lundi 30 septembre 2013

Jésus connaissant la discussion qui occupait leur pensée, prit un enfant, le plaça à côté de lui et leur dit - textes du jour

Lundi 30 septembre 2013

Hier



14 heures + Mes deux aimées parties il y a un quart d’heure, foire bio. à Muzillac, où ils emmènent Arlette. La messe de onze heures dites des familles, dans notre paroisse. Marguerite dans une très jolie tenue rose et blanche, que je ne lui connaissais pas, puisqu’elle doit lire la première lecture. J’arrive à l’église, épuisé d’âme, nos astreintes et quinze ans de combat, la pauvreté relative, le dédain s’accumulant puisqu’à vue humaine et selon les critères de notoriété reçus, je n’ai reçu aucune marque de considération ni aucune proposition de rétablissement, en temps. Le silence de MC dont j’avais déduit avec inquiétude pour lui et sa carrière qu’il n’était plus à son poste, puisque son adresse professionnelle, rejetait. Par la dépêche qui lui était consacrée hier à l’occasion de sa nomination, fonction encore plus délicate, de confiance et prestigieuse que la précédente, marche peut-être vers encore davantage… reconstitution d’une carrière encore plus éclectique que je ne pensais. De son bureau à Matignon à sa table dans les meubles et entre les peintures Louis XV, avec ses conseils et son soutien mental très amicaux dans ma tentative de compiler les listes de parrains possibles pour une candidature présidentielle, je suis passé – depuis son silence puis son retour à la lumière – au bord de route. Du moins, plus que d’autres, a-t-il une valeur, et surtout un don d’apaisement pour le social, sans compter l’observation critique des plus grands.  J’aurai aimé un travail ensemble, j’eus associé mon ancien attaché de défense et autour du prince régnant, je crois qu’à trois nous aurions été excellents, discrets et surtout perspicaces. La Cinquième République, sans doute ses présidents qui depuis vingt ans l’abîment chacun à sa manière et selon une psychologie peu riche et peu équilibrée, faite de brisures sentimentales et d’apprentissage de la haine, de la dureté et de l’ego pour tenir lieu de personnalité et de réel effacement devant la fonction et l’écoute qu’elle implique… mais aussi cette sorte d’hérédité et de cousinage, ces cabinets ministériels, à commencer par celui de Matignon qui engendrent des ascensions à vie, vg. Valls et Lemaire, Schrameck maintenant au C.S.A. et ainsi de suite.


Hier soir, je me demandais, comme souvent des années-ci où mon bonheur est souterrain, où j’ai le plus souvent deux états d’âme en même temps, et dans le même battement du cœur (dolent), le bonheur de fond, la stabilité de tout mon être puisque ma femme… puisque notre fille… mais aussi si ma carrière avait continué, quelle expérience n’aurais-je pas accumulé puisque j’en ai déjà une importante pas tant par les fonctions restées secondaires que j’ai « occupées » que par la manière dont j’ai observé, recueilli, mémorisé, rapproché personnes, faits, cultures, pays, événements ! Mais aurai-je incubé autant cette foi qui jaillit maintenant, graine de mon enfance, de ma conception, épreuve laminante mais qui ne fut stérile que dans ses moments : l’interrogation sur une vocation, un état de vie (cette dernière expression bien trop statique s’il doit s’agit du spirituel et d’une propagation, d’une participation à une immense et mystérieuse dynamique… arrière continuée, je me serai marié autrement, aurai couru au désastre, aux séparations et à immensément de souffrances. Donc, ces limites que je vis douloureusement, souvent avec humiliation depuis 1995, ont été et demeurent la coupe débordante d’une vie soclée sur notre amour conjugal et familial, et de passion pour notre pays, de devoirs simples pour l’aise de mes aimées. Je me suis fait ces réflexions de crépuscule précisément à la tobéd du jour, hier en allant aux poubelles, Vanille avec moi, et peu avant la benne d’accueil, s’est fait remarquer un peuplier à gui dont je n’avais pas encore réalisé qu’il est mort, gui compris. Cela donnait un dessin extraordinairement subit, inventif, présent, à la plume encre de Chine sur lavis blanc, sans lumière ni ombre, net. Cette mort-là seulement pour une silhouette passée, non, ce n’est pas la vie, pas ma vie. Mais cependant, c’est dans des sentiments analogues, qui se continuaient, que je suis ce matin entré dans l’église : cette conviction de raison et cette souffrance. Il y  aussi cette assemblée, pour une fois nombreuse : en vingt ans, je n’ai pu me faire connaître et « apprécié » de mes concitoyens d’adoption. Méconnaissance et trahisons, dont je n’ai pu discuter avec personne, ni intimité ou relations personnelles avec ceux qui devraient être mes correspondants nimima, le recteur, le maire. Souffrance qui ne trouve plus ses mots, mais familiarité de l’église, de son chœur quoique je n’y ai vécu ici que l’expérience dominicale banale avec son écume de l’observation mutuelle des paroissiens et pratiquants.


Beaucoup d’enfants, les deux premiers rangs devant nous. A mon étonnement, Brigitte demande à notre fille de faire partie du cortège qui devra apporter les objets d’autel à l’offertoire. Chants, début de la messe, moment venu de la lecture. Marguerite sort du rang, mais à l’ambon un garçon l’a précédé, que nous n’avons d’ailleurs jamais vu à la messe, elle reste pelotonnée en vue au bas des marches, squizzée… Thérèse vient s’excuser, Marguerite n’avait pas été marquée sur sa feuille malgré l’ordre de mission reçu de sa maîtresse de classe. J’ai eu le mouvement intérieur de sortir. Des pertes de foi pour un jeune (cf. le récit d’Edgard Pisani à ses treize ans) ou le scandale d’un adulte. Marguerite, revenue vers nous, silence en première étape de son effondrement et de son chagrin, a le même mouvement. J’en suis sauvé par le sourire angélique et confiant du garçonnet devant nous, identifié au moment des remises de croix, un des thèmes de cette messe de rentrée, comme le fils des pharmaciens, charmant et bien élevé, qui me demande à quel point nous sommes de la liturgie… J’étais déjà tous ces jours-ci en péril affectif, j’avais demandé à ma chère femme de prier pour moi, ce moment-ci. Nous sommes tous les trois, à souffrir. J’ai décidé d’en écrire au recteur et de donner copie à la maîtresse. L’un des drames de l’Eglise, si souvent, est tout bêtement le manque d’organisation, la foule des importants qui passent et repassent au chœur ou en vue dans la nef mais ne sont coordonnés en rien, le plus simple, le plus « sociétal » est souvent raté, ainsi l’annonce, en fin de messe d’un exercice du mouvement « Alpha » que nous avions pratiqué tous les trois (même si censément ce n’est pas de l’âge de notre fille, laissez venir à moi… ). Nous avons déjeuné de fête, Marguerite partageant en ce moment son ordinateur bénéficie de l’imprimante. Je lui demande ce qui fait notre force à tous trois. Elle répond (bien sûr ?) : l’amour. Avant le repas, elle s’était installée dans le coin-poupée de notre grande chambre à l’étage, un berceau pour les monsterhighs s’encastrant parfaitement dans l’embrasure et le rehaussement de la lucarne… elle affectionne ce resserrement et la pente du plafond, au-dessus d’elle nos peintures érotiques chinoises sur soie… je lui ai dit que nous prierons ce soir tous trois ensemble pour les négligents de ce matin, ce qui compte c’est sa relation, notre relation à Jésus. Leçon de choses que « les gens » nous prodiguent, dont nous sommes parfois acteurs aussi. Pendant la suite de la messe, son soin de la petite Maeva, sœur de son amie Emma. Edith touchée de ces prédilections de notre fille pour les très jeunes enfants, les filles surtout… et puis…



Ce matin

05 heures 53 + Route aller-retour pour déposer notre « note en délibéré » au tribunal administratif. Les nouvelles sur France-Infos. Le plus souvent atterrantes. Dix ans d’occupation américaine en Irak pour un faux motif, pas de jour ou nuit sans quelques dizaines de morts violentes en attentats divers. L’horreur au Nigeria oriental pour l’affreux motif d’une soi-disant pureté religieuse. La sortie de messe la semaine dernier au Pakistan. Le probable refus d’arbitrer du président en titre, chez nous, entre le ministre de l’Intérieur, frère d’esprit d’Hortefeux et de Guéant, et la porte-bannière d’une écologie que j’ai toujours plus approuvée pour sa hantise des droits de l’homme que pour ses défenses trop humano-centrées de l’environnement, et pas assez soucieuse aussi du « règne » animal.


06 heures 38 + Ma chère femme partie depuis un quatre d’heure, à la nuit noire. Le ciel sans étoile et sous doute pluvieux. Commentaire de Vatican II pour les textes de ce jour : L'Église réprouve donc, en tant que contraire à l'esprit du Christ, toute discrimination ou vexation opérée envers des hommes en raison de leur race, de leur couleur, de leur condition économique ou de leur religion. C’est la réponse à Valls et aux dix-neuf personnalités « socialistes » (dont le maire de Lyon et le ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin) et à François Fillon à propos des Roms.  Depuis 2010, je milite quant à moi pour une citoyenneté de l’Union européenne éventuellement indépendante de toute nationalité et donc de tout rattachement à un des Etats membres, cette citoyenneté serait notamment celle de communautés transnationales et transétatiques, pouvant donc s’organiser en tant que telles et participer à la vie de l’Union, à ses législations et institutions propres aussi, à charge pour chacune de se discipliner et de répondre d’elle-même à tous égards. Evidence, même s’il faut réviser les traités. J’ai déjà correspondu avec Viviane Reding là-dessus. Mais notre époque choisit entre les évidences, et généralement les plus vilaines qui ne sont que de l’ordre du ressenti.


 

Prier… (Zacharie VIII 1 à 8 ; psaume CII ; évangile selon saint Luc IX 46 à 50) l’habituel racisme, plus encore au spirituel, les guerres de religion (les nôtres aux XVIème et XVIIème siècles, la haine entre sunnites et chiites en islam…) et celles de chapelles en tant de paroisses, la reproduction dans les associations et dans les partis. Quand ce n’est pas la querelle pour la chefferie, c’est celle pour la soi-disant pureté ou pour la tradition ou pour l’imagination, tandis que meurt et s’oublie l’essentiel. Demain soir, dernière messe peut-être au Carmel de Vannes, déjà issu de plusieurs regroupements entre communautés bretonnes, alors que naguère le livre des fondationsIl n’est pas avec nous pour te suivre. Réplique du Christ, qui n’est pas qu’argument ou ingéniosité pour quelque comptabilisation d’une famille d’esprit ou des voix lors d’un scrutin : ne l’empêchez pas, celui qui n’est pas contre vous est pour vous. Jésus d’ailleurs ne dit pas : moi, mais : vous. C’était la suite de la présentation décisive du modèle d’âme et de la présence divine en ce monde : une humanité commençante et disponible, et non pas ratiocinée par les luttes et comparaisons. Celui qui accueille en mon nom cet enfant, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille accueille aussi celui qui m’a envoyé. Et celui d’entre vous qui est le plus petit, c’est celui-là qui est grand. Mes deux expériences d’hier : le sourire du jeune Quentin et ses questions pour suivre la messe, cette messe où il reçoit, avec une dizaine d’autres enfants de son âge, la croix des débutants, des partants, des libres de tout passif encore. Et notre fille, finalement heureuse de faire sur mes genoux son exercice d’écriture-déchiffrement des chiffres romains, et elle m’en « récompense » en m’emportant, merveilleusement enveloppée, une minuscule flûte de Pan, à accrocher en broche. Elle me voit l’y mettre quand j’irai en Mauritanie. Je lui ai dit que nous irons ensemble. La minuscule flûte maintenant entre cuisse et main au repos de l’une des statues de mon cher Faltermeier, à côté d’un petit cœur en papier. Au bas de la sculpture, cette photo. De notre trésor, presqu’au sein nu de sa mère. – Nouvelle naissance dans notre fratrie. Le plu petit, c’est celui-à qui est grand. Pourquoi ? comment ? le Christ ne le dit pas, convaincu – en frère et en créateur de l’homme, de l’être humain – que ce doit nous être évident, nativement évident. Les vieux et les vieilles reviendront s’asseoir sur les places de Jérusalem, le bâton à la main, à cause de leur grand âge ; les places de la ville seront pleines de petits garçons et de petites filles qui viendront y jouer…Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu, dans la fidélité et dans la justice. Ceux de nous qui sommes devenus de pas bien beaux vieillards, avons été antan de ces frais visages et de ces joyeuses silhouettes : pourquoi ne le lisons-nous pas vraiment dans le regard que nous nous portons les uns sur les autres ? ou que nous détournons. Les fils de tes serviteurs trouveront un séjour, et devant toi se maintiendra leur descendance.

 

A la lecture publique hier de l’évangile, le riche et le pauvre, ce que je n’avais pas entendu en privé pour ne pas l’avoir prononcé (Augustin et son lire avec les lèvres) :

le pauvre mourut et les anges l‘emportèrent (assomption)… le riche mourut aussi, et on l’enterra. Vie plus longue, très favorisée, issue : la fosse.

 

07 heures 20 + Ma chère femme arrivée au lycée, travail informatique. Notre amour, silence des chiens ici, notre fille sommeillant encore une demi-heure. Nacht und Nebel, mais pour l’amour et le bonheur. Le combat est là : changer le monde par la racine.

 

 

 

dimanche 29 septembre 2013

la bande des vautrés n'existera plus - textes du jour

Dimanche 29 Septembre 2013


Soit mon manque d’habitude, soit la « complexisation » du nouveau logiciel (notamment le manque de maintien en appel de chacun des documents ou messages en cours de traitement, mais les préparations de mes envois ou un traitement de plusieurs textes à la fois sont laborieux et je n’ai pas encore trouvé comment faire la note en bas de page. Hier, chez mon informaticien, le commentaire éloquent de l’option pour les anciens logiciels maintenue et rappelée, gratuite, en même temps que le nouveau équipant un nouveau matériel. Parabole des outres et des vêtements, elles ne sont analogues qu’en apparence.

Pluie pleuviotante sans netteté, du gris humide, du silence sans présence, du silence d’immobilité.

Proposition de « sponsoriser » un jeune Mauritanien. J’ai « déjà » deux amis et que je ne peux soutenir, alors qu’ils ont eux-mêmes charge d’âme. Je transmettrai dès que je retrouverai ma propre messagerie. Pas encore d’appel aux nouvelles de la part de mes destinataires du matin. Ma pensée vers eux, et aussi vers tous les Michel dont c’est la fête. Fin aussi des délais pour quitter une terre qu’on cultivait, en droit français.

Prier… (Amos que lira tout à l’heure, à la messe des familles, notre trésor… VI 1 à 7 passim ; psaume CXLVI ; 1ère lettre de Paul à Timothée VI 11 à 16 ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31) La richesse, dans son aspect le plus caricatural : il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux… Couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les meilleurs agneaux du troupeau… ils boivent le vin à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe… Vérifier si la résurrection de Lazare, le frère de Marthe et de Marie, figure dans l’évangile de Luc et pas seulement dans celui de Jean, et si, donc, l’homonymie est voulue : le pauvre en compagnie d’Abraham, le ressuscité… La séparation entre nantis et dépourvus dans l’au-delà comme ici-bas. Et elle s’impose à tous… un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. Abraham, la foi des patriarches. Ni le pauvre ni le riche n’ont été présentés en termes de foi. Le Magnificat (Luc) et Amos : ils seront les premiers des déportés et la bande des vautrés n’existera plus.  L’icône montrée par Paul à son fils d’adoption spirituelle est aussi lumineuse et immatérielle que sont concrets les plaisirs et tortures des riches selon les deux versants de leur vie. Le Souverain unique et bienheureux, le Roi des rois, le Seigneurs des seigneurs, le seul qui possède l’immortalité, qui habite la lumière inaccessible, lui que personne n’a jamais vu et que personne ne peut voir comment se fait-il que notre humanité, surtout dans notre contexte de préoccupations climatiques, d’échéances financières, d’endettement à faire supporter toujours de plus en plus lourd par nos descendants, ne se préoccupe pas de la suite, de la mort, de l’au-delà de celle-ci et de notre condition terrestre. Sans doute, la surexcitation des intégristes en toutes religions, surtout monothéistes – laquelle n’est en fait que l’habituelle tentation d’Action directe, si logique et totalisante, la suite des précédents qu’ont été les baptêmes collectifs de force au haut Moyen-Age ou les croisades – les absolutismes du moi et d’une manière de comprendre ou concevoir ou vouloir le monde, mais en réalité un athéisme ambiant, par brièveté de vues et absence de pensée personnelle, une machinalité dans la vie, le fatalisme des séparations selon le niveau de vie, l’incommunication malgré la prolifération des techniques.  Dieu qui donne vie à toutes choses…à qui, selon toutes apparences, est-Il présent ? Tout à l’heure, allant tous trois à la messe, nous croiserons s’éloignant de l’église-bâtiment des gens et des enfants venus chercher le pain. Pourtant le riche et Abraham dans leur dialogue hypothétique, ont des relations de père à fils et réciproquement : Abraham, mon père, prends pitié de moi… Mon enfant, rappelle-toi… Bien davantage mais pas autrement que pour les vivants et les morts, prier pour les riches et les pauvres, car tous nous sommes opprimés, et à sauver. Il fait justice aux opprimés, aux affamés, il donne le pain… le Seigneur délie les enchaînés, le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés… le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin. Le mystère n’est pas la compassion divine – qui a raison de l’abîme séparant riches et pauvres ici-bas et au-delà – mais le comportement humain.

 

samedi 28 septembre 2013

ils affluent vers la bonté du Seigneur - textes du jour

Samedi 28 Septembre 2013


Eveillé depuis une grande heure, rumeur d’orage, flashes of lightning (chaque langue a ses spécialités, l’alsacien pour les petites choses de la cuisine, de la botanique, des ambiances familiales, l’anglais pour le ciel et ses colères, the gathering storm, en quoi Churchill ne pouvait être qu’Anglais et en guerre, we shall never surrender – il est vrai qu’Hitler disait la même chose mais avec moins de diction). Temps présent : l’Iran en passe de devenir, tout simplement le principal facteur de stabilité (pour « l’Occident ») au Proche et au Moyen-Orient : depuis le séjour que j’y fis à l’automne de 1970, j’y appris la mort du général de Gaulle et fis alors l’aller-retour Colombey, je sais deux choses sur ce pays. Ce sont des démocrates très intelligents qui s’accommodent de leur régime permanent, la dictature, malgré les changements minimes d’apparences du shah aux ayatollah. Et deuxièmement, c’est une des meilleures diplomaties du monde. Et comme la nôtre en parti en particulier est à son plus bas niveau depuis… je ne sais quand, car en général elle est bonne… ce va être du « gâteau » pour le vieux routier qu’est le nouveau venu de Téhéran. Car principalement, le nationalisme iranien n’est celui de la Russie à choisir entre l’endogamie mentale et la liberté qui est toujours ouverture aux quatre vents, c’est un nationalisme de la grandeur, de la mémoire et de la considération des faits. De la fierté, jamais frustrée historiquement. C’est un pays qui n’a été ni vaincu ni occupé, ni même en guerre civile. Lequel des grands pays contemporains peut en dire autant. Et chez nous, un ancien président aussi impopulaire que l’actuel et ayant creusé depuis 2002 chacune des tombes vers lesquelles des circonstances que ne comprennent pas du tout nos dirigeants de quelque spécialité professionnelle (médias, entreprises, voire une partie de notre clergé, politique évidemment pour ceux qui se font voir, les bons restant silencieux et au travail), un ancien président tout bonnement crache dans la soupe que son parti lui a offert à hauteur de onze millions, compris les timbres-postes et les amendes personnelles, et veut faire imaginer que sa candidature en 2017 sera non seulement victorieuse mais créatrice d’un nouveau parti, voire d’une toute nouvelle scène politique. O tempora, o mores. Jonas bougonnait ainsi sous son ricin.

Je vais mesurer Jérusalem pour voir quelle est sa largeur et quelle est sa longueur. (Zacharie II 5 à 15 passim ; cantique de Jérémie XXXI 10 à 13 ; évangile selon saint Luc IX 43 à 45). Le crible du Jugement dernier ? non, la capacité (de toute créature, de toute personne) à être universelle d’accueil et de sens, l’Eglise… Jérusalem doit rester une ville ouverte, à cause de la quantité d’hommes et de bétail qui la peupleront. Comment et pourquoi ? parce que Dieu y habite et qu’Il attire l’humanité entière, qu’il aimante Sa création totale, qu’on accourt à Lui quand enfin les yeux se dessillent et s’affinent de joie. Chante et réjouis-toi, fille de Sion ; voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi (et c’est aussi l’Annonciation, le fruit de vos entrailles est béni… et Il a habité parmi nous), déclare le Seigneur. En ce jour-là, des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur, elles seront pour moi un peuple, et j’habiterai au milieu de toi. Le Christ Jésus excelle à ces tête-à-queue auxquels les disciples sont rebelles : propos incompréhensibles et décourageants au possible, instants et décalés. Mettez-vous bien dans la tête ce que je vous dis là : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. La cécité par peur, par manque de foi, peut-être, surtout selon l’époque et l’itinéraire, la Pentecôte est loin encore pour les disciples, les miracles, la Transfiguration édifient tout autre chose qui « colle » assez bien avec l’espérance messianique : les disciples ne comprenaient pas ces paroles, elles restaient voilées pour eux, si bien qu’ils n’en saisissaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur ces paroles. Tout ce qui n’est pas « mon » interprétation ou « mon » habitude dans les textes saints, dans la liturgie, dans l’histoire, ai-je l’esprit et le courage, est-ce que je prends le risque d’interroger le Christ, mon Dieu et notre Dieu, le risque d’avoir tort dans mes vues et d’avoir à tout reprendre de ma lecture. La science se perd e se trompe, mais la prière jamais, ni perdue, ni mal adressée. Elle n’est jamais de la joie au deuil, elle est toujours espérance. Ils affluent vers la bonté du Seigneur.

Prier pour les miens, mes aimées, ceux de ma route, de toute route. Nous entre’atteindre tels que nous sommes et dans nos langues respectives. Marguerite, pas habituée de naissance, c’est sa pétition, à ce que sa mère, reprenant un emploi quoique tout autre que son atavisme et son expérience, réclame présence, soin, et intérêt. Télévision, valoriser ce qu’elle affectionne en le regardant avec elle, à son appel d’ailleurs et en y passant un moment merveilleux, ainsi la version américaine et Montagnes rocheuses du Crin blanc de mon enfance. Celui qui disperse Israël le rassemble, il le garde, comme un berger son troupeau.

vendredi 27 septembre 2013

je vous ferai don de la paix - textes du jour

Vendredi 27 Septembre 2013


Eveil vers les deux heures du matin, rendormi. Je ne mets plus mon appareil anti-apnée depuis que nous sommes redescendus dans notre petite chambre du bas. Levé à six heures et demi, le thé pour ma chère femme, tranquillité totale ce matin, elle a embrassé notre fille, j’avais porté la coupe des chardons mis en sacs-poubelles jusqu’à la benne, calme départ vers huit heures moins le quart pour Redon. Grosse journée pour elle. Pour moi, acclimatation à mémoriser pour les semaines à venir, sans mon ordinateur habituel, donc sans mes dossiers-fichiers-carnets d’adresse et archives de mes messageries. Leçon pour conserver en mémoire additionnelle vraiment l’essentiel. Repasse de notre recours fiscal et des conclusions, assez favorables du rapporteur public la semaine dernière. Tenue de mes blogs et surtout du journal de notre fille, de plus en plus riche et passionnantes d’anecdotes, de récits et de questions. Dossier Megève, et comme je ne vais plus travailler qu’aux heures scolaires de notre trésor ou après son coucher, je vis un appel pour ma arche quotidienne, du rangement dans la maison et de la tonte autour de nos bâtiments.  C’est bénéfique. Mon cher Père Lamande : « tout est grâce », il donnait l’extrême-onction à ma mère, vingt-et-un ans bientôt. Et vingt ans pour la visite « de travail » de FM sur mes terres au Kazakhstan… récit de cette mission à faire, il en est temps, accompagnant ma biographie de MCM et des réflexions sur notre politique étrangère et ses outils (tout cela à remettre à quasi-zéro en pensée, en formation et animation de la ressource humaine).

Histoire de la beauté, vécue et non en théorie. Le soin féminin du corps, de la beauté, de l’apparence est moins gratuit ou don des dieux que je croyais. J’ai été saisi ce matin par cette réflexion, c’est le conditionnement que croient nécessaire la plupart des femmes pour être ou rester désirables, et l’évidence, surtout quand l’âge poudre et ralentit beaucoup des spontanéités de la vie, est que sans libido de chacun des deux, quelle que soit la convivialité et même la mise de la table, il ne se « passe » rien parce que rien n’est possible. Le sexe ne domine plus le comportement, c’est l’intelligence et le cœur qui le veulent et convoquent. Pas facile toujours. – Racisme ? haine non dite ? énervement inspiré par la coexistence avec autrui ? la peur de la différence, ne pas supporter, ne pas admettre la différence, elle n’est pas que raciale, sociale ou tenant au sexe et à l’page, à la culture, à tous les dehors, à tous les mentaux, c’est banal. La différence est tout simplement la liberté de chacun, la personnalité, la forge des circonstances. Je l’éprouve avec nos voisinages ou dans ma belle-famille ou en ayant reçu cet ami d’ancienne date et de fréquents séjours chez nous : nos modes de vie et d’être, notre habitat, la famille canine ne sont pas acceptés. Ma chère femme, elle-même, est partagée : schéma familial et vie antérieure tellement autres, si peu de résultat et tant de handicaps générés par ce que je suis irrémédiablement… Toute ma carrière professionnelle a été dominée par cette prise vraie et partagée sur certains, certes très aînés en biographie et en position (dont FM ou PB qui ont favorisé ma carrière, et évidemment mes « créateurs » qu’ont été JF, MoD et MJ) mais d’autres de ma génération ou plus jeunes, m’attachant et s’attachant, amitiés solides… et ce chorus contre une différence à laquelle je ne pouvais rien et que je n’ai jamais cherché à accentuer. Or, chacun est différent, mais il y a des différences qui passent bien, et qui paraissent conformes, utiles mêmes. MCM à la carrière d’exception commence son discours à l’Assemblée nationale d’opposition au projet de quinquennat présenté au nom de Pompidou : j’ai toujours été un anticonformiste impénitent… Le sens de la litote et le ton tranquille furent décisifs pour l’évidente attraction qu’exerça pendant dix ans le ministre des Affaires étrangères, porte-parole et metteur en musique du général de Gaulle sur l’ensemble des relations internationales de l’époque.

La messe, dont je prends « l’habitude », chaque vendredi en paroisse. A genoux (prie-dieu), recueillement et humilité, prière semblent plus aisés, naturels. Fête de Vincent de Paul, un géant : le pasteur, le conseiller de Louis XIII. Parenté évidente ce matin, mais pas dite à ma connaissance depuis le printemps dernier, de François avec ce saint typiquement français et de son époque, pourtant si transposable… l’expérience de la vie, des autres, des circonstances et situations des autres et d’une époque, le prêche vient ensuite, l’écoute et le « discernement » (impérieux pour France sj). Prier maintenant, action de grâce, demande : force, esprit, amour, dépossession d’un vouloir propre qui aveugle et assourdit. Jésus, une vie d’homme en pleine conscience divine d’un destin humainement tragique. Jésus a été habité toute sa vie par la tragédie finale autant que par la force de sa mission : il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué et que, le troisième jour, il ressuscite. Aggée I 15 à II 9 ; psaume XLIII ; évangile selon saint Luc IX 18 à 22. Le Christ répond à la profession de foi de son disciple, qui a – spirituellement – pénétré Son identité historique mais pas encore Sa nature divine, par la révélation d’un destin scandaleux et mystérieux. Les apôtres retiendront la chronologie calamiteuse et ne se souviendront de l’annonce de la Résurrection, qui assortit systématiquement l’annonce de la Passion et de la Mort. Contexte spirituel de ces révélations : la parabole de l’histoire vécue, celle de la reconstruction du Temple, Dieu et le truchement des hommes, le sens de leur travail, de leur piété-même… l’universalité d’une construction particulière. Je vais mettre en branle toutes les nations païennes, leurs trésors afflueront ici, et j’emplirai ce Temple de splendeur, déclare le Seigneur de l’univers. L’argent est à moi, l’or est à moi. La splendeur future de ce Temple surpassera la première, et dans ce lieu, je vous ferai le don de la paix. Amen. J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie.

 

jeudi 26 septembre 2013

aux humbles l'éclat de la victoire - textes du jour


Jeudi 26 Septembre 2013

09 heures + Retour d’avoir déposé Marguerite à l’école. Nous prenons l’habitude depuis trois quatre jours de vraiment y arriver en avance, au moins un quart d’heure, elle est plus détendue, nous le sommes tous deux. Elle assure qu’elle n’a plus de même à se lever, qu’elle n’a jamais dit qu’elle n’aimait pas aller à l’école, au contraire. J’admire qu’elle ait, à son âge, besoin de si peu de sommeil, elle me dit que moi aussi : soit mais j’ai soixante-dix ans et elle seulement neuf. Comme toujours, elle se récrie, elle ne les a pas encore. Explication de mots, aussi, le a- privatif, le grec, en faire si elle va à Saint-François-Xavier. Elle répond regretter que sa mère ne lui ai pas aussitôt parlé l’allemand à sa naissance, elle reste preneuse. Ce moment du matin ensemble, à rouler, aujourd’hui dans le brouillard, on dirait qu’on va vers un mur – oui, on dit « foncer dans le brouillard » – est important. Celui-là et le soir pour la prière ensemble. J’ai pris l’habitude d’être à genoux au pied de son lit pour ne pas déformer le matelas (de Maman..)

 Lever plus tard que d’habitude : je suis dispensé d’un compte-à-rebours pour la diffusion de ma prière du matin… sept heures et quart. Dès hier soir, quoique subissant d’abord les incommodités d’avoir à m’adapter aux présentations de l’ordinateur de notre fille, mais le toucher du clavier et la « souris » intégrée sur la même petite tablette tactile, minore ma difficulté, puis réalisant que je suis en panne complète de messagerie, puisque je n’ai pas en mémoire indépendante mes adresses électroniques, j’ai pris les choses avec philosophie. Petite épreuve d’adaptation, avertissement si je récupère toutes mes données et toute ma messagerie de faire davantage de passages en mémoires additionnelles et en disque dur… et puis détachement : la maison à ranger, du débroussaillage, les chardons proches d’égrener, etc… est-ce la foi, est- ma psychologie et mon caractère un peu ajustés par ces quinze-dix-huit ans de débine-déprime ? mais n’est-ce pas une grâce et une aide que d’avoir à modifier un peu rythmes et caps ?

Je « tape » donc sur l’ordinateur de notre fille, et à sa propre place et table de travail (le mobilier de jardin, laqué blanc). C’est agréable, le regard devant le buissonnement du dehors au sein duquel parfois s’installe Snoopy. Par la messagerie d’Edith, je ferai le minimum avec mes partenaires mauritaniens et mes adresses pour Megève sont dans mon carnet de terrain. Mes blog. accès antérieur à la mise en place de firefox par Jérémy sont accessibles pour le titre quotidien, je fais donc prendre patience. Ma note en délibéré pour le tribunal administratif, si je parviens à installer l’imprimante sur l’ordinateur de ma fille, est réalisable. Et je peux documenter ma note politique par dépouillement du Monde sur ce clavier, et même la rédiger en partie, quitte à attendre mon ordinateur pour ce que j’avais déjà commencé. – Les mises en page ne se commandent pas de la même manière, des changements sans doute, mais – donc – je peux provisoirement me passer de ma machine personnelle. Je serai heureux de ranger, heureux aussi de retrouver mon stylo. vert même si la plume du bleu, progressivement (qualité !) s’est remise en place d’elle-même.

Prier… salubrité hier de la lecture des propos du pape François, dont je me ferai le compte-rendu et les mémoires dès que possible. Combiner avec le sel de la terre de RATZINGER pour ce qui est de la manière de gouverner à l’Eglise, de réfléchir sur la manière de gouverner, la rapportant autant à un but, qu’aux objets de ce gouvernement et aux populations à administrer, autant qu’aux ministres de cette administration. Exceptionnalité que ces deux témoignages soient disponibles, et qu’ils soient de nos papes. Je ne crois pas que nous disposions de cela pour leurs prédécesseurs. Chez nous, les trois premiers présidents, de GAULLE évidemment, ont donné une réflexion sur ce sujet capital, mais depuis plus rien. Et cette réflexion personnelle qui pourrait implicitement se ressentir dans leurs interventions publiques, ne se présente autant dire jamais. Le citoyen n’est pas admis au partage d’une pensée et d’une réflexion sur l’exercice du pouvoir dans sa cité. Ce n’est que commentaire, le sien, ou celui des professionnels de l’observation, du journalisme, commentaire faible, et les « politistes » publient sur les résultats de l’action politique ou publique, sur les contraintes et paramètres les déterminant ou les limitant en partie, jamais sur la source d’âme, de psyché, de personnalité selon celui qui a été élu pour présider l’ensemble, en répondre. L’Eglise de ces années-ci est propice, elle, à cette réflexion instrumentable. Salubrité surtout par le calme intérieur de ces deux papes et surtout par leur témoignage qu’il n’y a rien d’extraordinaire dans leur vie personnelle, dans leur vie spirituelle, dans leur prière-même. C’est la tranquille constatation que sur Dieu, ils ne sont pas plus avancés, favorisés que nous. Non que la foi chrétienne soit jamais banale : c’est toujours une grâce exceptionnelle, personnelle ouvrant par conséquent, appelant expressément une relation personnelle, la confiance par reconnaissance. Témoignage donc de fraternité quels que soient les ministères et fonctions. Ceux des laïcs sont aujourd’hui décisifs.

Prier donc… avec eux, avec tous, avec notre fille en classe, aux fréquentes interrogations sur Dieu, avec ma chère femme qui prépare son cours, avec mon jeune moine qui, même dans la marmite d’un diable, le chef ou un/une quelconque pour l’occasion, n’est qu’en attente et dont j’ai toute confiance qu’il rebondira vers encore plus de vérité dans l’ineffaçable sacerdoce dont l’empreinte lui a été donnée, dans ses vœux et son pari d’absolu énoncés intimement plus encore que publiquement à son entrée « en religion »… avec « mes » morts, avec mes chers parents, avec cette petite fille odieusement et plus encore bêtement (pas seulement bestialement, d’ailleurs les animaux ne s’entretuent que par nécessité, jamais par lacune ou débilité)par ses père et mère… prier avec tous en tout temps, en toute civilisation, en tout lieu. Réfléchissez à ce que vous devez faire. Oui, depuis deux ans et quelques mois, ce sur-place un peu par mal-être physiologique et moindre santé/énergie, beaucoup par tristesse sur notre époque, notre pays, et aussi du fait de nos propres étranglements pratiques… je ne suis pas parti vers une nouvelle étape. Celle-ci est maintenant manifeste en temps et en heure, en thème-même. Parabole du Temple, insistante dans la liturgie de ces jours-ci, parabole de sa reconstruction par chance historique, par ardeur et ferveur retrouvées. Allez dans la montagne, rapportez du bois pour rebâtir la maison de Dieu. Précédent dans ma propre vie ? tout simplement mes souhaits, mes interrogations d’adolescence sur une vocation et aussi l’alternative d’une carrière pour notre pays. La vie de plus en plus nettement me propose l’invention de l’ensemble de ces deux projections qui ont été la continuité de mon existence sans que la réalisation s’en fasse. C’est maintenant. Je prendrai plaisir à y demeurer, et j’y serai glorifié. Le Temple, pas seulement de notre âme : et habitavit in nobis… et nous viendrons faire notre demeure en lui … mais notre existence, l’œuvre de notre existence, projetée, souhaitée par Dieu, accomplie par nous sous son inspiration et avec Sa force, Ses matériaux. Notre vie quotidienne est Temple.  – Aggée I 1 à 8 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Luc IX 7 à 9) – Réflexion sur le vécu, sur les événements, exemple d’Hérode qui apprit tout ce qu’il se passait et il ne savait que penser… il disait « Jean, je l’ai fait décapiter, mais qui est cet homme dont j’entends tellement parler ? ». Et il cherchait à le voir. Le comble : il le rencontrera en effet, mais aura été incapable de le reconnaître, donc de le connaître. L’Histoire, notre histoire à chacun également sont manifestes, mais nous ne savons pas, je ne sais pas voir. Car le Seigneur aime son peuple, il donne aux humbles l’éclat de la victoire.

mercredi 25 septembre 2013

un peu de répit dans notre esclavage - textes du jour

Mercredi 25 Septembre 2013



Prier… les affaires traitées hier collégialement pour la Mauritanie (je ne suis que porte-plume et agenceur), sur dossier contre le juge des tutelles de notre tante, du répit aujourd’hui et de la simple documentation sur le site du Conseil d’Etat, du travail à partir de demain préparant par ma note politique que je veux désormais périodique et donc plus ajustée (tous les deux/trois mois, au lieu des neuf de celle à diffuser d’ici lundi prochain) pour enfin attaquer mon livre, après avoir revu Le dictateur, les images d’hier sur une arrivée de FH en scène accueilli par MERKEL, et d’avant-hier sur la harangue des basketteurs en demi-cercle de rayon de vingt-trente mètres pour mettre en valeur une médiocre silhouette au pupitre américain de rigueur depuis … je crois… la déclaration de JC sur les otages d’un îlot aux Philippines, perron alors de l’Elysée, pérorer sentencieusement des banalités mais être celui qui va de la tribune des Nations Unies aux métallos de Florange via un conseil des ministres. Bourrer un local à tout faire tient lieu d’architecture.
A l’heure de l’offrande du soir, je sortis de ma prostration. Après avoir déchiré mes vêtements et mon manteau, je tombai à genoux. Les mains tendues vers le Seigneur, mon Dieu, je dis… La prière pour tous, la souffrance du monde…[1] en bien petit et banal, je l’ai encore revécu hier jusqu’à écrire-penser : je mourrai de mort. Venu au cimetière de ma mère, j’avais croisé une villageoise, l’avais saluée pour ne recevoir que du silence alors que les actualités françaises, la rape souvent de la vie en couple, malgré l’évidence d’amour de chacun l’un pour l’autre,  et des trésoreries ingérables m’étranglaient de tristesse et d’impuissance… et puis travailler à la Mauritanie et hier soir au dossier des tutelles m’avait redressé. Avec notre trésor, préparé la lecture qu’elle doit faire à la messe de rentrée des familles dimanche : Amos et les vautrés inconscients. Elle a retenu depuis que je l’ai évoquée il y a une dizaine de jours, la vie de couple infernale du prophète et son plan, parler au cœur de la volage en l’ayant emmenée au désert. Esdras, qui va pourtant présider à la triomphale reconstruction du Temple, ne se porte pas mieux d’âme. Mon Dieu, j’ai trop de honte et de confusion pour lever mon visage vers toi, mon Dieu. Le publicain monté au Temple, demeurant au fond, à peine passé le seuil, dans l’ombre sans doute. La prière si juste du prophète, si juste d’abord en psychologie. La théologie est un résultat, un constat dont l’expression reste ouverte et disponible pour chaque génération et chaque culture selon – précisément – son moment psychologique ou ses tréfonds. Elle est un véhicule, pas une expérience, tandis que l’écoute et l’expression de la parole de Dieu (l’Ecriture Sainte…et j’ai tendance à considérer le Coran bien davantage qu’une revendication de remise en ordre d’un monothéisme de réaction : comme la relation très inspirée d’une intime connaissance de Dieu, prophétique en ce sens, même si elle est de contenu a-historique et même a-humaine, tandis que la Bible est d’abord histoire d’hommes, apostrophés par Dieu). Ainsi, notre Dieu a fait briller nos yeux, il nous a donné un peu de répit dans notre esclavage. Car nous sommes des esclaves ; mais dans cet esclavage, notre Dieu ne nous a pas abandonnés.(on croirait entendre saint Paul). La prédication tout humaine n’est cependant pas le récit égotiste ou narcissique d’une expérience d’âme ou de la rencontre-même du Maître, elle est annonce et elle est charisme : il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons. Sereinement, les différents accueils ou refus étant envisagés par le Christ, suggérant les réponses qu’y apporteront les disciples. C’est « carré » : restez-y… sortez de la ville en secouant la poussière de vos pieds… Là vous montrerez sa grandeur, exaltez-le à la face des vivants…. Exaltez le Roi des siècles ! Amen.


[1] - Esdras IX 5 à 9 ; cantique de Tobie XIII 2 à 7 passim ; évangile selon saint Luc IX 1 à 6
 

mardi 24 septembre 2013

le Temple fut terminé le troisième jour du mois de Adar, dans la sixième année du règne de Darius - textes du jour

Mardi 24 Septembre 2013

Prier… [1] ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la mette en pratique. L’attitude et la réponse du Christ averti que les siens tentent de l’approcher tandis qu’Il prêche a frappé les évangélistes, les versions concordent sur le dire de Jésus, une parole adressée à l’humanité entière, l’humanité d’adoption par le Fils et création du Père, inspirée et promise à la résurrection de la chair par l’Esprit Saint. Elle n’est certainement pas rebuffade d’un fils pour sa mère. Thérèse de Lisieux dit juste : la Vierge Marie, comme nous, a vécu de foi. Son fils, le fruit de ses entrailles… béni, ne lui apparaît pas plus qu’à nous dans sa divinité. C’est sa nature humaine qu’elle connaît et chérit, elle a confiance en lui, comme une mère inquiète, attentive et pourtant rayonnante d’amour et d‘une conscience de grandes perspectives – d’une certaine manière, cette inquiétude de toute mère, de la mienne, particulièrement et fréquemment exprimée de visage, des lèvres et de plume aussi. Er Jésus nous ramène tous, elle comprise, non à Sa propre nature divine, Il ne nous éclabousse pas de Sa gloire, sauf à ce moment au Thabor, réservé et donné à trois de ses disciples seulement, mais à ce corps mystique, à l’Eglise que nous formons, à cette fratrie allant du péché, de ;a distraction à l’éternité, cette fratrie humaine qui est la fratrie du Fils de Dieu fait homme. Et qu’historiquement, par des étapes très imagées, l’humanité construit, détruit, reconstruit : le Temple aux temps de Cyrus, de Darius et d’Esdras. Selon le texte : les dépenses de ces gens leur seront remboursées, exactement et sans délai, sur les fonds royaux, c’est-à-dire sur l’impôt de la province…. Ils doivent le rebâtir sur son site primitif. Quel est ce site ? le Christ des évangiles, le fils du charpentier, le fruit des entrailles d’une vierge appelée Marie.


[1] - Esdras VI 7 à 20 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Luc VIII 19 à 21
 

lundi 23 septembre 2013

le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière - textes du jour

Lundi 24 Septembre 2013

Prier… que serait ma foi si elle n’était une force ? elle ne serait pas relation à Dieu tout-puissant ?

Calme. Prier…[1] l’aphorisme terrible du Christ, quoique sans doute mal traduit… les fêtes et mémoires de saints, certains passages d’évangile dont celui-ci semblent revenir à une cadence accélérée. Sensation du temps à la fois indisponible et le peu de possible me fuit. Nous fuit ? Celuui qui a recevra encore, et celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il paraît avoir. Mais l’affirmation sonne neuf ce matin… qu’ai-je donc, qu’es-ce que je parais avoir, à mes yeux, aux yeux des tiers, indifférents, hostiles, aimants ?qu’ai-je gaspillé ? la parabole des talents. Faites attention à la manière dont vous écoutez. Nudité ou encombrement de la mémoire, de la conscience. Du stock pour mieux comprendre ? ou du superflu que je ne sais dégager ce qui m’est donné pour marcher, avancer, rayonner même à mes propres yeux, car lumière nous sommes originellement (l’enfant, notre Marguerite, pour ses parents) et sommes appelés à devenir plus intensément encore. Révélation de Dieu, sans doute, ce nous est particulier car relativement à Lui-même donc à tous, Il est éclatant. Révélation donc de nous-mêmes. Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Illustration ou exemple ? le fait historique du retour d’exil, des facilités accordées par Cyrus, la reconstruction du Temple. Conversion du roi des Perses ? ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le Seigneur, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre (Satan à Jésus du haut du Temple contemporain de Celui-ci) et il m’a chargé de lui bâtir un temple à Jérusalem, en Judée. Et Cyrus, le monde contemporain, celui d’Esdras et le sien, aujourd’hui le nôtre délèguent Israël, l’Eglise maintenant pour qu’ils bâtissent le temple du Seigneur, le Dieu d’Israël, le Dieu qui est à Jérusalem. Vœu que je réitère… le pape, laissant « les bureaux » à Rome, résidant désormais à Jérusalem et transformant les marmites et braises de la guerre en autel de campagne, les brandons passés par Dieu sur ce qu’avait préparé, en demi-sommeil, Abraham, père des croyants et déjà premier nouvel Adam. Amen. Ceux qui entrent...


[1] - Esdras I 1 à 6 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Luc VIII 16 à 18

dimanche 22 septembre 2013

nous pourrons acheter le malheureux pour un peu d'argent - textes du jour

Dimanche 22 Septembre 2013



Prier … [1] faites-vous des amis avec l‘argent trompeur, afin, que le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Le détournement total ; L’instrument d’échanges, la rémunération des efforts, de la production, de l’ingéniosité devenus les possédants de notre psychologie, de nos mœurs et de nos âmes. Question récurrente, « personnifier », identifier le mal. La figure du serpent et de la tentation, le démon, Belzébuth, le tentateur etc… toutes figures attentatoires au projet initial du créateur : le bonheur de l’homme et sa participation au bonheur et à la vie de Dieu, attentatoires à notre liberté, notre identité. L’argent serait du même ordre : le fonctionnement de la société dans sa version économie serait détourné et deviendrait objet d’adoration et d’exclusive, l’argent moyen et critère de tout en notoriété et en disposition-évocation de tout plaisir et de toute puissance. Symbole de réussite. La beauté de Lucifer. Jésus propose un autre usage : la prudence si fréquemment recommandée par réalisme : l’avenir, la venue, le jugement, le fait-même de Dieu. Nos chers Jésuites, particulièrement illustrés par celui qui a été élu pour brandir haut la houlette du berger… user du monde comme n’en usant point… La parabole de l’intendant est psychologiquement juste : un home riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu’il gaspillait ses biens…  Le gérant pensa : que vais-je faire ? … Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s’était montré habile, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. La distorsion effectivement : pas seulement l’argent, mais la soi-disant chasteté, les obsessions de pureté (évidemment sexuelle et « concrétisée » par l’abstinence et le refus, en réalité, d’admettre une des plus belles forces qui ait été donnée à la personne humaine, force relationnelle, force d’admiration et de soin mutuels, force spirituelle), voire même l’exercice de la profession, etc…  Nos déifications ; l’édification constante d’idoles qui nous prennent au rebours d’une liberté que nous n’avons pas conscience de perdre. Jésus prend « les choses » par un second aspect, le relationnel, entre nous. La confiance, ce que nous recevons d’autrui, si gratifiant : sa confiance. Elle peut être signe de celle de Dieu. L’article premier de la loi scoute (si belle et vraie pour son ensemble autant que pour chacun de ses énoncés) : le scout met son honneur à mériter confiance. Cette hantise implicite de mon adorable et vénérable mère qui m’assurait en fin de chacune de ses lettres, de sa confiance. La question-même selon le Christ est la confiance qui nous est donnée, dans notre capacité à nous « gérer » nous-mêmes : si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? Mon cher Moktar donna l’aphorisme du Christ comme titre à l’un des chapitres de ses mémoires. Il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous les hommes. La rançon pas en argent, mais en vie. La véritable valeur… et il n’y en a pas deux, à plus ou moins combiner. Le prophète Amos et nos façons d’aujourd’hui : la rentabilité poussant à toutes tromperies et oppressions. Puisse le pontificat de François être enfin celui d’une dénonciation impitoyable et sans échappatoire (je vais terminer ma lettre de l’entretien donné aux revues de la Compagnie, et scruter ce qui s’y annonce en ce domaine névralgique puisque toute la vie sociale en dépend, et aussi le diagnostic de la crise économique et donc politique, mondiale). Écoutez ceci, vous qui écrasez le pauvre pour anéantir les humbles du pays, car vous dites : « Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous puissions vendre notre blé ? Quand donc le sabbat sera-t-il fini, pour que nous puissions écouler notre froment ? Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix, et fausser les balances. Nous pourrons acheter le malheureux pour un peu d'argent, le pauvre pour une paire de sandales. Nous vendrons jusqu'aux déchets du froment ! » Le Seigneur le jure par la Fierté d'Israël : Non, jamais je n'oublierai aucun de leurs méfaits. »


[1] - Amos VIII 4 à 7 ; psaume CXIII ; 1ère lettre de Paul à Timothée II 1 à 8 ; évangile selon saint Luc XVI 1 à 13
 

samedi 21 septembre 2013

Jésus, qui avait entendu - textes du jour

Samedi 21 Septembre 2013

Hier
 
Attendant mes aimées, dos à un arbre, dans les parcs de stationnement du Leclerc à Vannes, commencé de lire l’entretien de François avec le directeur de la revue jésuite en Italie. Presque tout de suite, ma prévention du matin tombe, je réalise qu je passe un moment de réflexion, de révision de vie, de reprise de posession de moi-même, d’apprentissage d’une personnalité accomplie et claire, comme je l’avais vécu lundi dans le TGV Bretagne-Paris-Alsace avec le sel de la terre. Décor qui n’est plus de tran mais de passages des voitures, donc de profils successifs, de vies autres. Le pape et ses vocation comme celle de RATZINGER. Les amorces de mon roman sur mes chemins et carrefours d’amour, c’est-à-dire de femmes et d’itinéraires de vie – l’amour, la femme aimée, aimante étant depuis mon adolescence le déterminant essentiel de toutes mes ambiances, énergies quitte à tenter de partager mes hantises, mes habitudes de pensée, mes découvertes, jusqu'au temps présent où tout s’est transformée en habitation permanente de deux questions, le bonheur de ma femme, l’avenir de notre fille. Le texte de François m’amène à une autre interrogation de ma vie, aussi structurante, vocation religieuse ou sacerdotale, oui ? non ? et maintenant simple et nue relation à Dieu dont découlent une action-propagande-communication dans la cité et notre époque, en même temps que cette proximité devenue si consciente du passage et du trait sous l’addition.
Lu une dizaine de pages, soit le tiers du texte. Le décor planté avec hyabileté par les deux hommes qui parlent évidemment le même langage, pas seulement au spiituel, mais en mode de vie, dont il semble que François n’a jamais changé depuis ses débuts (vocation dominicaine dans un séminaire erga omnes tenu par les Jésuites…). Je note et repère, en ferait compte-rendu et somme en bout d’exercice. Aperçus et maximes sur le discernement et l’art de gouverner [1], à rapprocher de ceux donnés par le futur Benoît XVI, deux tempéraments, deux expériences, celle de François certainement supérieure en pratique, en cela il est l’homme de nos nécessités. Définitions applicables à la politque, le peuple : sujet, et piste ouverte, grande, immense, et aussi nécessaire que la réforme gouvernementale, l’infaillibilité pontificale est l’expression de l’inspiration et de l’unanimité populaires [2].
Racontant à midi nos quadratures de cercle et une seconde série de nos procès perdus, ceux concernant ma carrière et mes biens, à Michel, oreille complaisante mais sans opinion, je m’aperçois que je m’enfonce dans le désespoir, tellement nos impasses de trésorerie ou d’habitat en psychologie et en matériel sont avérées… nous dînons ce soir dans plusieurs ambiances, la mienne totalement déprimée, à laquelle heureusement peu d’attention est donnée, tandis qu’Edith avec volubilité continue son récit commencée en voiture sur sa journée d’enseignement… dans la dialectique qu’elle avait dénoncée de ses nouveaux collègues : inanité et inconsistance des élèves ans aucune base ni méthode, elle donne pourtant des éléments et notamment de possibles portraits de ces adolescents qui appellent en réalité la considération et la pratique d’enseignement fondée sur cette consdération. Tout en ayant des descrptions de ses classes, proches de celles d’enseignants de viongt ans, ma chère femme laisse entrevoir une manière interactive de faire et inventer le cours avec l’ensemble de celles et ceux qui lui sont confiés… 
Lumière, ce soir, Marguerite essayant de redonner sa leçon de claquettes puis inventant des chrorégraphies devant la glace de sa salle-de-bains. La joliesse de sa tête, avec des mèches montées de la nuque eu haut du crâne, la fraicheur de la voix, des attitudes quand elle vient à mes genoux (je suis assis sur le couvercle de la « lunette », de la les lumières roses et oranges de sa chambre, le mur au-dessus de son lti tapissés de collages, les poupes diverses alignées sous les oreillers leur faisant couverture nocturne) m’expliquer, campée et cambrée, telle chose qu’elle apprend ou improvise, puis elle repart. Prière simple, semi-endormie. Ces récitations au moins millénaires et notre vie personnelle, nos vies d’aujourd’hui, relation textuelle ? nudité de l’humilité sur le chemin djà emprunté par les milliards de gens qui ont dit-récité-pensé ces prières machinalement ou intensément…

Ce matin
 
Venu au lit dans l’acceptation d’une stérilité d’écriture définitive, faute d’énergie et d’organisation-disponibilité de « mon » temps (je n’ai plus de temps qui m’appartienne) et donc de concentration (énumération cruelle par ma chère femme de tous mes projets depuis quinze ans dont aucun n’a commencé d’être écrit et a fortiori terminé)  et d’un abandon aux circonstances. Je me suis éveillé sans paysage et à mesure que je vaquais aux simples choses du thé à préparer pour ma tendre gisante, une de nos chiennes ayant aussitôt occupé ma place, aux biscuits pour les chiens, aux colliers électriques à poser (disponibilité touchante de chacun de nos quatre-pattes, il m’est revenu une énergie, une sorte de joie à recevoir et le temps de la prière s’ouvre comme une fleur prête au butin de l’insecte.
Dans la joie et dans l’attente, prier… ces coincidences que j’aime tant, que je reçois comme une preuve de vie, comme la vérité. Généralement l’anticipation qu’il m’est donné de vivre mentalement de la phrase suivante ou de l’étape à venir du texte dans lequel je suis entré, en sorte que je l’écris autant que je le prie, en même temps que l’écrivain sacré… ces rêves de Marguerite, ainsi une invasion de sa salle-de-bains où elle se trouve avec un de ses petits amis de cœur, par des serpents, dont elle n’est pas défendue, et l’un la mord. Or, c’était juste l’épisode du serpent de bronze érigé par Moïse sur indication de Yahvé, qui était la lecture du jour. Maintenant, la vocation de Matthieu, dont (selon ma lecture d’hier après-midi, en pleun air…) un tableau est affectionné par le pape François en ayant l’image à Buenos-Aires et dans sa chambre 107 ou 104 à Sainte-Marthe du Vatican. Prier… [3] Matthieu le géant donne lapidairement le récit de sa vocation… Jésus vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi ». L’homme se leva et le suivit. La présence, le regard, la parole, le mouvement. La vie… Cela se passe à Capharnaüm, là où réside habituellement Jésus, chez Pierre. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs virent prendre place avec lui et ses disciples. Donc table ouverte… Jésus invité par les pharisiens et ses détracteurs, Jésus invitant, Matthieu le suivant est donc passé aussitôt à table avec son Seigneur. Explication de l’appel, de la vocation, de tout appel et de toute vocation : je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. Je reçois ici l’écho de ce que répond François à son jeune frère jésuite lui posant la question – genre PROUST – de qui il est ou comment il se définirait … je suis un pécheur, il commente ensuite à deux reprises, un ingénu… [4] d’une certaine manière, c’est notre misère et nos limites, voire un certain état de vie qui appellent le Seigneur à nous appeler. Et la vocation de l’humanité entière, préfigurée par l’Eglise c’est bien de constituer le Christ-même… au terme, nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la plénéitude de la stature du Christ. Quand Matthieu se lève de son bureau, c’est à cela qu’il part et qu’il va s’adonner. Jésus justifie l’appel et la disponibilité précisément par tout ce que les tiers pourraient reprocher au publicain, à son métier, à sa façon d’être et de faire.



[1] - « Ce discernement requiert du temps. Nombreux sont ceux qui pensent que les changements et les réformes peuvent
advenir dans un temps bref. Je crois au contraire qu’il y a toujours besoin de temps pour poser les bases d’un changement
vrai et e!cace. Ce temps est celui du discernement. Parfois au contraire le discernement demande de faire tout de suite ce
que l’on pensait faire plus tard. C’est ce qui m’est arrivé ces derniers mois. Le discernement se réalise toujours en présence du
Seigneur, en regardant les signes, en étant attentif à ce qui arrive, au ressenti des personnes, spécialement des pauvres.
Mes choix, même ceux de la vie quotidienne, comme l’utilisation d’une voiture modeste, sont liés à un discernement spirituel
répondant à une exigence qui naît de ce qui arrive, des personnes, de la lecture des signes des temps. Le discernement
dans le Seigneur me guide dans ma manière de gouverner. Je me méfie en revanche des décisions prises de
manière improvisée. Je me mé#e toujours de la première décision, c’est-à-dire de la première chose qui me vient à l’esprit lorsque je dois prendre une décision. En général elle est erronée. Je dois attendre, évaluer intérieurement, en prenant
le temps nécessaire. La sagesse du discernement compense la nécessaire ambiguïté de la vie et fait trouver les moyens les
plus opportuns, qui ne s’identient pas toujours avec ce qui semble grand ou fort. »

[2] -  « Personne ne se sauve tout seul, en individu isolé, mais Dieu nous attire en considérant la trame complexe des relations
interpersonnelles qui se réalisent dans la communauté humaine. Dieu entre dans cette dynamique populaire.
Le peuple est sujet. Et l’Église est le peuple de Dieu cheminant dans l’histoire, avec joies et douleurs. Sentire cum Ecclesia (sentir avec l’Église), c’est, pour moi, être au milieu de ce peuple. L’ensemble des dèles est infaillible dans le croire, et il manifeste son infallibilitas in credendo à travers le sens surnaturel de la foi de tout le peuple en marche. Voilà pour
moi le sentir avec l’Église dont parle Saint Ignace. Quand le dialogue entre les personnes, les Évêques et le pape va dans
cette direction et est loyal, alors il est assisté par l’Esprit Saint. Ce n’est donc pas un sentir faisant référence aux théologiens.
C’est comme avec Marie : si nous voulons savoir qui elle est, nous nous adressons aux théologiens ; si nous voulons
savoir comment l’aimer, il faut le demander au peuple. Marie elle-même aima Jésus avec le coeur du peuple, comme
nous le lisons dans le Magnicat. Il ne faut donc pas penser que la compréhension du sentir avec l’Église ne soit référée
qu’à sa dimension hiérarchique. » Après un moment de pause, le pape précise pour éviter tout malentendu : « Évidemment, il faut rester bien attentif et ne pas penser que cette infallibilitas de tous les fidèles, dont je  suis en train de parler à la lumière du Concile, soit une forme de populisme. Non, c’est l’expérience de notre Sainte Mère l’Église hiérarchique, comme l’appelait Saint Ignace, de l’Église comme peuple de Dieu, pasteurs et peuple tous ensemble. L’Église est la totalité du peuple de Dieu. Je vois la sainteté du peuple de Dieu, sa sainteté quotidienne. C’est une “classe moyenne de la sainteté” dont tous peuvent faire partie,
celle dont parlait Malègue. » Le pape se réfère ici à Joseph Malègue (1876-1940), un écrivain français qui lui est cher, en particulier à sa trilogie incomplète Pierres noires. Les Classes moyennes du Salut. Certains critiques français l’appelèrent le « Proust catholique ».

[3] - Paul aux Ephésiens  1 à 13 ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IX 9 à 13

[4] - « Si, je peux peut-être dire que je suis un peu rusé (un po’ furbo), que je sais manoeuvrer (muoversi), mais il est vrai
que je suis aussi un peu ingénu. Oui, mais la meilleure synthèse, celle qui est la plus intérieure et que je ressens comme
étant la plus vraie est bien celle-ci : Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard. » Il poursuit : « Je suis un
homme qui est regardé par le Seigneur. Ma devise, Miserando atque eligendo, je l’ai toujours ressentie comme profondément
vraie pour moi2. Le gérondif latin miserando me semble intraduisible tant en italien qu’en espagnol. Il me plaît de le
traduire avec un autre gérondif qui n’existe pas : misericordiando (en faisant miséricorde). »