujourd’hui, ces fourmillements qui font, ensemble, quoique disparates, souvent haineux, souvent c… souvent aussi de bonne volonté, de travail : les étudier et les comprendre chacun. 

C’est par la lecture du Canard enchaîné, daté de ce jour, que j’apprends le sort fait au curé de Megève. Notre propriété à temps partagé nous y fait séjourner quzine jours en début de chaque année. Le Père Pascal VESIN est d’un charimse évident pour ses paroissiens à l’année, pour les saisonniers que nous sommes, pour les enfants enfin, ruraux ou saisonniers. J’échange avec lui quelques mots pour le remercier et le féliciter, me promettant, lui promettant chaque années l’entrée en correspondance, mais ne le faisant finalement pas. Je compte courieller à l’évêque d’Annecy mon témoignage en défense et en édification car la dénonciation du franc-maçon curé a été anonyme et semble accrochée à une publication dans la Croix, avant-hier, mais dont je n’ai pas le numéro. Pascal VESIN observait que les manifestations anti-mariage gay tournaient à la politique et à l’homophobie [1], attitude radicalement différente des paroisses que nouss fréquentons en Bretagne et qui encouragent, sinon organisent les déplacements à Paris.

Or m’est envoyé un long texte commentant ces manifestations, en plusieurs livraisons de Zenit, que je reçois chaque jour. Y vérifiant origine et citations, je trouve le détail de l’affaire de Megève et d’Annecy. La France catholique, il y a quinze jours, mettait en perce un nouveau tonneau des Danaïdes, au cas où l’opposition à la loi TAUBIRA, fait désormais accompli, ne suffirait plus que l’on manifeste et condamne le gouvernement pour illégitimité de ses textes et actes : le ministre de l’Education nationale et toute réforme de l’enseignement, cf. 1984, grande référence de succès politique pour les spirituels... Voici maintenant la théorisation de ces manifesattions, celles aussi de la légitimité de prévoir par avance l’abrogation d’un texte, qualifié de simple idéologie dès lors qu’il contrevient à la loi naturelle. Laquelle n’est pas définie selon les principes généraux du droit au sens de la jurispudence du Conseil d’Etat mais selon l’Eglise catholique, elle-même s’exprimant selon une part de son clergé ou de sa hiérarchie. Voici aussi le thème de la franc-maçonnerie énoncé d’une façon médiévale évoquant les évolutions ultérieures de plus en plus décalées jusqu’à la mise à mort du chevalier de LA BARRE, célèbre grâce à VOLTAIRE. L’interdiction de s’inscrire à la franc-maçonnerie, formalisé par la version de 1917 du Code de droit canonique, ne s’y rrouvait plus dans la version de 1983. La voici confirmée mais selon quelle autorité, quel acte ? au moment où il serait porté remède à la centralisation romaine et aux diktat venant de celle-ci..

Touss les clivages se retrouvent et malheureusement renaissent. La « démsision » du Père VESIN dont la réintégration reste possible par miséricorde au vu de sa repentance, les deux ans d’interrogatoire sentent l’Inquisition. La condamnation du relativisme sent sa maxime « hors l’Eglise point de salut » et va donc à l’encontre de tout oecuénisme, de tout dialogue avec les autres religions, avec les droits de l’homme, notamment celui de la libre-pensée et de la libre-expression. La foi n’est pas ue relation, elle est une adhésion, le contenu est un dogme, « une vérité objective » et non l’attraction d’une personne, celle de Dieu envers chacune de ses créatures. Discussion philosophique intéressante et forte certes, mais allant de pair avec une ambition anachronique que pourrait avoir l’Eghlise, concurrement avec l’U.M.P. qui y perdrait, d’inspirer une démocratie chrétienne. Celle menée depuis 1993 par Christine BOUTIN est certes fondatrice de la plupart des mouvements éclos ces années-ci et ces jours-ci. Mais cette démocratie chrétienne ne serait pas la matrice d’un consensus comme le fut la DC d’Aldo MORO en Italie, elle coinciderait avec une forme commençante de guerre civile, au moins des esprits. Forme subtile car les mouvements de ces six mois sont regardés comme une novation et plus encore un « rajeunissement de la politique ». Le clivage droite/gauche, l’étiquette de droite sont même répudiés, mis hors champ et conscience des adhérents et manifestants puisque la militance est une pratique de la foi, que la défense de la famille version Code Napoléon avant TAUBIRA est une croisade sans pitié pour l’adversaire et réputé tortionnaire et totalitaire, voire nazi ou fasciste comme cela fut crié à l’anniversaire du C.N.R., salué par le président de la République. Loin de contribuer à défaire un amalgame qui ne sert ni l’Eglise ni le pays, ni le civisme ni la concorde, le risque est qu’une partie des chrétiens, à l’occasion d’affaire et de décision compllexs comme celle de Megève-Annecy, ajoute aux questions de la famille, de la bio-éthique, de l’enseignement (des enfants), celle plus politique de la maçonnerie voire de certaines familles d’esprit libertaires. Vichy publia les listes de la franc-maconnerie en France et le système nazi ajouta à la liste des recherchés : juifs, tziganes, homosexuels… les franc-maçons…

Il est extraordinaire surtout que nous nous lançions dans de telles mouvementations de nos énergies civiques et nationales alors que des politiques économiques récessives, le trop peu d’Etat en France et le manque d’une Europe qui ne soit qu’elle-même et en démocratie…accroissent dramatiquement le chômage, la mise à sac et le démantèlement de notre patrimoine et arithmétiquement le déficit des budgets sociaux.

Si les mouvements anti-mariage pour tous ont été assistés par l’Eglise en France, empêchant ou à peu près l’expression de tout débat public en son sein, l’antidote se trouve peut-être…. sinon totalement dans d’aurres enceintes romaines que celles qui confirment le droit canon d’il y a presque cent ans et que même Jean Paul II semblait avoir oublié… Gisement que je découvre par un autre titre des même numéros de Zenit  (francaishtml@list.zenit.org) sur une homélie-méditation du pape François : le triomphalisme immobilise l’Eglise à mi-chemin, la leçon du Christ est le triomphe par l’échec [2]. Or, il s’agit d’une méditation quotidienne lors de la messe privée dy pape (malheureusement sur le site du Vatican  http://vatica.va/holy_father/fabcesco/cotidie/2013 avec un décalage de huit jours, Zenit, ne donnant qu’une analyse). Les intégristes avaient perdu la bataille du pouvoir clérical dans l’Eglise,n notaamment en France, voilà quu’ils sont, depuis la mi-Novembre, en passe de la gagner en seconde manche par des démonstrations de foule converyissant hiérrachie épiscopale et U.M.P. ? Question, mais pas réponse encore. Et appel possible selon les questions et les chemins indiqués par le nouveau pape…

Ce matin
07 heures 17 + Endormi dans la paix, l’expression, mais je l’ai vécue… notre fille entre nous, faute que nous ayons eu le temps de placer son nouveau lit. Je m’éveille étonnamment décapé… rien que la recension, la lecture passim des méditations du pape François en la chapelle sainte-Marthe… je me sens naturellement (autant que surnatruellement) à l’aise avec ce Jésuite, les mêmes façons tranquilles de prendre-recevoir l’Ecriture, le vieux fond bénédictin d’Ignace à Montserrat : hoc sit quod dicitur, la manière-même des homélies lapidaires parfois en monteé à k’autel et non en précession de l’offertoire. Prière-partage et anecdotes vécues. Le pape de la vie vécue, concrète. Il est vrai que j’aimé chacun des papes de ma vie, jusqu’à présent. Pie XII de vénération, Jean XXIII d’admiration pour la percée à l’Est, déjà, et vers le monde (les encycliques), Paul VI en toute affection et communion pour sa souffrance et la croix portée autant que sa francophilie évidente, ontagieuse, motiéve il est vrai par la pléiade des pères pré-conciliaires que donna la France à l’Eglise dans les années 20 à 60…, Jean Paul Ier et son mouvement en morale sexuelle, Jean Paul II le politique et le chef d’Etat priant et recevant en curé de campagne ou en personnage claudélien (le père humilié…), enfin l’admirable Benoît XVI aux écrits définitifs et qui pour la première fois légitima eros… D’ailleurs, que l’émérite vive à portée de voix de son successeur, ne peut manquer d’avoir un vibrato spirituel fort… Je vais écrire à celui-ci.
Et ce matin, en messagerie : Civitas, persévérant comme devant l’immeuble où venait FH pour l’anniversaire du C.N.R., et disant combattre en résistance comme naguère contre le national-socialisme et contre le socialo-communisme. Les bûchers ou saint Vincent de Paul ? Prier … la magie du travail fait, retrouvé au lever du lendemain ? le divin repos d’un septième jour devenu premier par la Résurrection… nos psycho-somatisme et la vie spirituelle quand l’âme nue reprend le relais et donne ressort au corps fatigué, à la chair vieillie et épuisée, à l’esprit se perdant et confus… l’espérance venant de Dieu qui coule et va sourdre pour nous faire reprendre espérance et confiance en nous-mêmes… explicite  ou pas, repéré et compris ou pas, sans doute l’itinéraire de chacun/chacune chaque jour, la marche/démarche humaine a ce tâton et cette luminosité… grâce à Dieu, notre Créateur et notre Ultime. Que la crainte du Seigneur saisisse la terre, que tremblent devanbt lui les habitants du monde ! il parla et ce qu’il dit exista ; il commanda et ce qu’il dit survint. [3] Parler créant… parler guérissant… Fils de David, aie pitié de moi ! – Appelez-le – Confiance lève-toi : il t’appelle – Que veux-tu que je fasse  pour toi ? -  Maître, que je voie – Va, ta foi t’a sauvé….l’histoire de Bartimée, un court métrage, une page de bande dessinée aujourd’hui… l’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus… aussitôt, l’homme se mit à voir et il suivait Jésus sur la route. Prière du psalmiste, action du Ressuscité de toujours à toujours, émerveillement des prophètes et de nous tous. Il a organisé les chefs-d’œuvre de sa sagesse, lui qui existe depuis toujours et pour toujours : rien ne peut lui être ajouté ni enlevé, il n’a eu besoin d’aucun conseiller… alors que nous… le Paraclet. Comme j’aimerai que mon Eglise ne soit qu’annonciatrice et miraculant à tour de bras, à chacun de ses pas, au lieu que certains des siens paraissent bénis d’agiter les verges et de convoquer pour interrogatoire un clerc ou un gouvernement… Le Seigneur a scruté aussi bien les profondeurs de l’abîme que le cœur des hommes, il a discerné leurs subtilités. Car le Très-Haut possède toute connaissance, il a observé les signes des temps, faisant connaître le passé et l’avenir, et dévoilant les traces des choses cachées. Aucune pensée ne lui a échappé, pas une parole ne lui a été cachée. Oui. Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèlke en tout ce qu’il fait. Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour. Et notre Sirac le sage nous fait revenir à un moment d’Eugène DETAPE, notre professeur de philoosphie, à Saint-Louis de Gonzague, année 59-60, notre ultime « équipementation » : un enseignement dont je voudrais retrouver les notes, la dyade ou le sexe… sujet d’aujourd’hui, s’il en est. Toutes les choss vont par deux, face  face, il n’a rien fait de défectueux, une chose confirme l’excellence de l’autre : qui peut se rassasier de contempler la gloire de Dieu ? Personne qui simplement s’arrête et respiration suspendue, clot les yeux, entend le battement de son cœur… et la brise intime.



[1] - Le Canard enchaîné cite : opposé aux manifestations contre le mariage pour tous, en se présentant comme fidèle déf,enseur de la laïcité et en estimant que « derrière tout çà, il y avait un fort relent d’homophobie »
 
[2] - Le triomphe par l'échec - Homélie du matin Anne Kurian
ROME, 29 mai 2013 (Zenit.org) - Comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, le pape François a dénoncé la "tentation du triomphalisme dans l’Eglise" en invitant à accepter le triomphe du Christ, qui passe par "l’échec humain,", lors de la messe de ce mercredi 29 mai 2013.
Selon L’Osservatore Romano, des employés du service des équipements du gouvernorat s’étaient joints au pape, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.
L’Evangile du jour relate la montée de Jésus à Jérusalem, avec ses disciples : « Ils étaient sur la route qui montait à Jérusalem et Jésus marchait devant. Décidé. Et on peut aussi le penser, en hâte », commente le pape (Mc 10, 32-45).
Même si les disciples sont « effrayés », Jésus leur dit « la vérité », fait-il observer : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens, ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera ».
Le christianisme à mi-chemin
Et alors que le Christ allait accomplir sa mission, les disciples discutent sur « un autre projet, un autre point de vue », sur la façon de « régler l’Eglise », constate le pape : Jacques et Jean « sont allés à Jésus pour lui demander la charge de chef du gouvernement ». Et les autres « se demandaient qui parmi eux était le plus important ».
Le pape décrypte cette attitude : les disciples subissent la même tentation que Jésus dans le désert, « quand le diable lui propose un autre chemin ». D’ailleurs, Jésus subit à nouveau cette tentation par l’intermédiaire de l’apôtre Pierre qui l’implore de renoncer à la croix : « Et Jésus lui dit: Satan ! Il renonce à la tentation », souligne le pape.
Cette tentation, comme celle des tentations du Christ au désert, a pour but « que Jésus n’arrive pas à faire ce que le Père voulait qu’il fasse ».
Le triomphalisme arrête l’Eglise
De même, poursuit le pape, « vouloir le triomphe tout de suite sans aller sur la croix » empêche d’avancer : « le triomphalisme dans l’Eglise arrête l’Eglise. Le triomphalisme des chrétiens immobilise les chrétiens. Une Eglise triomphaliste est une Eglise à mi-chemin ».
C’est une Eglise qui se contente d’être « bien systématisée, avec tous ses bureaux, tout en ordre, tout est beau, efficace », mais qui « ne pense qu’aux triomphes, aux succès ».
Cette Eglise a mis de côté la « règle de Jésus » : « la règle du triomphe par l’échec. L’échec humain, l’échec de la croix ». C’est une tentation universelle, souligne le pape, la « tentation d’un christianisme sans croix. Un christianisme à mi-chemin », qui « renie les martyrs » et se contente d’un « triomphe mondain, un triomphe raisonnable ».
Dieu répond toujours aux prières
Pour illustrer son propos, le pape raconte une anecdote personnelle : « Une fois, je vivais un moment obscur dans ma vie spirituelle, et je demandais une grâce au Seigneur. Je suis allé prêcher les exercices chez des religieuses et le dernier jour je suis allé confesser. Est venue une sœur âgée, plus de 80 ans, mais avec les yeux clairs, lumineux. C’était une femme de Dieu. A la fin, en voyant combien elle était une femme de Dieu, je lui ai dit : “Sœur, comme pénitence priez pour moi, car j’ai besoin d’une grâce, hein ? Si vous la demandez au Seigneur, il vous la donnera certainement”. Elle s’est arrêtée un instant, comme si elle priait, et elle m’a dit : “C’est sûr que le Seigneur vous donnera la grâce, mais ne vous trompez pas : à sa façon divine”. Cela m’a fait tant de bien: entendre que le Seigneur nous donne toujours ce que nous lui demandons mais de sa façon divine ».
Cette « façon divine » implique « la croix ». Non pas « par masochisme, non non: par amour, par amour jusqu’à la fin », insiste le pape qui encourage à demander « la grâce de ne pas être une Eglise à mi-chemin, une Eglise triomphaliste ». « Si l’Eglise est humble, elle marche de façon décidée comme Jésus, elle va de l’avant, de l’avant, de l’avant !».

[3] - Ben Sirac le sage XLII 15 à 25 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Marc X 46 à 52

mercredi 29 mai 2013

pape François - prière-homélie quotidienne en la chapelle sainte-Marthe... du 22 Mars au 20 Mai


Pape François

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Extraits de L'Osservatore Romano



Surmonter notre incrédulité (20 mai 2013)

Les chrétiens qui commèrent (18 mai 2013)

Être pécheurs n'est pas un problème (17 mai 2013)

À l'exemple de saint Paul (16 mai 2013)

Quand les bergers deviennent des loups (15 mai 2013)

La vie, un don à donner aux autres (14 mai 2013)

Le Saint Esprit, cet inconnu (13 mai 2013)

L'exode chrétien (11 mai 2013)

La joie chrétienne (10 mai 2013)

N'exclure personne (8 mai 2013)

La joie et la force de supporter patiemment (7 mai 2013)

L'Esprit Saint est un ami (6 mai 2013)

Se défendre de la haine avec la Parole de Dieu (4 mai 2013)

Prier avec courage (3 mai 2013)

L'Église du oui (2 mai 2013)

Le travail nous donne la dignité (1er mai 2013)

Confier l'Église au Seigneur (30 avril 2013)

La confession, une rencontre avec Jésus (29 avril 2013)

La joie vivante qui naît de l'Esprit (27 avril 2013)

Le chemin de la vie (26 avril 2013)

La magnanimité dans l'humilité (25 avril 2013)

L'Église est une histoire d'amour (24 avril 2013)

Jésus, seule porte pour entrer dans le Royaume de Dieu (22 avril 2013)

La tentation du scandale (20 avril 2013)

L'idéologie falsifie l'Évangile (19 avril 2013)

Parler avec Dieu (18 avril 2013)

Devenir des baptisés courageux (17 avril 2013)

La grâce de la docilité à l'Esprit Saint (16 avril 2013)

La calomnie détruit l'œuvre de Dieu (15 avril 2013)

N'ayez pas peur (13 avril 2013)

La voie de la persévérance (12 avril 2013)

L'obéissance (11 avril 2013)

Le salut chrétien (10 avril 2013)

La douceur, une vertu un peu oubliée (9 avril 2013)

L'humilité comme règle d'or (8 avril 2013)

Le courage de témoigner de notre foi (6 avril 2013)

Le nom de Jésus est notre seul salut (5 avril 2013)

La paix ne s'achète pas et ne se vend pas (4 avril 2013)

Les lamentations font du mal à notre cœur (3 avril 2013)

La grâce des larmes (2 avril 2013)

Mal parler de quelqu'un équivaut à le vendre (27 mars 2013)

Messe avec les prêtres de la maison Sainte-Marthe (26 mars 2013)

La patience de Dieu (25 mars 2013)

Jésus est mort pour moi (23 mars 2013)

Lorsque notre cœur est de pierre... (22 mars 2013)












 
Vendredi 22 mars 2013

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 13 du 28 mars 2013)

Lorsque notre cœur est de pierre, il arrive que nous prenions de véritables pierres en main et que nous lapidions Jésus Christ dans les personnes de nos frères, en particulier des plus faibles. C’est ce qu’a dit le Pape François, en commentant les lectures du jour au cours de la Messe célébrée tôt dans la matinée du vendredi 22 mars, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.
Une célébration simple, à laquelle le Pontife a invité les employés des services de jardinage et de nettoiement du gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican, en leur offrant une brève homélie improvisée, centrée en particulier sur le passage de l’Évangile de Jean qui rapporte l’épisode des juifs qui voulaient lapider Jésus.
Étaient présentes des religieuses de trois communautés religieuses féminines prêtant service dans la Cité du Vatican : les filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul, du dispensaire pédiatrique Sainte-Marthe ; les Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie — Institut Ravasco, de la Maison Saint-Benoît pour nonces à la retraite ; et les sœurs de la présentation de la Bienheureuse Vierge au Temple (de Cracovie).

Samedi 23 mars 2013

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 13 du 28 mars 2013)

Samedi 23 mars, le Pape François a invité à la célébration de la Messe du matin certains corps de métiers de la Cité du Vatican. Était ainsi présent un autre groupe d’employés du service de jardinage et de nettoiement du gouvernorat, ainsi que des employés de la serre et une quinzaine de religieuses des Pieuses Disciples du Divin Maître qui prêtent service au standard téléphonique de la Cité du Vatican.
Dans son homélie, le Saint-Père a proposé une brève réflexion sur les lectures liturgiques du jour, et en particulier sur le passage de l’Évangile de Jean (11, 45-56), où l’on peut lire les paroles du grand prêtre Caïphe aux chefs des prêtres et aux pharisiens réunis devant le sanhédrin et le commentaire de l’évangéliste : « Jésus allait mourir pour la nation et non pas pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés ». Jésus est mort pour son peuple et il est mort pour tous. Mais cela — a souligné le Pape — ne doit pas être entendu dans le sens de la globalité: cela signifie que Jésus est mort pour chaque homme individuellement. Chaque chrétien doit donc dire : « Jésus est mort pour moi ».

Lundi 25 mars 2013

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 13 du 28 mars 2013)

C’est la patience de Dieu qui a été en revanche au cœur de l’homélie du Pape François au cours de la Messe qu’il a concélébrée dans la matinée du lundi 25 mars, toujours dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. En commentant brièvement les lectures liturgiques, le Pape a dit que dans la description du serviteur souffrant dans le livre du prophète Isaïe figure « l’icône de Jésus », de sa douceur et de sa patience. Cette patience de Dieu est un mystère et on le note dans l’attitude de Jésus lui-même à l’égard de Judas, a-t-il ajouté en se référant au récit de l’onction de Béthanie selon l’Évangile de Jean (12, 1-11). Dieu est patient comme le père de l’enfant prodige qui attendait tous les jours son retour. Et si nous pensons à cela en l’appliquant à chacun de nous — a conclu le Pape François — s’élèvera de notre cœur une seule parole : merci.
Comme ces derniers jours, de nombreuses personnes qui travaillent dans divers organismes du Vatican ont pris part à la Messe, parmi lesquelles les employés du service photographique de notre journal. Avec eux était présent le père Sergio Pellini, qui a concélébré avec le Pape. Parmi les personnes présentes figuraient également le médecin personnel du Pape, M. Patrizio Polisca avec sa famille et le directeur de notre journal.

Mardi 26 mars 2013

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 13 du 28 mars 2013)

Lors de la Messe dans la matinée du mardi 26 mars, le Pape François a voulu que concélèbrent avec lui à l’autel les prêtres habituellement accueillis dans la résidence vaticane. La veille, ils étaient rentrés dans leurs habitations après les avoir laissées il y a quelques semaines aux cardinaux venus à Rome pour le Conclave. Ils étaient une quarantaine, mêlant responsables de la secrétairerie d’Etat et d’autres institutions et dicastères. Une famille sacerdotale dont le Pape a dit déjà se sentir membre.

Mercredi 27 mars 2013

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 15 du 11 avril 2013)

Mal parler de quelqu’un équivaut à le vendre. Comme le fit Judas, qui vendit Jésus pour trente deniers. Et c’est justement en s’inspirant du passage de l’Évangile de Matthieu qui préannonce la trahison de Judas Iscariote, dans la brève homélie de la Messe célébrée dans la matinée du mercredi 27 mars dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, que le Pape François a mis en garde contre les commérages. Avec une invitation explicite : « Ne jamais parler mal d’autres personnes ».
Le Pape a voulu offrir une réflexion sur le geste accompli par Judas, un des amis de Jésus, qui n’hésite pas à le vendre aux chefs des prêtres. « Jésus est comme une marchandise : il est vendu. Il est vendu à ce moment-là — a-t-il souligné — mais encore bien d’autres fois sur le marché de l’histoire, sur le marché de la vie, sur le marché de notre vie.  Lorsque nous faisons un choix pour les trente deniers, nous laissons Jésus de côté ».
Lorsque l’on va chez une connaissance et que la discussion devient commérage, ragot, selon le Pape « cela est une vente » et la personne au centre de notre bavardage « devient une marchandise. Je ne sais pas pourquoi — a encore dit le Pontife Romain — mais il y a une joie obscure dans le bavardage ». On commence par des paroles de bien, « mais vient ensuite le commérage. Et commence alors cet “écorchage” de l’autre ». Et c’est alors que nous devrions penser que chaque fois que nous nous comportons ainsi, « nous faisons la même chose que ce qu’a fait Judas », à savoir que lorsqu’il se rendit auprès des chefs des prêtres pour vendre Jésus, il avait le cœur fermé, il n’avait aucune compréhension, il n’avait pas d’amour, il n’avait pas d’amitié. Et ainsi, le Pape François est revenu sur l’un des thèmes qui lui est le plus cher, celui du pardon : « Pensons et demandons pardon », parce que ce que nous faisons à l’autre, à l’ami, « nous le faisons à Jésus. Parce que Jésus est dans cet ami ». Et si nous nous rendons compte que notre parole peut faire du mal à quelqu’un, « prions le Seigneur, parlons avec le Seigneur de cela, pour le bien de l’autre : Seigneur aide-le ».

Mardi 2 avril 2013

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 15 du 11 avril 2013)

Lors de la Messe du mardi 2 avril, c’est une grâce spéciale que le Pape François a invité à demander : la grâce des larmes. Parce que « ce sont précisément les larmes qui nous préparent à voir Jésus ». En commentant l’épisode de l’Évangile dans lequel Jean rapporte la phrase prononcée par Marie de Magdala : « J’ai vu le Seigneur ! » après lui avoir lavé les pieds avec ses larmes et les avoir essuyés avec ses cheveux » (cf. Jn 20, 11-18), le Pape François a rappelé que Jésus a pardonné les nombreux péchés de cette femme, parce qu’« elle a tant aimé ». Il a ensuite reproposé le témoignage offert par la femme « méprisée par tous ceux qui se considéraient justes » au moment où elle doit affronter « l’échec de toutes ses espérances. Son amour — a-t-il dit — a disparu et elle pleure. C’est le moment de l’obscurité ». Et pourtant, elle « ne dit pas : “j’ai échoué”. C’est étrange, non ? Elle pleure simplement. Voyez-vous, parfois, dans notre vie, les lunettes pour voir Jésus sont les larmes. Il y a un moment dans notre vie où seules les larmes nous préparent à voir Jésus. Et quel est le message de cette femme ? “J’ai vu le Seigneur” ». C’est un exemple « pour le chemin de notre vie. Nous tous — a ajouté le Pape — avons, dans notre vie, traversé des moments de joie, des douleurs, des tristesses, nous sommes tous passés par ces choses. Mais, et je pose cette question, avons-nous pleuré ? Dans les moments les plus sombres, avons-nous pleuré ? Avons-nous eu ce don des larmes qui préparent les yeux à voir le Seigneur ? En voyant cette femme qui pleure, nous pouvons nous aussi demander au Seigneur la grâce des larmes. C’est une belle grâce. Pleurer est le fruit de tout : du bien, de nos péchés, des grâces, de la joie pure ; pleurer de joie ! Cette joie que nous avons demandée d’avoir au ciel et dont nous avons à présent un avant-goût. Pleurer. Les pleurs nous préparent à voir Jésus ».
Mercredi 3 avril 2013

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 15 du 11 avril 2013)

Au cours de la Messe du 3 avril, François a rappelé que les lamentations font du mal à notre cœur. Elles sont néfastes ; et non seulement celles contre les autres, « mais également celles contre nous-mêmes, lorsque tout nous semble amer ». Avec ces considérations sur la vie quotidienne, le Pape a actualisé l’épisode des disciples d’Emmaüs, rapporté par l’évangéliste Luc (24, 13-35), en s’arrêtant sur l’égarement des disciples après la mort du maître au point qu’« ils pensèrent qu’il serait bon de quitter la ville ». « Mais, les pauvres, ils parlaient toujours de cela non ? Et ils se lamentaient ». Ces discours ne faisaient que les faire se replier sur eux-mêmes. Et dans leur cœur, ils pensaient : « Nous avons eu tant d’espérance, mais tout a échoué ». Et dans cette situation, a dit le Pape, « ils cuisinaient leur vie dans le jus de leurs lamentations, et ils allaient de l’avant ainsi ». « Je pense aux nombreuses fois où nous aussi, lorsque nous rencontrons des difficultés, notamment lorsque la Croix se présente à nous, nous courrons ce risque de nous enfermer dans nos lamentations ». Et pourtant, dans ce moment aussi, le Seigneur « est proche de nous, mais nous ne le reconnaissons pas. Il marche avec nous. Mais nous ne le reconnaissons pas. Il nous parle également, mais nous ne l’entendons pas ». La lamentation est pour nous comme « une sécurité : voilà ma vérité, c’est l’échec. Il n’y a plus d’espoir ». Et c’est avec ces pensées que les disciples eux aussi continuaient de marcher. Et « que faisait Jésus ? Il eut de la patience pour eux. D’abord il les écoute, puis il leur explique lentement. Et, à la fin, il se montre à eux ». Jésus, a-t-il ajouté, « fait la même chose avec nous. Même dans les moments les plus obscurs, il est toujours avec nous, il marche avec nous. Et à la fin, il nous fait sentir sa présence ».

Jeudi 4 Avril 2013

(L'Osservatre Romano, Edition hebdomadaire n° 15 du 11 avril 2013)

Dans l’homélie de la messe du 4 avril, François nous rappelle en revanche que la paix ne s’achète pas et ne se vend pas : c’est un don de Dieu. Et nous devons l’invoquer. L’occasion a été le commentaire du passage évangélique de Luc (24, 35-48). « Les disciples qui ont été témoins de la guérison de l’infirme et qui voient à présent Jésus, a dit le Pape, sont un peu troublés, mais pas à cause d’une maladie mentale, ils sont troublés par l’émerveillement ». Mais qu’est-ce que cet émerveillement ? « C’est quelque chose qui fait que nous sommes un peu troublés, en raison de la joie : elle est grande, très grande. Ce n’est pas un simple enthousiasme: même les supporters du stade sont enthousiastes lorsque leur équipe gagne, non ? Non, ce n’est pas de l’enthousiasme, c’est une chose plus profonde : c’est l’émerveillement qui vient lorsque nous rencontrons Jésus ». Cet émerveillement, est le début « de l’état habituel du chrétien ». En effet, l’état du chrétien doit être le réconfort spirituel, en dépit des problèmes, des douleurs, des maladies. « Le dernier degré du réconfort est la paix : on commence par l’émerveillement, et le ton mineur de cet émerveillement, de ce réconfort est la paix ». Le chrétien, même dans les épreuves les plus douloureuses, ne perd jamais « la paix et la présence de Jésus » et avec « un peu de courage, nous pouvons le dire au Seigneur : “Seigneur, donne-moi cette grâce qui est l’empreinte de la rencontre avec toi : le réconfort spirituel” ».

Vendredi 5 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 15 du 11 avril 2013)
La réflexion proposée dans la matinée du 5 avril, portait sur le nom de Jésus qui est notre seul salut. Lui seul peut nous sauver. Personne d’autre. Encore moins les « magiciens » modernes avec les improbables prophéties des tarots qui séduisent et trompent l’homme moderne. Le Pape a pris comme point de départ en particulier la première lecture, tirée des Actes des Apôtres (4, 1-12), pour réfléchir sur la valeur et la signification du nom de Jésus. Le passage propose l’épisode de Pierre et Jean qui, arrêtés parce qu’ils prêchaient au peuple la résurrection du Christ, furent conduits devant le Sanhédrin. À la question de savoir pourquoi ils avaient guéri l’infirme à la Porte du Temple, Pierre répondit : « Nous l’avons fait au nom de Jésus Christ ». Le Pape François a expliqué que « Pierre révèle une vérité lorsqu’il dit : “Nous l’avons fait au nom de Jésus” », car il répond en étant inspiré par l’Esprit Saint. En effet, a-t-il poursuivi, « nous ne pouvons pas confesser Jésus, nous ne pouvons pas parler de Jésus, nous ne pouvons par dire quelque chose de Jésus sans l’Esprit Saint ». C’est précisément l’Esprit Saint qui « nous pousse à confesser Jésus ou à parler de Jésus ou à avoir confiance en Jésus ». Et c’est précisément Jésus qui est proche de nous « sur le chemin de notre vie, toujours ». Le Pape a ensuite raconté l’une de ses expériences personnelles, liées au souvenir d’un homme, père de huit enfants, qui travaille depuis trente ans à la curie archiépiscopale de Buenos Aires. « Avant de sortir, avant d’aller faire quoi que ce soit — a-t-il dit — il chuchotait toujours tout bas : “Jésus !”. Un jour, je lui ai demandé : “Mais pourquoi dis-tu toujours Jésus ?”. “Lorsque je dis ‘Jésus’, m’a répondu cet homme humble, je me sens fort, je sens que je peux travailler, car je sais qu’il est à mes côtés, qu’il veille sur moi” ». Pourtant, a souligné le Pape, cet homme n’a pas étudié la théologie : il n’a que la grâce du baptême et la force de l’Esprit ». Et « son témoignage — a confessé le Pape François — m’a fait beaucoup de bien. Le nom de Jésus. Il n’y a pas d’autre nom. Peut-être que cela nous fera du bien à nous tous », qui vivons dans un « monde qui nous offre tant de “sauveurs” ». Parfois, « lorsqu’il y a des problèmes — a-t-il observé — les hommes ne s’en remettent pas à Jésus, mais à d’autres réalités », en ayant recours parfois à de soi-disant magiciens « parce qu’ils résolvent les situations » ou encore ils « consultent les tarots » pour savoir et comprendre quoi faire. Mais ce n’est pas en ayant recours à des magiciens ou aux tarots que l’on trouve le salut : celui-ci réside « dans le nom de Jésus. Et nous devons témoigner de cela ! Il est l’unique sauveur ».
Samedi 6 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 15 du 11 avril 2013)
Lors de la Messe du 6 avril, François a centré son homélie sur le courage de témoigner de notre foi. « Pour trouver les martyrs il n’est pas nécessaire d’aller aux catacombes ou au Colisée : les martyrs sont vivants aujourd’hui dans de nombreux pays. Les chrétiens sont persécutés pour leur foi. Dans certains pays, ils ne peuvent pas porter de croix : ils sont punis s’ils le font. Aujourd’hui au xxie siècle, notre Église est une Église de martyrs ». Il a proposé une réflexion sur la foi : « Une grâce » et « un don du Seigneur » que l’on ne doit pas taire — et qui s’étend ainsi « à tous les peuples » parce que « nous ne sommes pas attachés à une fantaisie » mais « à une réalité que nous avons vue et entendue ». Le Pontife a fait référence au passage des Actes de apôtres (4, 13-21) : face à l’ordre des grands prêtres et des pharisiens de ne pas parler de Jésus, Pierre et Jean, « sont demeurés fermes dans leur foi », disant : « Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu ». Leur témoignage, a t-il ajouté, « me fait penser à notre foi. Et comment se porte-t-elle notre foi ? Est-elle forte ? Ou est-elle parfois un peu à l’eau de rose, une foi comme-ci comme-ça ? Quand surviennent des difficultés, sommes-nous courageux comme Pierre ou un peu tièdes ? ». Pierre nous enseigne que la foi ne se négocie pas. Dans l’histoire du peuple de Dieu a toujours existé cette tentation : amputer un peu de foi », peut-être « seulement un peu ». Mais « la foi est ainsi, comme nous la récitons dans le Credo ». Ainsi faut-il dépasser « la tentation d’être un peu “comme ils font tous”. De ne pas être trop trop rigides », parce que c’est précisément « de là que commence un chemin qui finit dans l’apostasie ». En effet, « lorsque nous commençons à amputer la foi, ou négocier la foi, à aller presque jusqu’à la vendre au meilleur offrant, nous empruntons le chemin de l’apostasie, de l’absence de fidélité au Seigneur ». Le Pape a conclu en proposant une prière quotidienne : « Seigneur, merci beaucoup pour notre foi. Veille sur ma foi, fais-la grandir. Que ma foi soit forte, courageuse. Et aide-moi dans les moments où comme Pierre et Jean, je dois la rendre publique. Donne-moi le courage ».

Lundi 8 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 15 du 11 avril 2013)
Lundi 8 avril, c’est l’humilité en tant que « règle d’or » qui était au cœur de l’homélie du Pape : pour le chrétien « progresser » signifie « s’abaisser ». Et c’est précisément sur la voie de l’humilité, choisie par Dieu lui-même, que passent l’amour et la charité. Toute l’histoire de la foi, a dit le Pape, est faite d’humilité et « nous parle à tous d’humilité ». Il en est ainsi également pour le fait historique de la naissance de Jésus. Il « semble que Dieu ait voulu [que chaque événement] se fasse en cachette, qu’il ne soit pas rendu public », qu’il soit comme « couvert par l’ombre de l’Esprit Saint ». Voilà pourquoi — a-t-il ajouté — « tout se fait sur la voie de l’humilité. Dieu, humble, s’abaisse : il vient à nous et s’abaisse. Et il continuera à s’abaisser jusqu’à la croix ». Au moment de l’annonciation, « Marie aussi s’abaisse : elle ne comprend pas bien, mais elle est libre : elle comprend seulement l’essentiel. Et elle dit oui. Elle est humble : “Que soit faite la volonté de Dieu”. Elle laisse son âme à la volonté de Dieu ». Et « Joseph, son fiancé — ils n’étaient pas encore mariés — s’abaisse lui aussi et se charge lui-même de cette responsabilité si grande ». Le style de Marie et de Joseph montre précisément que « tout l’amour de Dieu, pour arriver à nous, prend la voie de l’humilité. Dieu humble qui a voulu marcher avec son peuple ». « L’humilité est celle de Dieu qui nous enseigne, celle de Marie, celle de Joseph ». Et « l’humilité — a-t-il ajouté — est celle de Jésus, qui finit sur la croix. Telle est la règle d’or pour un chrétien : progresser, avancer et s’abaisser. On ne peut pas aller sur une autre voie. Si je ne m’abaisse pas, si tu ne t’abaisses pas, tu n’es pas chrétien ». « Le triomphe du chrétien prend ce chemin de l’abaissement. Je crois que l’on dit ainsi : s’abaisser. Regardons Jésus qui commence à s’abaisser dans ce mystère si beau. Regardons Marie, regardons Joseph. Et demandons la grâce de l’humilité. Mais de cette humilité qui est la voie par laquelle passe assurément la charité ».
Mardi 9 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 18 avril 2013)
« La tentation de commérer à propos des autres et de mal parler d’eux est toujours aux aguets. En famille aussi, entre amis et dans la paroisse, où les dames du catéchisme se chamaillent avec celles de la Caritas ». Ce sont des « tentations quotidiennes » — « ennemies de la douceur » et de l’unité entre les personnes et au sein de la communauté chrétienne — « qui arrivent à tous, même à moi ».
C’est précisément contre cette attitude que le Pape François a mis en garde au cours de la célébration de la Messe du mardi 9 avril, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. Le Pape a indiqué la voie de la douceur évangélique pour laisser à l’Esprit la possibilité d’œuvrer et de nous régénérer à une « vie nouvelle », faite d’unité et d’amour. « Demandons la grâce », a-t-il dit, de « ne juger personne » et d’apprendre à « ne pas commérer » sur le dos des autres— ce serait « vraiment un grand pas en avant » — en nous efforçant de « faire preuve de charité les uns envers les autres », « de respect » et en laissant avec douceur « la place à l’autre ». « Dans la prière au début de la Messe — a dit le Pape dans son homélie— nous avons demandé au Seigneur que, par la force de Jésus ressuscité, il manifeste au monde la plénitude de la vie nouvelle. Après la résurrection de Jésus, commence une vie nouvelle ! C’est ce que Jésus a dit à Nicodème. Il dut “naître d’en haut”, commencer». Nicodème — a expliqué le Pape François en référence au passage évangélique de saint Jean (3, 7-15) — « est un érudit. Un peu auparavant, dans l’Évangile, il avait répondu à Jésus : mais comment un homme peut-il naître à nouveau, retourner dans le sein de sa mère et naître à nouveau ? Jésus parlait d’une autre dimension : “naître d’en haut”, naître de l’Esprit. C’est une nouvelle naissance, c’est la vie nouvelle, la puissance, la beauté de la vie nouvelle que nous avons demandée dans la prière. C’est la vie nouvelle que nous avons reçue dans le baptême, mais qui doit se développer ». « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme. Une seule âme, un seul cœur : l’unité, cette unité, cette unanimité, cette harmonie des sentiments dans l’amour, l’amour réciproque. Penser que “les autres sont meilleurs que moi” : c’est beau, non ? ». « Mais la réalité nous dit qu’après le baptême, cela ne vient pas automatiquement. C’est un travail à faire sur le chemin de la vie, c’est un travail à faire par l’Esprit en nous et c’est une fidélité à l’Esprit de notre part ». Et « cette douceur dans la communauté est une vertu un peu oubliée. Être doux, laisser la place à l’autre. Il y a tant d’ennemis de la douceur, à commencer par les commérages, n’est-ce pas ? Lorsque l’on préfère commérer, commérer sur l’autre, dire du mal de l’autre. Ce sont des choses quotidiennes qui arrivent à tous, même à moi ». « Ce sont des tentations du malin — a-t-il ensuite poursuivi — qui ne veut pas que l’Esprit vienne à nous et fasse cette paix, cette douceur dans les communautés chrétiennes. Nous allons à la paroisse, et les dames du catéchisme se chamaillent avec celles de la Caritas ». Et « il y a toujours ces conflits. Même en famille ou dans le quartier. Et même entre amis. Et cela, ce n’est pas la vie nouvelle. Lorsque vient l’Esprit et qu’il nous fait naître à une vie nouvelle, il nous rend doux, charitables. Il ne faut juger personne : l’unique Juge est le Seigneur ». Voilà alors la suggestion de « ne rien dire. Et si je dois dire quelque chose, je lui dis à lui, à elle : mais pas à tout le quartier. Seulement à celui qui peut résoudre la situation ». « Cela — a conclu le Pape François — n’est qu’un petit pas dans la vie nouvelle, mais c’est un pas quotidien ».
Mercredi 10 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 18 avril 2013)
« Le Seigneur ne nous sauve pas avec une lettre, avec un décret, mais il nous a sauvés » et continue de nous sauver par « son amour », en restituant aux hommes « dignité et espérance ». Au cours de la Messe du 10 avril, le Pape a parlé du salut chrétien, en illustrant sa signification la plus authentique : celle de l’amour de Dieu qui, à travers son Fils unique, « s’est fait l’un de nous, a marché avec nous ».
En commentant la prière de la collecte, le Pape a souligné que dans la première prière de la Messe a été dit en pratique au Seigneur : « À travers la Pâque, tu as fait deux choses : tu as rétabli l’homme dans sa dignité perdue et tu lui as donné l’espérance ». Cela « est le salut. Le Seigneur nous donne la dignité que nous avons perdue. Cette dignité de fils rétablit la dignité, et nous donne également l’espérance. Une dignité qui va de l’avant, jusqu’à la rencontre définitive avec lui. Telle est la voie du salut, et cela est beau : seul l’amour le produit. Nous sommes dignes, nous sommes des femmes et des hommes d’espérance ».
Il arrive toutefois que parfois, « nous voulions nous sauver nous-mêmes et nous pensons y arriver. “Moi je me sauve moi-même !”. Nous ne le disons pas ainsi, mais dans la vie, nous le faisons ainsi ». Par exemple, lorsque nous pensons : « Je me sauve avec l’argent. Je suis sûr de moi, j’ai de l’argent, il n’y a pas de problèmes... J’ai une dignité : la dignité d’une personne riche ». Mais — a averti François — tout cela « ne suffit pas. Pensons à la parabole de l’Évangile, de cet homme dont le grenier était plein et qui dit : “Je vais en construire un autre, pour en avoir plus, comme cela je dormirai tranquille”. Et le Seigneur lui répond :  “Insensé ! Ce soir tu vas mourir”. Ce salut ne va pas, c’est un salut provisoire, un salut apparent », comme les fois où nous avons l’illusion de « nous sauver par la vanité, par l’orgueil », en nous croyant « puissants », en masquant « notre pauvreté, nos péchés par la vanité, l’orgueil » : autant de choses qui finissent, tandis que le véritable salut concerne la dignité et l’espérance reçues grâce à l’amour de Dieu — a-t-il ajouté en faisant référence au passage de l’Évangile de Jean (3, 16-21) proclamé peu avant — qui a envoyé son Fils pour nous sauver.
D’où l’invitation du Pape à accomplir « un acte de foi » en disant : « Seigneur, je crois. Je crois en ton amour. Je crois que ton amour m’a sauvé. Je crois que ton amour m’a sauvé. Je crois que ton amour m’a donné la dignité que je n’avais pas. Je crois que ton amour me donne l’espérance ». Voilà alors qu’il devient « beau de croire dans l’amour », parce que « c’est la vérité. C’est la vérité de notre vie ».

Jeudi 11 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 18 avril 2013)
Dieu ne peut être l’objet de négociation. Et la foi ne prévoit pas la possibilité d’être « tièdes », « ni bons, ni méchants », en cherchant à travers « une double vie » d’arriver à un compromis en vue d’un « modus vivendi » avec le monde. C’est ce qu’a rappelé le Pape lors de la Messe du jeudi 11 avril.
Dans les lectures, « apparaît par trois fois le mot “obéir” : on parle de l’obéissance. La première fois, lorsque Pierre répond : «Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » devant le Sanhédrin, comme le rapportent les Actes des apôtres (5, 27-33).
Que signifie — s’est demandé le Pape — « obéir à Dieu ? Cela signifie-t-il que nous devons être tous comme des esclaves ? Tous liés ? Non, parce que précisément celui qui obéit à Dieu est libre, il n’est pas esclave ! Et comment cela se fait-il ? J’obéis, je ne fais pas ma volonté, et je suis libre ? Cela semble une contradiction. Et ce n’est pas une contradiction ». En effet, « obéir vient du latin, et signifie écouter, entendre l’autre. Obéir à Dieu signifie écouter Dieu, avoir le cœur ouvert pour aller sur la voie que Dieu nous indique. L’obéissance à Dieu signifie écouter Dieu. Et cela nous rend libres ».
Précisément en commentant le passage des Actes des apôtres, le Pape a rappelé que Pierre « devant ces scribes, ces prêtres, même le grand prêtre, les pharisiens », était appelé à « prendre une décision ». Pierre « entendait ce que disaient les pharisiens et les prêtres, et entendait ce que Jésus disait dans son cœur : “Que dois-je faire ?”. Lui répond : “Je fais ce que me dit Jésus, pas ce que vous voulez que je fasse”. Et il est allé de l’avant ainsi ».
Vendredi 12 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 18 avril 2013)
Les « pensées triomphalistes » sont « une grande tentation dans la vie chrétienne ». Mais Dieu « ne fait pas comme une fée avec sa baguette magique », qui peut sauver l’homme en un instant ; il se sert plutôt de la voie de la persévérance, parce qu’il « nous sauve dans le temps et dans l’histoire », sur le « chemin de tous les jours ». Telle était la réflexion au cours de la Messe célébrée le 12 avril.
Faisant référence au passage des Actes des apôtres (5, 34-42) proclamé dans la première lecture, le Pape a indiqué en Gamaliel « un homme sage », parce qu’il « nous donne un exemple de la façon dont Dieu agit dans notre vie. Lorsque tous ces prêtres, pharisiens, docteurs de la loi étaient si nerveux, affolés par ce que faisaient les apôtres, et voulaient même les tuer, il dit : mais arrêtez-vous ! Et il rappelle les histoires de Judas le Galiléen, de Theudas, qui n’avaient rien réussi à faire : ils disaient qu’ils étaient le Christ, le Messie, les sauveurs et puis tout était demeuré sans succès. “Donnez du temps au temps”  dit Gamaliel ».
« C’est un sage conseil — a expliqué le Pape François — pour notre vie aussi. Parce que le temps est le messager de Dieu : Dieu nous sauve dans le temps, pas dans l’instant. Quelquefois il fait des miracles, mais dans la vie commune, il nous sauve dans le temps. Parfois nous pensons que le Seigneur vient dans notre vie, nous change. Oui, il nous change : les conversions sont cela. “Je veux te suivre Seigneur”. Mais ce chemin doit faire histoire ». Le Seigneur, donc, « nous sauve dans l’histoire : dans notre histoire personnelle. Le Seigneur ne fait pas comme une fée avec une baguette magique. Non. Il te donne la grâce et il dit, comme il disait à tous ceux qu’il guérissait : “Lève-toi et marche”. Il nous le dit à nous aussi : “Marche dans ta vie, rends témoignage de tout ce que le Seigneur fait avec nous” ». Il faut alors se garder d’une « grande tentation dans la vie chrétienne, celle du triomphalisme. C’est une tentation — a affirmé le Pape — que les apôtres aussi ont connu. Par exemple, quand Pierre dit au Seigneur : mais, Seigneur, moi je ne te renierai jamais, j’en suis sûr ! Le Seigneur lui dit : sois tranquille, avant que le coq ne chante, avant que l’on n’entende le chant du coq, par trois fois tu me renieras ». C’est précisément cela la tentation du « triomphalisme : croire qu’en un instant tout a été fait ! Non, en un moment tout commence : c’est une grâce très grande, mais nous devons aller sur le chemin de la vie ».

Samedi 13 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 18 avril 2013)
« Pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, il faut regarder la réalité en face, prêts, comme le gardien de but d’une équipe de football, à arrêter le ballon d’où qu’il vienne. Et sans céder à la peur ou à la tentation de se plaindre, car Jésus est toujours aux côtés de chaque homme, même et surtout pendant les moments les plus difficiles ». Telles sont les paroles de François au cours de la Messe célébrée le 13 avril.
Dans le passage des Actes des apôtres (6, 1-7), « il y a une partie — a expliqué le Pape — de l’histoire des premiers jours de l’Église : l’Église grandissait, le nombre des disciples augmentait », mais « à ce moment-là, les problèmes commencent ». En effet, « ceux de langue grecque murmurent contre ceux de langue juive » car dans l’assistance quotidienne on négligeait les veuves. « La vie — a-t-il poursuivi — n’est pas toujours tranquille et belle » et « la première chose qu’ils font est de murmurer, de parler l’un contre l’autre : “Mais, regarde, il y a ça…”. Mais cela ne mène à aucune solution, cela ne donne pas de solution ». En revanche, « les apôtres, avec l’assistance de l’Esprit Saint, ont bien réagi. Ils ont convoqué le groupe des disciples et ils ont parlé. C’est le premier pas : quand il y a des difficultés, il faut bien les regarder, les affronter et en parler. Il ne faut jamais les cacher. La vie est ainsi. Il faut prendre la vie comme elle vient, non comme nous voulons qu’elle vienne ». Les apôtres, donc, « ont parlé entre eux et ont fait une belle proposition, une proposition révolutionnaire, parce qu’ils ont dit : “Mais nous sommes les apôtres, ceux que Jésus a choisis”. Mais cela ne suffit pas. Ils se sont rendus compte que leur premier devoir était la prière et le service de la Parole. “Et pour l’assistance quotidienne aux veuves nous devons faire une autre chose” ». Ainsi, « ils ont décidé de créer les diacres ». « Une décision — a ajouté le Pape — un peu risquée à cette époque. Mais l’Esprit Saint les a poussés à faire cela. Ils l’ont fait ». Ainsi « nous ne devons pas avoir peur des problèmes. Jésus lui-même dit à ses disciples : c’est moi, n’ayez pas peur, c’est moi ! Toujours. Avec les difficultés de la vie, avec les problèmes, avec les choses nouvelles que nous devons affronter : le Seigneur est là. Nous pouvons nous tromper, véritablement, mais Il est toujours près de nous et il dit : tu t’es trompé, reprends le bon chemin ». N’ayons pas peur des difficultés, n’ayons pas peur quand notre cœur est triste, dans l’obscurité ! Prenons les choses comme elles viennent, avec l’Esprit du Seigneur et l’aide de l’Esprit Saint. Et ainsi allons de l’avant, en sécurité sur un juste chemin ».
Lundi 15 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 18 avril 2013)
La calomnie détruit l’œuvre de Dieu, car elle naît de la haine. Elle est fille du « père du mensonge » et veut anéantir l’homme, en l’éloignant de Dieu. C’est ce que le Pape François a dit lors de la Messe du 15 avril. La calomnie est vieille comme le monde et on en parle déjà dans l’Ancien Testament. Il suffit de penser à l’épisode de la reine Jézabel avec la vigne de Naboth, ou à celui de Suzanne avec les deux juges. Lorsque l’on ne pouvait pas obtenir quelque chose « en empruntant une voie juste, une voie sainte », on utilisait la calomnie, qui détruit. « Cela nous fait penser — a commenté le Pape — que nous sommes tous pécheurs : tous. Nous avons péché. Mais la calomnie est une autre chose ». C’est un péché, mais c’est quelque chose de plus, parce qu’elle « veut détruire l’œuvre de Dieu et naît de quelque chose de très méchant : elle naît de la haine. Et c’est Satan qui crée la haine ». Mensonge et calomnie vont de pair parce qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour aller de l’avant. Et sans aucun doute, a ajouté le Pape « là où il y a calomnie, il y a Satan, précisément lui ». Le Pape François a ensuite cité le témoignage d’Étienne, le protomartyr. Étienne « regarde le Seigneur et obéit à la loi ». Il est le premier d’une longue série de témoins du Christ qui ont constellé l’histoire de l’Église. Non seulement par le passé, mais également de nos jours, il y a de nombreux martyrs. « Ici à Rome — a ajouté le Saint-Père — nous avons tant de témoignages de martyrs, en commençant par Pierre. Mais le temps des martyrs n’est pas fini : aujourd’hui aussi, nous pouvons dire, en vérité, que l’Église a plus de martyrs qu’à l’époque des premiers siècles ».
En effet, l’Église « a de nombreux hommes et femmes qui sont calomniés, qui sont persécutés, qui sont tués en haine de Jésus, en haine de la foi ». Certains sont tués parce qu’ils « enseignent le catéchisme », d’autres parce qu’ils « portent la croix ». La calomnie trouve une place dans tant de pays, où les chrétiens sont persécutés. « Ce sont nos frères et sœurs — a-t-il souligné — qui aujourd’hui souffrent, en cette époque de martyrs. Nous devons penser à cela ».
Le Pape a ensuite fait remarquer que notre époque est caractérisée par « plus de martyrs que celle des premiers siècles. Persécutés par la haine : c’est précisément le démon qui sème la haine chez ceux qui accomplissent les persécutions ».
En parlant encore de saint Étienne, le Pape a rappelé que c’était l’un des diacres ordonnés par les apôtres. « Il se révèle plein de grâce et de puissance — a-t-il ajouté — et il accomplissait de grands prodiges, de grands signes chez le peuple, et transmettait l’Évangile. Alors, certains se sont mis à parler avec lui à propos de Jésus, pour savoir si Jésus était le Messie ou pas ». Mais cette discussion devint impétueuse et ceux qui « discutaient avec lui ne réussissaient pas à résister à sa puissance, à sa sagesse, à sa science ». Et qu’ont-ils fait ? s’est demandé le Pape. Au lieu de lui demander des explications, ils sont passés à la calomnie pour le détruire. « Étant donné que la lutte correcte ne les satisfaisait pas — a-t-il dit — la lutte entre personnes bonnes, ils ont emprunté la voie de la lutte vile : la calomnie ». Ils ont trouvé de faux témoins, qui dirent : « Celui-ci ne fait que parler contre ce lieu, contre la Loi de Moïse, contre ceci, contre cela ». Ils avaient fait la même chose avec Jésus.
Mardi 16 avril 2013
Messe offerte pour l'anniversaire de Benoît XVI
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)
« Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Benoît XVI. Nous offrons la Messe pour lui, pour que le Seigneur soit avec lui, le réconforte et lui donne beaucoup de consolation ». Au début de la célébration eucharistique présidée mardi 16 avril 2013, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, la première pensée du Pape François est allée à son prédécesseur le jour de son quatre-vingt-sixième anniversaire. Tandis que l’homélie a été l’occasion de mettre en garde ceux qui se laissent séduire par la tentation d’opposer résistance à l’Esprit Saint. « L’Esprit — a-t-il souligné avec une douce fermeté — ne se domestique pas ! ».
Ce n’est pas un hasard si le Pape s’est référé au Concile Vatican ii, qui — a-t-il dit — « a été une œuvre belle de l’Esprit Saint. Pensez au Pape Jean XXIII : il semblait un bon curé et il a été obéissant à l’Esprit Saint », en réalisant ce que voulait l’Esprit. « Mais après cinquante ans — s’est demandé le Pape François — avons-nous fait tout ce que nous a dit l’Esprit Saint dans le Concile », dans cette « continuité dans la croissance de l’Église qu’a été le Concile ? ».
« Non » a-t-il répondu. « Nous fêtons cet anniversaire » — a expliqué le Pape — en érigeant une sorte de « monument » au Concile, mais nous nous inquiétons surtout « qu’il ne nous dérange pas. Nous ne voulons pas changer ». Et même, « il y a plus : certaines voix veulent revenir en arrière. Cela s’appelle “être des nuques raides”, cela s’appelle vouloir “domestiquer l’Esprit Saint”, cela s’appelle être “des cœurs lents et sans intelligence” ».
Le Pape s’est appuyé sur la première lecture, tirée des Actes des apôtres (7, 51-8, 1a). « Les mots d’Étienne — a-t-il commencé — sont forts : “Nuques raides, oreilles et cœurs incirconcis, toujours vous résistez à l’Esprit Saint ! Tels furent vos pères, tels vous êtes ! Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils point persécuté ? Ils ont tué ceux qui prédisaient la venue du Juste, celui-là même que maintenant vous venez de trahir et d’assassiner”. Les prophètes “vous les avez tués”, puis vous leur avez fait une belle tombe, un monument, non ? — je ne sais pas si cela se dit exactement ainsi — puis vous les avez vénérés, mais après les avoir tués. Voilà comment se manifeste cette résistance à l’Esprit Saint. Jésus lui-même, avec un peu plus de douceur, le dit, avec plus de gentillesse, aux disciples d’Emmaüs : “O cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes !” ».
Également parmi nous, a ajouté le Pape, se manifeste une telle résistance à l’Esprit Saint. Plus encore, « pour le dire clairement, l’Esprit Saint nous dérange. Parce qu’il nous pousse — a-t-il expliqué — il nous fait marcher, il pousse l’Église à aller de l’avant. Et nous sommes comme Pierre lors de la transfiguration : “Ah, qu’il est beau d’être ici tous ensemble !” Mais qu’il ne nous dérange pas. Nous voulons que l’Esprit Saint nous endorme. Nous voulons domestiquer l’Esprit Saint. Et cela ne va pas. Parce qu’il est Dieu et c’est lui ce vent qui va et qui vient, sans que l’on sache d’où. C’est la force de Dieu ; c’est ce qui nous donne le réconfort et la force d’aller de l’avant. Mais aller de l’avant ! Et cela nous dérange. Le confort est plus agréable. Vous pourriez dire : “Mais, mon père, cela était vrai à l’époque. À présent nous sommes tous contents avec l’Esprit Saint”. Non, ce n’est pas vrai ! Cette tentation existe encore aujourd’hui », comme le démontre justement l’expérience de la réception du Concile Vatican ii.
« Dans notre vie personnelle aussi, dans la vie privée — a poursuivi le Pape — il arrive la même chose : l’Esprit nous pousse à prendre une route plus évangélique, et nous : “Mais non, les choses vont bien ainsi, Seigneur...” ». D’où l’exhortation conclusive : « ne pas opposer de résistance à l’Esprit Saint ». Parce que « c’est l’Esprit qui nous rend libres, avec cette liberté de Jésus, avec cette liberté des enfants de Dieu ! Ne pas opposer de résistance à l’Esprit Saint : telle est la grâce que je voudrais que nous demandions tous au Seigneur ; la docilité à l’Esprit Saint, à cet Esprit qui vient à nous et nous fait aller de l’avant sur la route de la sainteté, cette sainteté si belle de l’Église. La grâce de la docilité à l’Esprit Saint ».
À la célébration ont participé, entre autres, les membres de la présidence et de différents bureaux centraux du gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican. Parmi les concélébrants se trouvaient aussi le patriarche de Jérusalem des Latins, S.B. Fouad Twal, reçu la veille en audience par le Pape.
Mercredi 17 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)
L’Église ne peut pas être « une babysitter qui prend soin d’un enfant pour qu’il s’endorme ». S’il en était ainsi, ce serait « une Église assoupie ». Qui a connu Jésus a la force et le courage de l’annoncer. Et qui a reçu le baptême a la force de marcher, d’aller de l’avant, d’évangéliser et « lorsque nous faisons cela, l’Église devient une mère qui engendre des enfants » capables d’apporter le Christ dans le monde. Voilà en synthèse le sens de la réflexion proposée par le Pape François dans la matinée du mercredi 17 avril, au cours de la célébration de la Messe dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. Parmi les concélébrants figuraient Mgr Vincenzo Pisanello, évêque d’Oria, et Giacinto Boulos Marcuzzo, vicaire du patriarcat de Jérusalem des Latins pour Israël. « Demandons au Seigneur — a conclu le Pape — la grâce de devenir des baptisés courageux et sûrs que l’Esprit que nous avons en nous, reçu par le baptême, nous pousse toujours à annoncer Jésus Christ à travers notre vie, à travers notre témoignage et également à travers nos paroles ».
Jeudi 18 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)
Parler avec Dieu est comme parler avec des personnes : le Père, le Fils, l’Esprit Saint. Parce que notre Dieu est ainsi, un et trine ; ce n’est pas un dieu indéfini et diffus, comme un « spray » répandu un peu partout. Tel est, de façon synthétique, le sens de la réflexion proposée par le Pape François dans l’homélie prononcée au cours de la Messe célébrée dans la matinée du jeudi 18 avril, à la Domus Sanctae Marthae, à laquelle ont participé les dirigeants et les agents de l’Inspectorat de la Sécurité publique auprès du Vatican.
En conclusion de la Messe, après la prière à l’archange saint Michel, patron de la Police italienne, le Pape a voulu remercier les personnes présentes « pour le service que vous accomplissez dans la société. Un service difficile; un service pour le bien commun, pour la paix commune. Un service qui est dangereux, aussi, pour la vie. Un service qui — comme nous l’avons demandé à l’archange saint Michel — exige droiture d’esprit, volonté vigoureuse, honnêteté dans les relations et sérénité. Merci beaucoup pour le service que vous rendez. Que le Seigneur vous accorde de nombreuses bénédictions ».
Vendredi 19 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)
L’idéologie falsifie l’Évangile et menace également l’Église. C’est pourquoi le Pape François, au cours de la célébration de la Messe dans la matinée du vendredi 19 avril, a demandé de prier « afin que le Seigneur libère l’Église de toute interprétation idéologique ».
La voix de Jésus — a expliqué le Pape — « nous dit quelque chose et touche précisément notre cœur. Elle passe par notre esprit et va droit au cœur » pour chercher à convertir l’homme. Il s’agit donc d’une parole adressée au cœur, « parce que c’est une parole d’amour, c’est une parole belle et elle porte l’amour, elle nous fait aimer ». Ceux qui ne saisissent pas cette caractéristique, a précisé le Pape, barrent la voie à l’amour et aussi à la beauté.
Samedi 20 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)
Une Église faite de chrétiens libérés de la tentation de murmurer contre Jésus « trop exigeant », mais surtout libres « de la tentation du scandale » est une Église qui se consolide, marche et grandit sur la route indiquée par Jésus. C’est pour cette Église que dans la matinée du samedi 20 avril, le Pape François a demandé de prier au cours de la Messe célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.
L’exhortation du Pape a été la conclusion de la réflexion sur les lectures de la liturgie du jour proposée dans l’homélie. « Le passage du livre des Actes des apôtres (9, 31-42) nous raconte une scène de l’Église, qui était en paix. Elle était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Un moment de paix. Et il dit aussi ceci : “Elle se consolidait, marchait et grandissait” ». Il s’agissait d’une Église qui avait subi la persécution, mais qui au cours de cette période se renforçait, allait de l’avant et grandissait. Le Pape François a précisé que c’est justement la vie de l’Église, qui « doit aller ainsi : se consolider, marcher et grandir ». Et pour que cela soit possible, « nous devons faire des pactes, nous devons faire des négociations, nous devons faire tant de choses, non ? ».
Mais, s’est demandé le Pape, comment se consolide-t-elle, marche-t-elle, grandit-elle ? « Dans la crainte du Seigneur et avec le réconfort de l’Esprit Saint » a été la réponse. Tel est le cadre dans lequel vit l’Église, l’air qu’elle respire « en marchant dans la crainte du Seigneur et avec le réconfort de l’Esprit Saint ». Et c’est précisément ce que « Dieu au début avait demandé à notre père Abraham : “Marche dans ma présence et sois irrépréhensible”. C’est un style de l’Église. Marcher dans la crainte du Seigneur. C’est un peu le sens de l’adoration, la présence de Dieu. L’Église marche ainsi et lorsque nous sommes en présence de Dieu, nous ne faisons pas de choses mauvaises et nous ne prenons pas de décisions mauvaises. Nous sommes devant Dieu. Même avec la joie et le bonheur. Tel est le réconfort de l’Esprit Saint, c’est-à-dire le don que le Seigneur nous a donné. Ce réconfort nous fait aller de l’avant ».
Le Pape a ensuite fait référence à l’Évangile de Jean (6, 60-69) dans lequel on lit des expressions particulières accompagnées par deux verbes : murmurer et scandaliser. « Un grand nombre des disciples de Jésus ont commencé à murmurer et à se scandaliser. Murmurer et scandaliser ». Certains se sont éloignés en disant « “cet homme est un peu spécial ; il dit des choses dures et nous nous ne pouvons pas... C’est un risque trop grand d’aller sur cette voie. Nous avons du bon sens, non ? Tenons-nous en arrière et n’allons pas si près de lui”. Sans doute avaient-ils une certaine admiration pour Jésus mais un peu de loin: ne pas trop se mêler à cet homme, parce qu’il dit des choses un peu étranges. Ceux-là ne se consolident pas dans l’Eglise, ils ne marchent pas en présence de Dieu, ils n’ont pas le réconfort de l’Esprit Saint, ils ne font pas croître l’Église. Ce sont des chrétiens de bon sens uniquement: ils prennent leurs distances. Des chrétiens, pour ainsi dire, satellites, qui ont une petite Église, à leur mesure. Pour le dire avec les paroles propres à Jésus dans l’Apocalypse, “des chrétiens tièdes” ».
Le Pape n’a pas hésité à définir de « prudence mondaine » la tentation de nombreuses personnes. « Je pense à un grand nombre de nos frères et sœurs qui en ce moment, précisément en ce moment, apportent le témoignage du nom de Jésus même jusqu’au martyre. Ce ne sont pas des “chrétiens satellites” : eux vont avec Jésus, sur la voie de Jésus. Ils savent parfaitement ce que Pierre dit au Seigneur, lorsque le Seigneur lui pose la question : vous aussi voulez-vous vous en aller, être des “chrétiens satellites” ? Pierre lui répond : “Seigneur à qui irons-nous ? Tu as les paroles de vie éternelle”. Ainsi, d’un grand groupe, il devient un plus petit groupe, mais de ceux qui savent parfaitement qu’ils ne peuvent pas aller ailleurs parce que lui seul, le Seigneur, a les paroles de vie éternelle ». Aller avec Jésus, donc, sans crainte et sur la voie qu’il a indiquée. Telle est l’invitation du Pape François qui, au terme de l’homélie, a demandé de prier au cours de la Messe « pour l’Église, afin qu’elle continue de croître, de se consolider, de marcher dans la crainte de Dieu et avec le réconfort de l’Esprit Saint. Que le Seigneur nous libère de la tentation du “bon sens”; de la tentation de murmurer contre Jésus, parce qu’il est trop exigeant; et de la tentation du scandale ».
Lundi 22 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 2 mai 2013)
Il n’y a qu’une seule porte pour entrer dans le Royaume de Dieu. Et cette porte est Jésus. Quiconque tente d’y entrer à travers une autre voie est « un voleur » ou « un brigand » ; ou bien c’est « un arriviste qui ne pense qu’à son bénéfice », à sa gloire, et vole la gloire de Dieu. Au cours de la Messe célébrée lundi 22 avril, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, le Pape François, a à nouveau proposé Jésus comme centre de l’existence humaine et rappelé que notre religion n’est pas une religion « de boutiquiers ».
Mais comment comprendre que la porte véritable est Jésus ? « Prends les Béatitudes, et fais ce que disent les Béatitudes » a été la réponse du Pape. De cette manière « tu es humble, tu es pauvre, tu es doux, tu es juste » ; et lorsque quelqu’un propose autre chose « ne l’écoute pas : la porte est toujours Jésus et celui qui entre par cette porte ne se trompe pas ». Jésus est « non seulement la porte : c’est le chemin, c’est la route. Il y a beaucoup de sentiers, peut-être plus avantageux pour arriver », mais ils sont trompeurs « ils ne sont pas vrais : ils sont faux. Seul Jésus est la route. Quelqu’un pourra dire : “Mon père, mais vous êtes fondamentaliste !”. Non. Simplement Jésus a dit cela : “Je suis la porte”, “je suis le chemin” pour nous donner la vie. Simplement. C’est une porte belle, une porte d’amour, c’est une porte qui ne trompe pas, elle n’est pas fausse. Elle dit toujours la vérité. Mais avec tendresse, avec amour ».
En conclusion, le Pape a invité les personnes présentes à prier pour obtenir « la grâce de frapper toujours à cette porte-là » qui est parfois fermée ; quand nous sommes tristes, désespérés, « nous avons du mal à frapper à cette porte-là ». « Demandons cette grâce, de toujours frapper à cette porte-là et dire au Seigneur : “Ouvre, Seigneur, je veux entrer par cette porte, pas par l’autre” ».
Mercredi 24 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 25 avril 2013)
L’Église est une histoire d’amour et nous en faisons partie. Mais pour cette raison précisément, lorsque l’on donne trop d’importance à l’organisation, quand l’administration et la bureaucratie prennent une dimension prépondérante, l’Église perd sa vraie substance et risque de se transformer en une simple organisation non gouvernementale. L’histoire d’amour à laquelle le Pape François s’est référé au cours de la Messe célébrée dans la matinée du mercredi 24 avril, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, est celle de la maternité de l’Église. Une maternité, a-t-il dit, qui croît et se diffuse dans le temps « et qui n’est pas encore finie », poussée non par des forces humaines, mais « par la force de l’Esprit Saint ».
Mais alors, s’est demandé le Pape, comment croît l’Église ? « Jésus l’a dit avec simplicité : comme le grain de sénevé, comme le levain dans la farine, sans bruit. L’Église croît — pour ainsi dire — par le bas, lentement ». Et quand elle se vante « de sa quantité », quand elle donne naissance à des « organisations » et « des bureaux et devient un peu bureaucratique, l’Église perd sa principale substance et court le danger de se transformer en une ONG. Et l’Église n’est pas une ONG. C’est une histoire d’amour ».
Puis, s’adressant aux personnes présentes à la Messe, il a expliqué : « Tout est nécessaire, les bureaux sont nécessaires », mais « ils sont nécessaires jusqu’à un certain point », c’est-à-dire « comme soutien à cette histoire d’amour ». Quand en revanche « l’organisation prend la première place, l’amour rétrocède et l’Église, la pauvre, devient une ONG. Et cela n’est pas la bonne route ».
« Mais comment se réalise cette croissance de l’Église ? » a-t-il à nouveau demandé. « Non comme les militaires, comme ce chef d’État qui a demandé combien de divisions a le Pape » a-t-il répondu. L’Église, a-t-il répété, ne croît pas grâce à son armée: sa force « c’est l’Esprit, l’Esprit Saint, l’amour. C’est le Père qui envoie le Fils et le Fils nous donne la force de l’Esprit Saint pour croître, pour aller de l’avant ».
Donc l’Église n’est pas une organisation, mais « elle est Mère ». Et en notant la présence à la Messe de nombreuses mères, le Pape François s’est adressé directement à elles et a demandé : « Qu’est-ce que vous en dites, si quelqu’un vous dit : “Mais vous, vous êtes une organisatrice de votre maison” ? », anticipant leur réponse il a ajouté : « Non : je suis une maman !”. Et l’Église est Mère ». Et nous avec la force de l’Esprit, « tous ensemble, nous sommes une famille dans l’Église qui est notre Mère. Ainsi peut-on expliquer cette première lecture : “La Parole de Dieu croissait et se répandait”. Elle croît ainsi. Ici s’explique ce que disait Jésus : “Qui croit en moi, ne croit pas en moi mais en Celui qui m’a envoyé”. Le Père qui est à l’origine de cette histoire d’amour ».
« Demandons à la Vierge, qui est Mère — a-t-il conclu — de nous donner la grâce de la joie, de la joie spirituelle de cheminer dans cette histoire d’amour ».

Jeudi 25 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 2 mai 2013)
Magnanimité dans l’humilité : c’est le style de vie du chrétien qui voudrait réellement être témoin de l’Évangile jusqu’aux horizons extrêmes du monde. Les contours de cette manière d’être des « missionnaires dans l’Église » ont été esquissés par le Pape au cours de la Messe du jeudi 25 avril.
Ainsi les apôtres partirent et prêchèrent partout. Mais « le Seigneur — a précisé le Pape — agissait avec eux. Le Seigneur travaille avec tous ceux qui prêchent l’Évangile. Cela est la magnanimité que les chrétiens doivent avoir. On ne peut comprendre qu’un chrétien soit pusillanime. Cette magnanimité est propre à la vocation chrétienne: toujours plus, toujours plus, toujours plus ; toujours de l’avant ». Toutefois, a-t-il prévenu, il peut aussi arriver quelque chose « qui ne soit pas vraiment chrétien ». Dès lors, « comment devons-nous aller de l’avant ? Quel style Jésus veut-il pour ses disciples dans la prédication de l’Évangile, dans cette dimension missionnaire ? » s’est demandé François. Et il a indiqué la réponse dans le texte de saint Pierre qui « nous explique un peu ce style : “Très chers amis revêtez-vous tous d’humilité dans vos rapports mutuels, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais c’est aux humbles qu’il donne sa grâce”. Le style de la prédication évangélique va sur cette attitude, l’humilité, la charité, l’amour fraternel ».
Le Pape a ensuite imaginé la possible objection d’un chrétien face au Seigneur qui propose ce style: « “Mais Seigneur, nous devons conquérir le monde !” ». Et il a montré ce qu’il y a d’erroné dans cette attitude : « Ce mot, “conquérir”, ne convient pas. Nous devons prêcher dans le monde. Le chrétien ne doit pas être comme les soldats qui, lorsqu’ils remportent une bataille, font place nette, de tout ».
Ici, le Pape François a fait référence à un roman médiéval dans lequel il est raconté que les chrétiens, après avoir remporté une bataille et conquis une ville, mirent en file tous les païens et les séparèrent entre le baptistère et l’épée, en leur imposant de choisir : l’eau, c’est-à-dire le baptême, ou l’arme, c’est-à-dire la mort. Et il a affirmé : « Cela n’est pas le style du chrétien. Son style est celui de Jésus, humble ». Le chrétien, a-t-il expliqué, « prêche, annonce l’Évangile par son témoignage plus que par les paroles. Un sage évêque d’Italie me disait, il y a quelques jours : “Des fois, nous faisons confusion et nous pensons que notre prédication évangélique doit être une salus idearum et non une salus animarum, la santé des idées et non la santé de l’âme”. Mais comment arrive-t-on à la santé de l’âme ? Avec l’humilité, avec la charité. Saint Thomas a une très belle phrase à ce sujet : “C’est comme aller vers cet horizon qui ne finit jamais parce qu’il reste toujours un horizon”. Et alors comment procéder avec cette attitude chrétienne ? Il dit qu’il ne faut pas avoir peur des grandes choses. Aller de l’avant, en tenant compte aussi des petites choses. Cela est divin. C’est comme une tension entre le grand et le petit ; les deux réunis, c’est cela qui est chrétien. La dimension missionnaire chrétienne, la prédication de l’Évangile de l’Église, passe par cette voie ». « Demandons au Seigneur — a-t-il conclu — de devenir missionnaires dans l’Église, apôtres dans l’Église mais avec cet esprit : une grande magnanimité et aussi une grand humilité ».

Vendredi 26 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 2 mai 2013)
Le Pape a axé son homélie sur le passage évangélique de saint Jean (14, 1-6) : « Que votre cœur ne se trouble pas ! Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, je vous l’aurais dit ; je vais vous préparer une place ».
« Comment se passe — a dit François — cette préparation ? Comment a-t-elle lieu ? Comment est cet endroit ? Que signifie préparer la place ? Louer une pièce là-haut ? ». Préparer la place signifie « préparer notre possibilité de profiter, notre possibilité de voir, d’entendre, de comprendre la beauté de ce qui nous attend, de cette patrie vers laquelle nous nous acheminons ». « Et toute la vie chrétienne — a poursuivi le Souverain Pontife — est un travail de Jésus, de l’Esprit Saint pour nous préparer une place, préparer nos yeux pour pouvoir voir ». « “Mais, Père, je vois bien ! Je n’ai pas besoin de lunettes !”. Mais il s’agit d’une autre vision. Pensons à ceux qui sont malades de cataracte et qui doivent se faire opérer de la cataracte : ils voient, mais après l’intervention, que disent-ils ? “Jamais je n’aurais pensé que l’on puisse voir ainsi, sans lunettes, si bien !”. Nos yeux, les yeux de notre âme ont besoin, ont la nécessité d’être préparés pour regarder ce visage merveilleux de Jésus ». Il s’agit alors de « préparer l’ouïe pour pouvoir entendre les belles choses, les belles paroles. Et principalement préparer le cœur : préparer le cœur pour aimer, aimer davantage ».
« Sur le chemin de la vie — a expliqué le Pape — le Seigneur a toujours fait cela : à travers les épreuves, les consolations, les tribulations, les bonnes choses. Tout le chemin de la vie est un chemin de préparation. Parfois le Seigneur doit le faire rapidement, comme il l’a fait avec le bon larron : il n’avait que quelques minutes pour le préparer et il l’a fait. Mais la norme dans la vie est d’aller ainsi : se laisser préparer le cœur, les yeux, l’ouïe pour arriver à cette patrie. Car là est notre patrie ».
Le Pape François a mis en garde de ne pas perdre de vue cette dimension fondamentale de notre vie et du chemin de foi et contre les objectifs de ceux qui ne reconnaissent pas une perspective d’éternité : « “Mais, Père, je suis allé chez un philosophe et il m’a dit que toutes ces pensées sont une aliénation, que nous sommes aliénés, que la vie est cela, ce qui est concret, et que de l’autre côté on ne sait pas ce qu’il y a...” Certains pensent ainsi. Mais Jésus nous dit qu’il n’en est pas ainsi et il nous dit : “ayez foi également en moi. Ce que je te dis est la vérité : je ne t’escroque pas, je ne te trompe pas”. Nous sommes en marche vers la patrie, nous les enfants de la race d’Abraham, comme le dit saint Paul dans sa première lettre (Ac 13, 26-33) ».
« Et depuis l’époque d’Abraham — a affirmé le Pape — nous sommes en chemin, avec cette promesse de la patrie définitive ». Et « cela n’est pas une aliénation : cela est la vérité, cela signifie laisser Jésus préparer notre cœur, nos yeux, pour cette beauté si grande. C’est le chemin de la beauté. Également le chemin du retour à notre patrie ».

Samedi 27 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 2 mai 2013)
Certains affrontent la souffrance en gardant la joie vivante qui naît de l’Esprit — comme par exemple les chrétiens persécutés encore aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde — et d’autres, en revanche, « utilisent l’argent pour acheter des faveurs » et trouver des compromis, ou « la calomnie pour diffamer et chercher de l’aide auprès des puissants de la terre » et se moquent parfois de ceux qui essaient de vivre dans la joie chrétienne leur propre souffrance. C’est sur cette confrontation que s’est arrêté François dans son homélie du 27 avril.
Le Pape s’est en particulier arrêté sur la page des Actes des apôtres (13, 44-52) qui raconte justement la confrontation entre deux communautés religieuses : celle des disciples et celle que le Pape a défini « des juifs fermés, parce que tous les juifs n’étaient pas comme cela ». Dans la communauté des disciples, a-t-il expliqué, était mis en œuvre le commandement de Jésus — “Allez et prêchez” — et donc l’on prêchait et presque toute la ville se réunissait pour écouter la parole du Seigneur ». Et, a noté le Saint-Père, s’était diffusé entre les gens un climat de bonheur qui « semblait ne jamais devoir être vaincu ». Lorsque les juifs virent un tel bonheur « ils furent emplis de jalousie et commencèrent à persécuter » ces gens qui « n’étaient pas mauvais ; c’était des personnes bonnes qui avaient un comportement religieux ».
« Pourquoi l’ont-ils fait ? », s’est demandé le Pape. Ils l’ont fait « simplement parce qu’ils avaient le cœur fermé, ils n’étaient pas ouverts à la nouveauté de l’Esprit Saint. Ils croyaient que tout avait été dit, que tout était comme ils pensaient que ce devait être et donc ils se sentaient comme des défenseurs de la foi. Ils commencèrent à parler contre les apôtres, à calomnier. La calomnie ». Ceci est un comportement que l’on retrouve tout au long de l’histoire : c’est le propre des « groupes fermés de faire des compromis avec le pouvoir ; de résoudre les questions “entre nous”. Comme l’ont fait ceux qui, le matin de la résurrection, quand des soldats sont allés leur dire : “Nous avons vu cela”, leur ont ordonné “Taisez-vous ! Tenez...” et avec l’argent ils ont tout étouffé ».
« En revanche, la communauté libre — a fait remarquer le Pape — avec la liberté de Dieu et de l’Esprit Saint, allait de l’avant. Même dans les persécutions. Et la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Ces frères, ces communautés ouvertes, missionnaires, prient Jésus parce qu’ils savent que ce qu’il a dit et que nous avons entendu à présent est vrai : “Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai”. La prière est Jésus. Les communautés fermées prient les pouvoirs de la terre pour qu’ils les aident. Et cela n’est pas la bonne voie. Regardons Jésus qui nous envoie évangéliser, annoncer son nom avec joie, emplis de joie. N’ayons pas peur de la joie de l’Esprit. Et ne nous mêlons jamais, jamais, de ces choses qui, à la longue, nous conduisent à nous fermer en nous-mêmes. Dans cette fermeture, on ne trouve pas la fécondité et la liberté de l’Esprit ».
Lundi 29 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 2 mai 2013)
Le confessionnal n’est pas une teinturerie qui ôte les taches des péchés, ni une « séance de torture » où l’on inflige des coups de bâton. En effet, la confession est la rencontre avec Jésus au cours de laquelle l’on touche du doigt sa tendresse. Mais il faut s’approcher du sacrement sans tromperies ni demi-vérités, avec douceur et joie, confiants et armés de la « bienheureuse honte », la « vertu de l’humble » qui nous fait nous reconnaître pécheurs. C’est à la réconciliation que le Pape François a consacré l’homélie de la Messe célébrée dans la matinée du lundi 29 avril, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.
Voilà ce qui « se passe dans le sacrement de la réconciliation. De nombreuses fois — a dit le Saint-Père — nous pensons qu’aller nous confesser est comme aller à la teinturerie. Mais Jésus dans le confessionnal n’est pas une teinturerie ». La confession est « une rencontre avec Jésus qui nous attend tels que nous sommes. “Mais, Seigneur, écoute, je suis ainsi”. Nous avons honte de dire la vérité : j’ai fait cela, j’ai pensé cela. Mais la honte est une véritable vertu chrétienne et aussi humaine. La capacité d’avoir honte : je ne sais pas si en italien on le dit ainsi, mais dans notre terre, on dit à ceux qui n’arrivent pas à avoir honte sinvergüenza. Cette personne est “sans honte”, parce qu’elle n’a pas la capacité d’avoir honte. Et avoir honte est une vertu de l’humble ».
Le Pape François a ensuite repris le passage de la lettre de saint Jean. Ce sont des mots, — a-t-il dit — qui invitent à avoir confiance : « Le Paraclet est à nos côtés et nous soutient devant le Père. Il soutient notre faible vie, notre péché. Il nous pardonne. Il est vraiment notre défenseur, parce qu’il nous soutient. À présent, comment devons-nous aller auprès du Seigneur, ainsi, avec notre vérité de pécheurs ? Avec confiance et aussi avec joie, sans nous cacher devant Dieu ! Avec la vérité. En ayant honte ? Bienheureuse honte, celle-ci est une vertu ».
Jésus attend chacun de nous, a-t-il réaffirmé, en citant l’Évangile de Matthieu (11, 25-30) : « “Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau”, même du péché, “et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur”. Telle est la vertu que Jésus nous demande: l’humilité et la douceur ».
« Humilité et douceur — a poursuivi le Pape — sont comme le cadre d’une vie chrétienne. Un chrétien va toujours ainsi, dans l’humilité et dans la douceur. Et Jésus nous attend pour nous pardonner. Nous pouvons lui poser une question : alors, aller se confesser n’est pas une séance de torture ? Non ! C’est aller louer Dieu, car moi, pécheur, j’ai été sauvé par Lui. Et Lui, il m’attend pour me donner des coups de bâton ? Non, avec tendresse pour me pardonner. Et si demain je fais la même chose ? Tu y vas une autre fois, tu y vas et tu y vas et tu y vas. Il nous attend toujours. Cette tendresse du Seigneur, cette humilité, cette douceur ».
Pour finir, le Pape a invité à avoir confiance dans les paroles de l’apôtre Jean : « Si quelqu’un a péché nous avons un avocat auprès du Père ». Et il a conclu : « Cela nous donne du souffle. C’est beau, n’est-ce pas ? Et si nous avons honte ? Que cette honte soit bénie, car elle est une vertu. Que le Seigneur nous donne cette grâce, ce courage d’aller toujours vers Lui avec la vérité, car la vérité est la lumière. Et pas avec les ténèbres des demi-vérités ou des mensonges devant Dieu ».
Mardi 30 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 9 mai 2013)
La paix, la vraie, ne s’achète pas. C’est un don de Dieu. Un don qu’il fait à son Église. Pour l’obtenir, les chrétiens doivent continuer de confier l’Église à Dieu, en lui demandant d’en prendre soin et de la défendre des pièges du malin, qui offre à l’homme une paix différente, une paix du monde, pas la vraie paix. Tel est le sens de la réflexion proposée par le Pape François mardi 30 avril, au cours de la Messe célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. Mais « nous, — a demandé le Pape — prions-nous pour l’Église ? Pour toute l’Église ? Pour nos frères, que nous ne connaissons pas, partout dans le monde ? ». C’est l’Église du Seigneur, présente partout dans le monde ; et quand « dans notre prière nous disons au Seigneur : “Seigneur, veille sur ton Église” », nous voulons dire cette Église, l’Église du Seigneur, l’Église qui réunit « nos frères ». Telle est la prière que « nous devons faire avec le cœur — a répété le Pape — et toujours plus. Pour nous, il est facile de prier pour demander une grâce au Seigneur, lorsque nous avons besoin de quelque chose ; et il n’est pas difficile de prier pour rendre grâce au Seigneur ; merci pour... Mais prier pour l’Église, pour ceux que nous ne connaissons pas, mais qui sont nos frères et sœurs, parce qu’ils ont reçu le même baptême, et dire au Seigneur : “ce sont les tiens, ce sont les nôtres... protège-les” » est une autre chose : cela signifie « confier l’Église au Seigneur » ; c’est « une prière qui fait croître l’Église », mais c’est aussi « un acte de foi ». Tel est le danger le plus grand, parce que « quand l’Église devient mondaine, quand elle a en elle l’esprit du monde », lorsqu’elle obtient la paix qui n’est pas celle du Seigneur — celle que Jésus nous a assurée en disant « Je vous donne la paix, c’est ma paix que je vous donne » — alors elle devient une Église « faible, une Église qui sera vaincue et incapable de porter précisément l’Évangile, le message de la Croix, le scandale de la Croix. Elle ne peut pas le porter si elle est du monde ! C’est pourquoi cette prière est si importante et si forte : confier l’Église au Seigneur ».
« Il n’est pas habituel pour nous — a observé le Saint-Père — de confier l’Église au Seigneur ». D’où l’invitation à apprendre à confier les personnes âgées, les malades, les enfants, les jeunes au Seigneur, en répétant : « “Veille, Seigneur, sur ton Église” : elle est à toi ! Avec cette attitude, il nous donnera, parmi les tribulations, la paix que lui seul peut donner, qui ne s’achète pas ; cette paix qui est un véritable don de la présence de Jésus au milieu de son Église ».
Mercredi 1er mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 9 mai 2013)
Dans l’homélie du mercredi 1er mai, le Pape François a rappelé en revanche l’homme et sa dignité. « Aujourd’hui — a-t-il dit — nous bénissons saint Joseph comme travailleur : mais ce souvenir de saint Joseph travailleur nous renvoie à Dieu travailleur, à Jésus travailleur. Et ce thème du travail est très, très, très évangélique. “Seigneur — dit Adam — avec le travail nous gagnerons de quoi vivre”. Mais il est davantage. Parce que cette première icône de Dieu travailleur nous dit que le travail est quelque chose de plus que gagner son pain : le travail nous donne la dignité ! Qui travaille est digne, a une dignité particulière, une dignité de personne : l’homme et la femme qui travaillent sont dignes ».
Qui ne travaille pas, par conséquent, n’a pas cette dignité. Mais il y a beaucoup de personnes « qui veulent travailler et ne peuvent pas ». Et cela « est un poids pour notre conscience, parce que quand la société est organisée de cette manière » et « que tous n’ont pas la possibilité de travailler, d’être “oints” par la dignité du travail, cette société ne va pas bien : elle n’est pas juste ! Elle va contre Dieu lui-même, qui a voulu que notre dignité commence par là ».
Le Pape s’est ensuite référé aux systèmes sociaux, politiques et économiques qui, dans diverses parties du monde, ont fondé leur organisation sur l’exploitation. C’est-à-dire qu’ils ont choisi de « ne pas payer ce qui est juste » et de chercher à obtenir le plus grand profit à tout prix, profitant du travail des autres, sans par ailleurs s’occuper le moins du monde de leur dignité. Cela « va contre Dieu ! » s’est-il exclamé en se référant aux situations dramatiques qui ont lieu dans le monde et que « nous avons vu tant de fois dénoncées sur L’Osservatore Romano ». À ce propos, le Saint-Père a cité le titre d’un article apparu sur la première page de l’édition italienne du dimanche 28 avril et consacré à l’écroulement d’une usine à Dacca, au cours duquel sont morts des centaines d’ouvriers qui travaillaient dans des conditions caractérisées par l’exploitation et le manque de sécurité : « Un titre — a-t-il commenté — qui m’a beaucoup frappé le jour de la tragédie du Bangladesh : “Comment mourir pour 38 euros par mois” ». Et « cela — a dénoncé de façon explicite le Pape — est un travail “d’esclave”, qui exploite « le don le plus beau que Dieu a donné à l’homme : la capacité de créer, de travailler, d’en faire sa dignité. Combien de frères et de sœurs dans le monde sont dans cette situation à cause de ces comportements économiques, sociaux, politiques ! ».
Le Pape a ensuite puisé aux trésors de la sagesse juive pour souligner que la dignité de la personne humaine est une valeur universellement reconnue et qu’il faut donc protéger et conserver. « Je me souviens — a-t-il dit — d’un beau récit juif médiéval. Un rabbin parlait à ses fidèles de la construction de la tour de Babel. À cette époque, on construisait avec des briques. Mais pour fabriquer les briques, il fallait beaucoup de temps, non ? Prendre la terre, en faire de la boue, prendre la paille, la faire cuire. Et une brique était une chose précieuse. Ils portaient chaque brique jusqu’en haut, pour construire la tour de Babel. Lorsqu’une brique tombait par accident, c’était un problème terrible, un scandale : « Regarde un peu ce que tu as fait ! ». Mais si c’était l’un des ouvriers qui construisaient la tour qui tombait, on disait seulement : « Qu’il repose en paix ! » et on le laissait tranquille. La brique était plus importante que la personne ! C’est ce que racontait ce rabbin du Moyen-âge et c’est ce qui se passe aujourd’hui ! Les personnes sont moins importantes que les choses qui rapportent du profit à ceux qui ont le pouvoir politique, social, économique ». Nous sommes arrivés au point que nous ne sommes pas conscients « de cette dignité de la personne ; de cette dignité du travail. Mais aujourd’hui, la figure de saint Joseph, de Jésus, de Dieu qui travaillent nous enseignent la voie pour marcher vers la dignité ».
Jeudi 2 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 9 mai 2013)
L’Église, « communauté du oui » forgée par l’Esprit Saint, qui s’oppose à « l’Église du non », qui contraint l’Esprit « à un double travail » : telle a été l’image proposée par le Pape François aux personnes qui ont participé à la Messe du jeudi 2 mai.
Parmi les personnes présentes à la célébration se trouvaient aussi les responsables du supplément mensuel de L’Osservatore Romano « Femmes Église Monde » — Ritanna Armeni, Lucetta Scaraffia, Giulia Galeotti et la peintre Isabella Ducrot, auteure entre autres des frises qui ont illustré les éditions de notre journal lors de l’élection et le début du pontificat du Pape François, avec le directeur de notre journal.
Dans son homélie, le Pape s’est arrêté sur l’Église sortie du cénacle après la prière des apôtres avec Marie. Une Église, a-t-il noté, toujours soutenue par l’Esprit Saint, et qui s’est diffusée petit à petit partout à travers le monde, en apportant l’annonce aux païens. Le Pape a décrit l’action de l’Église, qui « est allée dans les périphéries de la foi, où on ne croyait pas à l’annonce de Jésus Christ, parce qu’on ne le connaissait pas ». Elle est « allée prêcher poussée par l’Esprit Saint », qui agit substantiellement « de deux manières : d’abord il pousse », a-t-il dit, ce qui crée « aussi certains problèmes », puis il construit « l’harmonie de l’Église, à l’intérieur. C’est un mouvement continuel, celui de l’Esprit Saint ».
Donc les disciples se sont mis en marche et ils ont diffusé la foi à Jérusalem, où, a expliqué le Pape, sont nés les premiers problèmes, parce qu’entraient en conflit beaucoup d’opinions différentes. Surtout avec ceux qui soutenaient qu’ils auraient dû accepté tout ce qui avait déjà été établi par les docteurs de la Loi. Mais il y en avait d’autres aussi qui croyaient en un accord. Et c’était des gens ouverts, a noté le Pape, qui se sont toutefois trouvés devant « une Église du “non, ce n’est pas possible ; non, non, il faut, il faut, il faut” » s’opposant à « l’Église du “oui : mais... réfléchissons-y, ouvrons-nous, l’Esprit est là qui ouvre la porte” ». Donc « l’Esprit devait faire sa deuxième tâche : établir l’harmonie entre ces positions, l’harmonie de l’Église, entre eux à Jérusalem et entre eux et les païens. C’est un beau travail, que fait toujours l’Esprit Saint dans l’histoire. Et lorsque nous ne le laissons pas travailler, alors commencent les divisions dans l’Église, les sectes, etc. parce que nous sommes fermés à la vérité de l’Esprit ».
Le Pape s’est ensuite arrêté sur les paroles de Jacques, évêque de Jérusalem. Celui-ci, après avoir entendu Pierre dire que le Seigneur avait voulu que, par sa bouche, les nations entendent la parole de l’Évangile, et qu’ils se convertissent « sans aucune distinction entre eux et nous », note « “comment, dès le début, Dieu a pris soin de tirer d’entre les païens un peuple réservé à son Nom. Ce qui concorde avec les paroles des Prophètes”, et il fait sa proposition, d’une grande autorité, puisqu’il était évêque de Jérusalem : “C’est pourquoi je juge, moi, qu’il ne faut pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu”. Pourquoi donc “tentez-vous Dieu ?”. Devant ce fait, ne tentons pas Dieu “en voulant imposer aux disciples un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force de porter”. Et c’est cela le mot-clé : un joug. Quand le service du Seigneur devient un joug si lourd, les portes des communautés chrétiennes sont fermées : personne ne veut venir auprès du Seigneur. Mais nous, en revanche, nous croyons que par la grâce du Seigneur Jésus nous sommes sauvés ». « Ce joug, si lourd, a-t-il une actualité ? Dans l’Église, y a-t-il un joug ? Oui : c’est Jésus lui-même dans l’Évangile que nous avons entendu, qui le dit : “Comme le père vous a aimés, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour”. La première chose que dit Jésus est : “Demeurez dans mon amour, soyez dans mon amour, l’amour de mon cœur”. C’est la première partie ». Et la deuxième est : « “Si vous observez mes commandements vous demeurerez dans mon amour”. C’est cela la communauté chrétienne du “oui”.
Vendredi 3 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 9 mai 2013)
Une touche de couleur familière, a caractérisé l’assemblée des fidèles qui ont participé à la Messe célébrée par le Pape François, le vendredi 3 mai. En effet, on voyait ressortir les couleurs des uniformes créés par Michel-Ange portés par environ soixante-dix gardes Suisses, accompagnés par leur commandant, Daniel Rudolf Anrig, et leur aumônier, Mgr Alain de Raemy, qui a concélébré avec le Saint-Père. À la fin de la Messe, le Pape François a remercié les Gardes suisses.
Dans l’homélie de la Messe, le Souverain Pontife a invité à réfléchir sur la nécessité de prier avec courage pour obtenir la grâce de la diffusion de la foi dans le monde ; comme toujours, le Pape à utilisé une expression propre à entrer dans le cœur et la mémoire de celui qui l’écoute et à laisser une marque : il a parlé d’une prière courageuse, presque comme un défi pour Jésus, qui a dit : « Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ». Prier signifie donc « avoir le courage d’aller auprès de Jésus et de lui demander ainsi : “Mais tu as dit cela, fais-le ! Fais que la foi aille de l’avant” »
« Quand les apôtres ont décidé de créer les diacres — a-t-il commencé — c’était parce qu’ils avaient beaucoup de travail pour assister les veuves, les orphelins » et ils se sentaient comme détournés de ce qui était leur devoir « d’annoncer la Parole et de prier ». Une tâche, a-t-il expliqué, qui appartient précisément au « ministère épiscopal », mais qui nous concerne aussi « nous tous chrétiens qui avons reçu la foi : nous devons la transmettre ; nous devons la donner ; nous devons la proclamer avec notre vie, avec notre parole. C’est la transmission de la foi qui va de maison en maison, de famille en famille, de personne en personne ». Comme souvent le Pape François est allé chercher dans ses souvenirs pour rendre encore plus clair son message et l’ancrer à la réalité d’une vie vécue : « Je me souviens — pardonnez moi cette anecdote personnelle — quand enfant, chaque Vendredi saint, ma grand-mère nous amenait à la procession des cierges et à la fin de la procession arrivait le Christ gisant et la grand-mère nous faisait agenouiller et disait à nous les enfants : “Regardez, il est mort, mais demain il sera ressuscité !”. La foi est entrée ainsi : la foi dans le Christ mort et ressuscité ». Le Pape a aussi rappelé que beaucoup ont essayé d’amoindrir « cette certitude forte » et ont parlé d’une « résurrection spirituelle ». Mais il n’en est pas ainsi : « Le Christ est vivant ! » ; « le Christ — a-t-il répété — est vivant et vivant aussi parmi nous » ; c’est précisément à nous que revient la tâche de l’annoncer, d’annoncer la foi avec courage. Mais il y a un autre courage, a averti le Saint-Père : « Jésus — pour le dire de manière un peu forcée — nous met au défi de la prière et dit ainsi : “Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai pour que le Père soit glorifié dans le Fils”. Si vous me demandez quelque chose en mon nom, “je le ferai”. Ayons le courage d’aller à Jésus et de lui demander ainsi : “Mais maintenant que tu l’as dit, fais-le ! Fais que la foi avance, fais que l’évangélisation aille de l’avant, fais que ce problème que j’ai soit résolu…”. Avons-nous ce courage dans la prière ? Ou bien prions-nous un peu comme ça, comme on peut, pour passer un peu de temps dans la prière ? ».
Samedi 4 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 9 mai 2013)
Les chrétiens sont davantage persécutés aujourd’hui qu’aux origines de l’histoire du christianisme. L’origine de toute persécution est la haine du prince de ce monde envers tous ceux qui ont été sauvés et rachetés par Jésus à travers sa mort et sa résurrection. Les seules armes pour se défendre sont la parole de Dieu, l’humilité et la douceur. Samedi 4 mai, le Pape François a ainsi indiqué une route à suivre pour apprendre à éviter les pièges du monde. Des pièges qui sont l’œuvre du « diable », « prince de ce monde », « esprit du monde ». Le Pape a centré sa réflexion sur la haine « une parole forte — a-t-il souligné — utilisée par Jésus. Précisément la haine. Lui qui est maître d’amour, qui aimait tant parler d’amour, il parle de haine ». Mais « il aimait appeler les choses par leur nom. Et il nous dit : “N’ayez pas peur ! Le monde vous haïra. Sachez qu’avant vous, c’est moi qu’il a haï”. Et il nous rappelle également ce qu’il avait sans doute dit à une autre occasion aux disciples : “Rappelez-vous de la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’il m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi”. La voie des chrétiens est la voie de Jésus ». Pour le suivre, il n’y en a pas d’autre. L’une de celles indiquées par Jésus, a précisé le Saint-Père, « est une conséquence de la haine du monde et également du prince de cette haine dans le monde ». Jésus — a expliqué le Pape — nous a choisis et « nous a rachetés. Il nous a choisis par pure grâce. À travers sa mort et sa résurrection, il nous a rachetés du pouvoir du monde, du pouvoir du diable, du pouvoir du prince de ce monde. Telle est l’origine de la haine : nous sommes sauvés et ce prince du monde, qui ne veut pas que nous soyons sauvés, nous hait et fait naître la persécution, qui depuis l’époque de Jésus, continue jusqu’à aujourd’hui. De nombreuses communautés chrétiennes sont persécutées dans le monde. En ce moment plus qu’aux origines. Aujourd’hui, à présent, en ce jour, en cette heure. Pourquoi ? Parce que l’esprit du monde hait ».
« Avec le prince de ce monde, on ne peut pas dialoguer. Que cela soit clair ». Le dialogue est autre chose, « il est nécessaire entre nous — a expliqué le Pape —, il est nécessaire pour la paix. Le dialogue est une habitude, c’est précisément une attitude que nous devons avoir parmi nous pour nous entendre, nous comprendre. Et il doit toujours être maintenu. Le dialogue naît de la charité, de l’amour. Avec ce prince on ne peut dialoguer, on ne peut que répondre avec la parole de Dieu qui nous défend ».
Lundi 6 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 9 mai 2013)
L’Esprit Saint est un « ami » qui se fait chaque jour pour nous « compagnon de route » : telles sont les paroles du Pape François lors de la Messe du lundi 6 mai. Pour connaître l’Esprit, surtout pour reconnaitre son action dans notre vie, « il est important — c’est le conseil du Pape — de pratiquer l’examen de conscience » chaque soir avant de s’endormir.
Le Saint-Père a rappelé le moment où Jésus prit congé des disciples en leur assurant qu’il « ne les laissera pas seuls : “Je vous enverrai l’Esprit Saint” ». Avec cette promesse « le Seigneur continue en expliquant qui est l’Esprit Saint, ce que fera en nous l’Esprit Saint. Et aujourd’hui — a précisé le Pape — il dit une chose qui nous fera réfléchir : “il me rendra témoignage”. L’Esprit Saint est Dieu qui rend témoignage de Jésus Christ en nous. « La vie chrétienne — a-t-il précisé — ne peut se comprendre sans la présence de l’Esprit Saint : elle ne serait pas chrétienne. Ce serait une vie religieuse, païenne, compatissante », comme celle de celui qui « croit en Dieu, mais sans la vitalité que Jésus veut pour ses disciples ».
Le Pape a proposé l’exemple de Lydie, la femme qui écoutait Paul : « On dit d’elle que le Seigneur lui ouvrit le cœur pour adhérer aux paroles de Paul. C’est cela que fait l’Esprit Saint : il nous ouvre le cœur pour connaître Jésus ». Il agit en nous « tout au long de la journée, pendant toute notre vie, comme témoin qui nous dit où est Jésus ».
Et le meilleur moment pour le découvrir est, selon le Pape, la fin de la journée, lorsque, suivant une habitude propre aux chrétiens, on fait son examen de conscience. Avant d’aller au lit, le chrétien « pense à ce qu’il lui est arrivé », à ce qu’« a dit le Seigneur, ce qu’a fait l’Esprit Saint en moi. Ai-je entendu l’Esprit Saint, ai-je regardé de l’autre côté ? Cet exercice de l’examen de conscience nous fait du bien parce que c’est prendre conscience de ce qu’a fait le Seigneur dans notre cœur ce jour-là, ce qu’a fait justement l’Esprit Saint ».
Mardi 7 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 16 mai 2013)
La joie et la force de supporter patiemment, propres au chrétien, rajeunissent l’homme et aident à accepter et à vivre avec patience les tribulations et les difficultés de la vie. C’est ce qu’a rappelé le Pape François dans l’homélie de la Messe célébrée dans le mardi 7 mai, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.
Les lectures du jour — tirées des Actes des apôtres (16, 22-24) et de l’Évangile de Jean (16, 5-11) — ont offert au Pape l’occasion de reproposer l’esprit de patience témoigné par les premiers martyrs chrétiens. Et il a rappelé à cet égard le témoignage de Paul et Silas qui, jetés en prison, restaient en prière et chantaient des hymnes à Dieu. Les autres prisonniers les écoutaient émerveillés : « Roués de coup et couverts de plaies “ils chantent, ils prient... Des gens un peu bizarre !” Mais eux — a expliqué le Pape — étaient en paix. Ils étaient aussi joyeux d’avoir souffert quelque chose au nom de Jésus. Ils étaient tranquilles. Ils chantaient, priaient et souffraient. Eux, à ce moment-là, étaient dans cet état d’âme si chrétien, l’état de la patience. Lorsque Jésus commence le chemin de sa Passion, après la Cène, “il entre en patience” ». Entrer en patience : telle est « la route que Jésus nous enseigne à nous chrétiens. Entrer en patience ». Mais cela « ne veut pas dire être tristes. Non, non, c’est autre chose ! Cela veut dire supporter patiemment, porter sur ses épaules le poids des difficultés, le poids des contradictions, le poids des tribulations ». La vertu chrétienne de supporter témoignée par Paul et Silas est « un processus de maturité chrétienne à travers le chemin de la patience » ; pour qu’il s’accomplisse il faut toutefois du temps.
Mercredi 8 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 16 mai 2013)
Jésus n’a exclu personne. Il a construit des ponts, non des murs. Son message de salut s’adresse à tous. Mercredi 8 mai, au cours de la Messe, le Pape François s’est ainsi arrêté sur l’attitude du bon évangélisateur : ouvert à tous, prêt à écouter tout le monde, sans exclusion. « Fort heureusement, a-t-il noté, à présent c’est une bonne période dans la vie de l’Église : ces cinquante, soixante dernières années, sont une belle époque. Parce que je me souviens quand j’étais enfant, on entendait dans les familles catholiques, dans la mienne aussi : “Non, on ne peut pas aller chez eux, parce qu’ils ne sont pas mariés à l’Église”. C’était comme une exclusion. Non, tu ne pouvais pas y aller ! Ou parce qu’ils sont socialistes ou athées, nous ne pouvions pas y aller. Mais à présent, grâce à Dieu, on ne le dit plus ».
L’exemple proposé par le Pape est celui de l’apôtre Paul qui dans l’aréopage (Ac 17, 15.22-18, 1) annonce Jésus Christ au milieu des adorateurs des idoles. L’important, selon le Pape, c’est la manière dont on le fait : « Il ne dit pas : “Idolâtres ! Vous irez en enfer...” », mais « il essaie de toucher leur cœur » ; il ne condamne pas dès le début, il cherche le dialogue : « Paul est un pontife, un constructeur de ponts ». Paul est courageux et « cela nous fait réfléchir sur l’attitude d’un chrétien. Un chrétien doit annoncer Jésus Christ de manière à ce que Jésus Christ soit accepté, reçu, pas refusé. “Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière” (Jn 16, 12-15) ». La vérité, par conséquent, « n’entre pas dans une encyclopédie » ; elle est plutôt la « rencontre avec la vérité suprême : Jésus, la grande vérité. Personne n’est le maître de la vérité » et la vérité ne peut être gérée comme cela nous arrange, on ne peut pas l’instrumentaliser, « pas même pour se défendre ».
Enfin, « Paul agit ainsi parce qu’il était sûr, sûr de Jésus Christ. Il ne doutait pas de son Seigneur. Les chrétiens qui ont peur de lancer des ponts et préfèrent construire des murs, sont des chrétiens qui ne sont pas sûrs de leur foi, qui ne sont pas sûrs de Jésus Christ ». Paul enseigne quel doit être le chemin de l’évangélisation, à suivre avec courage. Et « quand l’Église perd ce courage apostolique, elle devient une Église à l’arrêt. Ordonnée, belle : c’est très beau mais sans fécondité, parce qu’elle a perdu le courage d’aller dans les périphéries, là où il y a de très nombreuses personnes victimes de l’idolâtrie, de la mondanité, de la pensée faible ».
Vendredi 10 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 16 mai 2013)
C’est en revanche de la joie qu’a parlé le Pape François dans son homélie du 10 mai et il a voulu décrire d’une certaine façon son état d’âme pour la présence, dans sa résidence, de Sa Sainteté Tawadros ii, Pape d’Alexandrie, et partager sa joie avec les fidèles présents à la célébration.
« Aujourd’hui, il y a un beau motif de joie, dans cette maison » où est accueilli « le Pape d’Alexandrie, le patriarche de l’Église de Marc ». Il a également expliqué la raison de sa joie. « C’est un frère qui vient rendre visite à l’Église de Rome pour parler, pour faire un bout de chemin ensemble. C’est un frère évêque, évêque comme Balthazar, comme moi : un évêque, et il conduit une Église. Demandons au Seigneur de le bénir et de l’aider dans son ministère de conduire l’Église copte ; et pour nous également, afin que nous sachions parcourir ensemble ce bout de chemin. C’est une vraie joie, une petite joie d’aujourd’hui. Rendons grâce au Seigneur pour cette joie ». Il l’avait accueilli personnellement la veille, jeudi 9 mai, lorsque le chef de l’Église copte d’Égypte était arrivé précisément à Sainte-Marthe, où il est resté jusqu’à la fin de son séjour à Rome, le 13 mai, avec sa suite.
La réflexion sur la joie a été inspirée par le passage de l’Évangile de Luc (24, 50-53) dans lequel on parle de l’Ascension du Seigneur et où il est question des disciples qui « sont revenus à Jérusalem emplis de joie. Le don de Jésus n’était pas une certaine nostalgie » mais « une joie ». Cette joie que doivent cultiver et témoigner aujourd’hui encore les chrétiens pour ne pas être tristes. La joie dont il a parlé est celle que Jésus avait promise aux disciples : la joie chrétienne. Et il les avait rassurés que « personne ne pourra la leur ôter ». Mais « quelle est cette joie ? Est-ce l’allégresse ? Non ce n’est pas la même chose. L’allégresse est une bonne chose, se réjouir est bon. Mais la joie est quelque chose de plus, c’est une autre chose ». Elle ne vient pas des raisons du moment, « c’est quelque chose de plus profond. C’est un don. La joie est un don du Seigneur. Elle nous remplit de l’intérieur. C’est comme une onction de l’Esprit ». Et cette joie « est dans la certitude que Jésus est avec nous et avec le Père. L’autre jour, j’ai dit que Paul allait prêcher, ils établissaient des ponts parce qu’il était sûr de Jésus ». C’est cette même certitude qui nous donne la joie. Une certitude « que nous pouvons mettre sous cloche — a dit le Pape avec une expression colorée — pour l’avoir toujours avec nous ? Non, car si nous voulons avoir cette joie seulement pour nous, à la fin elle tombe malade et notre cœur se froisse et notre visage ne transmet pas cette grande joie, mais une nostalgie, une mélancolie qui n’est pas saine. Parfois, ces chrétiens mélancoliques ont davantage le visage de piments au vinaigre» que de personnes qui sont joyeuses et ont une belle vie.
La joie est un don qui marche, qui marche sur la route de la vie, qui marche avec Jésus : prêcher, annoncer Jésus, la joie, allonge et élargit la route ». Et c’est une vertu des grands, « de ces grands qui sont au-dessus de la petitesse, qui sont au dessus de ces petitesses humaines, qui ne se laissent pas entraîner dans ces petites choses à l’intérieur de la communauté, de l’Église ; ils regardent toujours vers l’horizon ».
Samedi 11 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 16 mai 2013)
C’est d’un « exode » qu’a parlé le Pape François dans son homélie du 11 mai. Car les plaies de Jésus sont encore présentes sur la terre et pour les reconnaître, il est nécessaire de sortir de nous-mêmes et d’aller à la rencontre de nos frères indigents, des malades, des personnes ignorantes, pauvres, exploitées. C’est cet « exode » qu’il a indiqué aux chrétiens. Il s’agit de « sortir de nous-mêmes », ce qui est possible par la prière « vers le Père au nom de Jésus ». Mais comment reconnaître ces plaies de Jésus ? Comment est-il possible d’avoir confiance dans ces plaies si on ne les connaît pas ? Et quelle est « l’école où l’on apprend à connaître les plaies de Jésus, ces plaies sacerdotales, d’intercession ? ». La réponse du Pape a été explicite : « Si nous ne réussissons pas à effectuer cette sortie de nous-mêmes vers ces plaies, nous n’apprendrons jamais la liberté qui nous conduit vers l’autre sortie de nous-mêmes, vers les plaies de Jésus ». D’où l’image des deux « sorties de nous-mêmes » indiquées par le Saint-Père : la première est « vers les plaies de Jésus, l’autre vers les plaies de nos frères et sœurs. Et telle est la route que Jésus veut dans notre prière ». Des paroles qui trouvent confirmation dans l’Évangile de Jean (16, 23-28) de la liturgie du jour. Un passage dans lequel Jésus est d’une clarté désarmante : « En vérité, en vérité je vous le dis : si vous demandez quelque chose au Père en mon nom, Il vous la donnera ». Dans ces mots il y a une nouveauté dans la prière : « En mon nom ». Que signifie demander au nom de Jésus ? C’est une nouveauté que Jésus révèle précisément « au moment où il quitte la terre et retourne au Père ». En la solennité de l’Ascension célébrée jeudi dernier un passage de la Lettre aux Hébreux a été lu, où il est dit entre autres : « Parce que nous avons la liberté d’aller au Père ». Il s’agit d’une nouvelle liberté. Les portes sont ouvertes : Jésus, en allant au Père, a laissé la porte ouverte ». Non parce « qu’il a oublié de la fermer », mais parce que « il est lui-même la porte ». C’est lui « notre intercesseur, et c’est pourquoi il dit : “En mon nom” ». Dans notre prière, caractérisée par « ce courage que nous donne Jésus lui-même », demandons alors au Père au nom de Jésus : « Regarde ton Fils et fais cela pour moi ! ».
Lundi 13 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 16 mai 2013)
On aurait envie de dire « Le Saint-Esprit, cet inconnu », en pensant aux si nombreuses personnes qui encore aujourd’hui « ne savent pas bien expliquer qui est l’Esprit Saint » et « disent : “Je ne sais pas quoi faire !” avec lui, ou disent : “L’Esprit Saint est la colombe, celui qui nous offre les sept dons”. Mais ainsi, le pauvre Esprit Saint est toujours le dernier et ne trouve pas la bonne place dans notre vie ». Ainsi, encore une fois, lundi 13 mai, le Pape François, a centré son homélie sur la figure de l’Esprit Saint, en mettant en évidence la mauvaise connaissance qu’en ont encore aujourd’hui beaucoup de chrétiens. Le Pape s’est inspiré du récit de la rencontre de Paul avec plusieurs apôtres à Éphèse, au cours de laquelle à la question de savoir s’ils avaient reçu l’Esprit Saint, ils répondirent n’avoir jamais même entendu parler de son existence. Pour expliquer l’épisode, le Saint-Père a eu recours, au récit d’un moment de son expérience personnelle : « Je me rappelle un jour, lorsque j’étais curé de la paroisse du patriarche San José, à San Miguel, durant la Messe pour les enfants, le jour de la Pentecôte, j’ai posé la question : “Qui d’entre vous sait qui est l’Esprit Saint ?”. Et tous les enfants levaient la main ». L’un d’eux, a-t-il poursuivi en souriant, avait répondu : « “Le paralytique !”. Il m’a dit comme ça. Il avait entendu le “paraclet”, et il avait compris le “paralytique” ! C’est ainsi : l’Esprit Saint est toujours un peu l’inconnu de notre foi. Jésus dit de lui, il dit aux apôtres : “Je vous enverrai l’Esprit Saint : il vous enseignera toute chose et vous rappellera tout ce que j’ai dit”. Pensons à ce dernier : l’Esprit Saint est Dieu, mais c’est Dieu actif en nous, qui nous fait nous souvenir. Dieu qui fait se réveiller la mémoire. L’Esprit Saint nous aide à faire mémoire ».
Et « c’est très important, de faire mémoire », a répété le Pape, parce qu’« un chrétien sans mémoire n’est pas un vrai chrétien : c’est un homme ou une femme » prisonnier de l’instant, qui n’a pas d’histoire. Il en a une, mais ne sait pas tirer parti de son histoire. L’Esprit Saint nous l’enseigne. La mémoire qui « vient du cœur — a précisé le Pape — est une grâce de l’Esprit Saint ».
Mardi 14 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 23 mai 2013)
L’égoïsme ne conduit nulle part. L’amour en revanche libère. C’est pourquoi celui qui est capable de vivre sa vie comme « un don à donner aux autres » ne demeurera jamais seul et ne connaîtra jamais « le drame de la conscience isolée », proie facile de ce « Satan mauvais payeur » toujours « prêt à tromper » celui qui choisit sa voie. Tel est le message du Pape François lors de la messe du mardi 14 mai, célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. Le Pape a commencé en rappelant qu’en ce temps d’attente de l’Esprit Saint revient le concept de l’amour, le commandement nouveau : « Jésus dit une parole forte : “personne n’a un amour plus grand que celui-ci : donner sa vie pour ses amis”. L’amour plus grand : donner sa vie. L’amour emprunte toujours cette voie : donner sa vie. Vivre la vie comme un don, un don à donner. Non pas un trésor à conserver. Et Jésus l’a vécu ainsi, comme don. À ce sujet, le Pape a reproposé la figure de Judas, qui a une attitude opposée à celui qui aime, parce que « le pauvre, il n’a jamais compris ce qu’était un don ». Judas était l’un de ces hommes qui n’accomplissent jamais un geste d’altruisme et qui vivent toujours dans la sphère de leur moi, sans se laisser « saisir par les belles situations ». Une attitude qui, en revanche, est le propre de « Madeleine, qui lave les pieds de Jésus avec le nard, de grand prix ». Il faut donc choisir entre deux voies : vivre sa vie pour soi ou la vivre comme un don.
Mercredi 15 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 23 mai 2013)
Les évêques et les prêtres qui se laissent gagner par la tentation de l’argent et de la vanité du carriérisme, de bergers qu’ils sont se transforment en loups « qui mangent la chair de leurs brebis ». Le Pape François n’a pas hésité à stigmatiser le comportement de ceux qui, a-t-il dit en citant saint Augustin, « prennent la viande à la brebis pour la manger, profite d’elle ; font des négoces et sont attachés à l’argent ; deviennent avares et parfois même simoniaques. Ou profitent de la laine par vanité, pour s’en vanter ». Pour dépasser ces « véritables tentations », les évêques et les prêtres doivent prier, mais ont aussi besoin de la prière des fidèles. C’est ce que le Pape a demandé aux fidèles lors de la messe du mercredi 15 mai.
Le Saint-Père a commenté la relation entre Paul et les fidèles d’Ephèse, c’est-à-dire la relation entre l’évêque et son peuple, « faite d’amour et de tendresse ». On parle aussi de cette relation dans l’Évangile de Jean (17, 11-19), « où il y a certains mots clés », a expliqué le Pape, que le Seigneur adresse aux disciples : « soyez attentifs » ; « soyez vigilants » « veillez sur le peuple » ; « bâtissez, défendez ». Et « Jésus dit au Père : “sanctifie” ». Ce sont des mots et des gestes qui expriment justement une relation de protection, d’amour entre Dieu et le pasteur et entre le pasteur et le peuple. « Cela est un message pour nous évêques, pour les prêtres et pour les curés. Jésus nous dit : “Veillez sur vous-mêmes et sur toute la création”. L’évêque et le prêtre doivent être vigilants, veiller précisément sur leur peuple. Et soigner leur peuple, le faire croître. Faire aussi la sentinelle pour l’avertir quand arrivent les loups ». Tout cela « indique une relation très importante entre l’évêque, le prêtre et le peuple de Dieu. En fin de compte, un évêque n’est pas évêque pour lui-même, il l’est pour le peuple ; et un prêtre n’est pas prêtre pour lui-même, il l’est pour le peuple ». Une relation « très belle » basée sur l’amour réciproque. Et « ainsi l’Église devient unie ». Mais « nous aussi, nous sommes des hommes et nous sommes pécheurs » : nous pouvons tous être pécheurs « et nous sommes aussi tentés. Quelles sont les tentations de l’évêque et du prêtre ? Saint Augustin, en commentant le prophète Ezéchiel, parle de deux tentations : la richesse, qui peut devenir avarice, et la vanité. Et il dit : “Quand l’évêque, le prêtre profite des brebis pour lui-même, le mouvement change: ce n’est pas le prêtre, l’évêque pour le peuple, mais le prêtre et l’évêque qui prend au peuple” ». Soif et vanité : voici les deux tentations dont parle saint Augustin
Jeudi 16 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 23 mai 2013)
Par son témoignage de vérité, le chrétien doit « gêner nos structures confortables », même au prix de « récolter des problèmes », parce qu’animé par une « saine folie spirituelle » pour toutes « les périphéries existentielles ». À l’exemple de saint Paul, qui passait « d’une bataille rangée à une autre », les croyants ne doivent pas se réfugier « dans une vie tranquille » ou dans les compromis : aujourd’hui, dans l’Église, il y a trop de « chrétiens de salon, ceux qui sont éduqués », « tièdes », pour lesquels « tout va bien », mais qui n’ont pas en eux l’ardeur apostolique. C’est un appel fort à la mission, non seulement dans les terres lointaines, mais aussi dans les villes, que le Pape François a lancé lors de la Messe du 16 mai. Le point de départ de sa réflexion sont les « batailles rangées » de saint Paul. Des batailles « qu’il a un peu provoquées lui-même, avec sa ruse. Quand il s’est rendu compte de la division entre ceux qui l’accusaient », entre sadducéens et pharisiens, il a fait en sorte qu’ils aillent « l’un contre l’autre. Mais toute la vie de Paul allait de bataille rangée en bataille rangée, de persécution en persécution. Une vie avec beaucoup d’épreuves, parce que le Seigneur aussi avait dit que cela aurait été son destin » ; un destin « avec beaucoup de croix, mais lui va de l’avant ; il regarde le Seigneur et il va de l’avant ». « Le zèle apostolique n’est pas un enthousiasme en vue d’avoir le pouvoir, en vue d’avoir quelque chose. C’est quelque chose qui vient de l’intérieur et que le Seigneur lui-même veut de nous : chrétien avec le zèle apostolique. Et d’où vient ce zèle apostolique ? Il vient de la connaissance de Jésus Christ. Paul a trouvé Jésus Christ, il a rencontré Jésus Christ, mais pas avec une connaissance intellectuelle, scientifique, c’est important parce qu’elle nous aide, mais avec cette connaissance première, celle du cœur, de la rencontre personnelle ». « Celui qui veille sur le zèle apostolique, c’est l’Esprit Saint; qui fait croître le zèle apostolique, c’est l’Esprit Saint : il nous donne ce feu intérieur pour aller de l’avant dans l’annonce de Jésus Christ. Nous devons lui demander la grâce du zèle apostolique ». Et cela vaut « non seulement pour les missionnaires, qui font très bien leur travail : des hommes et des femmes qui vont de l’avant, qui ont cette ferveur. Mais dans l’Église, il y a aussi les chrétiens tièdes, qui ne ressentent pas le besoin d’aller de l’avant, ils sont bons. Il y a aussi des chrétiens de salon. Ceux qui sont polis, pour lesquels tout va bien, mais qui ne savent pas donner de fils à l’Église pour annoncer avec de la ferveur apostolique ». Le Pape a ensuite invoqué le Saint-Esprit pour qu’il « nous donne cette ferveur apostolique à nous tous : qu’il nous donne aussi la grâce de bousculer les choses qui sont trop tranquilles dans l’Église ; la grâce d’aller de l’avant vers les périphéries existentielles. L’Église a un grand besoin de cela ! Non seulement dans les terres lointaines, dans les Églises jeunes, chez les peuples qui ne connaissent pas encore Jésus Christ, mais aussi ici, en ville, en ville précisément, ils ont besoin de cette annonce de Jésus Christ. Demandons donc au Saint-Esprit cette grâce du zèle apostolique : des chrétiens avec le zèle apostolique ».

Vendredi 17 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 23 mai 2013)
Être pécheurs n’est pas un problème ; ce qui l’est, c’est plutôt ne pas se repentir d’avoir péché, ne pas éprouver de honte pour ce que l’on a fait. Le Pape François a reparcouru dans son homélie du 17 mai l’histoire des rencontres de Pierre avec Jésus, en en proposant une lecture particulière. Jésus, a-t-il observé, « confie son troupeau à un pécheur », Pierre. « Pécheur, mais pas corrompu », a-t-il immédiatement précisé. Il est pire d’être corrompus que pécheurs. Le Pape a souligné le dialogue d’amour qui se développe entre Pierre et Jésus à travers leurs rencontres fréquentes après le premier « Suis-moi ! » lorsque son frère André l’a conduit à Jésus qui, après l’avoir regardé, dit : « “Mais tu es Simon ?” “A partir de maintenant, tu t’appelleras Céphas, ce qui signifie Pierre” ». Ce fut le début d’une mission, a-t-il expliqué, même si « Pierre n’avait rien compris, mais la mission existait ». Le Saint-Père a ensuite poursuivi la description des diverses rencontres entre le Seigneur et les disciples, jusqu’à ce que les regards de Jésus et de Pierre se croisent à nouveau après que ce dernier, comme l’avait prévu le Maître, l’a renié par trois fois. « Ce regard de Jésus, si beau, si beau ! Et Pierre pleure ». Telle « est l’histoire des rencontres » au cours desquelles Jésus façonne dans l’amour l’âme de Pierre. Pierre avait un cœur grand et cela « le conduit à une rencontre nouvelle avec Jésus, à la joie du pardon, ce soir-là, lorsqu’il a pleuré ». Le Seigneur ne revient pas sur ce qu’il avait promis, c’est-à-dire « “Tu es pierre”, et même à ce moment, il lui dit : “Pais mon troupeau” » et il confie son troupeau à un pécheur. Le Pape François a ensuite raconté un épisode de sa vie : « Un jour, j’ai entendu parler d’un prêtre, un bon curé qui travaillait bien ; il a été nommé évêque, mais il avait honte, car il ne se sentait pas digne, il avait un tourment spirituel. Il est allé voir son confesseur. Le confesseur l’a écouté, puis il lui a dit : “N’aie donc pas peur. Si Pierre, qui en a fait de belles, a été fait Pape, toi, ne t’inquiète pas !”. C’est parce que le Seigneur est ainsi. Il nous fait mûrir à travers de nombreuses rencontres avec lui, même avec nos faiblesses, quand nous le reconnaissons ; avec nos péchés ».
Vendredi 17 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 23 mai 2013)
Être pécheurs n’est pas un problème ; ce qui l’est, c’est plutôt ne pas se repentir d’avoir péché, ne pas éprouver de honte pour ce que l’on a fait. Le Pape François a reparcouru dans son homélie du 17 mai l’histoire des rencontres de Pierre avec Jésus, en en proposant une lecture particulière. Jésus, a-t-il observé, « confie son troupeau à un pécheur », Pierre. « Pécheur, mais pas corrompu », a-t-il immédiatement précisé. Il est pire d’être corrompus que pécheurs. Le Pape a souligné le dialogue d’amour qui se développe entre Pierre et Jésus à travers leurs rencontres fréquentes après le premier « Suis-moi ! » lorsque son frère André l’a conduit à Jésus qui, après l’avoir regardé, dit : « “Mais tu es Simon ?” “A partir de maintenant, tu t’appelleras Céphas, ce qui signifie Pierre” ». Ce fut le début d’une mission, a-t-il expliqué, même si « Pierre n’avait rien compris, mais la mission existait ». Le Saint-Père a ensuite poursuivi la description des diverses rencontres entre le Seigneur et les disciples, jusqu’à ce que les regards de Jésus et de Pierre se croisent à nouveau après que ce dernier, comme l’avait prévu le Maître, l’a renié par trois fois. « Ce regard de Jésus, si beau, si beau ! Et Pierre pleure ». Telle « est l’histoire des rencontres » au cours desquelles Jésus façonne dans l’amour l’âme de Pierre. Pierre avait un cœur grand et cela « le conduit à une rencontre nouvelle avec Jésus, à la joie du pardon, ce soir-là, lorsqu’il a pleuré ». Le Seigneur ne revient pas sur ce qu’il avait promis, c’est-à-dire « “Tu es pierre”, et même à ce moment, il lui dit : “Pais mon troupeau” » et il confie son troupeau à un pécheur. Le Pape François a ensuite raconté un épisode de sa vie : « Un jour, j’ai entendu parler d’un prêtre, un bon curé qui travaillait bien ; il a été nommé évêque, mais il avait honte, car il ne se sentait pas digne, il avait un tourment spirituel. Il est allé voir son confesseur. Le confesseur l’a écouté, puis il lui a dit : “N’aie donc pas peur. Si Pierre, qui en a fait de belles, a été fait Pape, toi, ne t’inquiète pas !”. C’est parce que le Seigneur est ainsi. Il nous fait mûrir à travers de nombreuses rencontres avec lui, même avec nos faiblesses, quand nous le reconnaissons ; avec nos péchés ».
Samedi 18 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 23 mai 2013)
Après les « chrétiens de salon », ce sont les « chrétiens qui commèrent » qui sont au cœur du nouvel appel du Pape François. Ils s’adresse à ceux qui ont perdu le sens de leur appartenance à l’Église, au peuple de Dieu. Lors de la messe du 18 mai, le Pape a souligné les « mauvaises habitudes » qui s’ajoutent aux « bonnes manières » dont témoignent de si nombreux chrétiens. Et parmi les mauvaises habitudes précisément celle de s’écorcher l’un l’autre avec des mots, à travers la désinformation et la calomnie. « Les commérages, a-t-il conclu, sont destructeurs dans l’Église ». Jésus parlait beaucoup avec Pierre et avec tous les autres, tout comme les apôtres parlaient entre eux et avec les autres, mais il s’agissait « d’un dialogue d’amour ». Jésus avait demandé à plusieurs reprises à Pierre « s’il l’aimait, s’il l’aimait plus que les autres. Pierre avait dit oui et le Seigneur lui a donné comme mission : pais mes brebis ». Cela a été précisément « un dialogue d’amour », mais à un certain point, a expliqué le Saint-Père, Pierre a eu la tentation de s’immiscer dans la vie d’un autre, Judas, et après avoir su qu’il aurait trahi, il demanda à Jésus la raison pour laquelle il lui permettait de le suivre encore. « Jésus une autre fois lui fit un reproche : “que t’importe ?” (cf Jn 21, 20-25). Ne t’immisce pas dans la vie de l’autre. Que t’importe si c’est ce que je veux ? ». Pierre, a expliqué le Pape, est un homme et donc il subit lui aussi la tentation d’interférer dans la vie des autres, c’est-à-dire « comme l’on dit de manière courante, de mettre son nez partout ». À nous aussi, dans notre vie chrétienne, cela arrive ; « combien de fois sommes-nous tentés de faire cela ? Le dialogue, ce dialogue avec Jésus, est dévié sur une autre voie. Et le fait de s’immiscer dans la vie des autres a de nombreuses modalités ». Il en a souligné deux : se comparer toujours aux autres et les commérages. La comparaison, a-t-il expliqué, est de toujours se demander « pourquoi cela à moi et non à celui-ci ? Dieu n’est pas juste ! ». Pour clarifier le concept, il a cité en exemple la petite Thérèse qui « quand elle était enfant, a eu la curiosité de comprendre pourquoi Jésus ne semblait pas juste : à un il donnait beaucoup, et à l’autre bien peu. Elle était une enfant et elle a posé la question à sa sœur aînée et cette dernière — sage cette sœur ! — a pris un dé à coudre et un verre. Elle les a rempli d’eau tous les deux et puis a demandé : dis-moi Thérèse, quel est le plus plein des deux ? Mais tous les deux sont pleins ! Et Jésus est comme cela avec nous : cela ne l’intéresse pas si tu es grand, petit. Ce qui l’intéresse c’est si tu es plein d’amour de Jésus et de la grâce de Jésus ! C’est ainsi que Jésus fait avec nous ». Lorsque l’on fait des comparaisons « on termine dans l’amertume et l’envie. Ce que le diable veut. On commence en louant Jésus et puis sur ce chemin de comparaison, on termine dans l’amertume et l’envie ». La deuxième modalité à laquelle s’est référé le Saint-Père est constituée par les commérages. On commence par beaucoup d’éducation : « Mais moi, je ne veux parler mal de personne mais il me semble que... » et puis on termine par « écorcher son prochain. C’est précisément comme cela ! ». « Combien de commérages dans l’Église ! Combien nous commérons nous chrétiens » et le commérage « est justement écorcher, se faire du mal l’un l’autre » comme si l’on voulait rabaisser l’autre pour s’élever soi-même. « Les commérages sont destructeurs dans l’Église. C’est un peu l’esprit de Caïn : tuer son frère, avec la langue. Mais sur cette voie, nous devenons des chrétiens aux bonnes manières et aux mauvaises habitudes ! ». Le Pape a ensuite énoncé les trois comportements négatifs : la désinformation à savoir « seulement la moitié qui nous convient et pas l’autre moitié » ; vient ensuite la diffamation : « quand une personne a vraiment un défaut, a fait une grosse bêtise » il faut la raconter, « faire le journaliste, non ? Et la réputation de cette personne est ruinée » ! La troisième est la calomnie : « Dire des choses qui ne sont pas vraies. Cela est vraiment tuer son frère ! ».
Lundi 20 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 23 mai 2013)
Les miracles existent encore aujourd’hui. Mais pour permettre au Seigneur de les accomplir, il faut une prière courageuse, capable de surmonter cette « sorte d’incrédulité » qui loge dans le cœur de chaque homme, même l’homme de foi. Une prière surtout pour ceux qui souffrent à cause des guerres, des persécutions et de tout autre drame qui secoue la société d’aujourd’hui. Mais la prière doit « agir concrètement », c’est-à-dire toucher notre personne et engager toute notre vie, pour surmonter l’incrédulité. Telle est la recommandation confiée par le Pape François lors de la Messe du 20 mai. Le Pape a proposé une réflexion sur l’incrédulité à partir du récit de l’Évangile de Marc (9, 14-29) sur un jeune possédé par l’esprit du malin et libéré par le Christ. « Ce n’est pas la première fois que Jésus se plaint de l’incrédulité : O générations incrédules ! Il l’a dit tant de fois » ; et il a beaucoup souffert pour cette incrédulité à l’égard de ses paroles, de son message. « On l’aimait. La foule allait le saluer. Ils l’aimaient, mais jusqu’à un certain point. Ils ne risquaient pas trop dans leur foi pour lui. Ils ne risquaient pas. Et Jésus souffrait à cause de cela ». En revenant sur l’épisode évangélique, le Saint-Père a reproposé la question des disciples qui n’avaient pas réussi à chasser l’esprit malin du jeune : « Mais pourquoi n’avons-nous pas pu le chasser, nous ? Cette sorte de démon, explique Jésus, ne peut être chassé d’aucune façon si ce n’est par la prière ». Et le père de l’enfant « a dit : Je crois Seigneur, aide mon incrédulité ». Sa prière a été « une prière forte ; et cette prière, humble et forte, fait que Jésus peut accomplir le miracle. La prière pour demander une action extraordinaire doit être une prière qui nous touche tous, comme si nous engagions toute notre vie dans ce sens. Dans la prière, il faut s’engager activement ». Le Pape a ensuite raconté un épisode survenu en Argentine : « Je me souviens d’une chose qui est arrivée il y a trois ans dans le sanctuaire de Luján. Une enfant de sept ans était tombée malade, mais les médecins ne trouvaient pas de solution. Elle empirait toujours plus, jusqu’à ce qu’un soir, les médecins ne déclarent qu’il n’y avait plus rien à faire et qu’il ne lui restait que quelques heures de vie. Le père, qui était électricien, un homme de foi, est devenu comme fou. Et poussé par cette folie, il a pris le bus et s’est rendu au sanctuaire de Luján, deux heures et demi de bus, à soixante-dix kilomètres de distance. Il est arrivé à neuf heures du soir et tout était fermé. Et il a commencé à prier les mains agrippées au portail de fer. Il priait et pleurait. Il est resté comme ça toute la nuit. Cet homme luttait avec Dieu. Il luttait vraiment avec Dieu pour la guérison de son enfant. Puis, à six heures du matin, il est allé au terminal et il a pris le bus. Il est arrivé à l’hôpital à neuf heures, plus ou moins. Il a trouvé sa femme qui pleurait et a imaginé le pire. Qu’est-ce qui est arrivé ? Je ne comprends pas. Qu’est-ce qui est arrivé ? Les médecins sont venus, lui a répondu sa femme, et ils m’ont dit que la fièvre a disparu, elle respire normalement, il n’y a plus rien. Ils la garderont encore deux jours seulement. Mais ils ne comprennent pas ce qui est arrivé. Et cela arrive encore. Les miracles arrivent. Mais la prière est nécessaire ! Il faut une prière courageuse, comme celle de tant de personnes qui ont la foi et qui prient, prient avec la foi ». La prière fait des miracles, « mais nous devons y croire : je crois Seigneur ! Aide mon incrédulité. Nous avons tous dans le cœur une sorte d’incrédulité. Disons au Seigneur : Je crois, je crois ! Tu peux ! Aide mon incrédulité. Et lorsqu’on nous demande de prier pour tant de personnes qui souffrent dans les guerres, dans leur condition de réfugiés, dans tous ces drames, prions, mais avec le cœur, et disons : Seigneur, fais-le. Je crois, Seigneur. Mais aide mon incrédulité ».