dimanche 30 novembre 2014

neuvaine de l’Immaculée Conception





Présentation : Voici la grande « Neuvaine de l’Immaculée Conception » à la Sainte Famille du 30 novembre au 8 décembre 2014, bénie et encouragée par Sa Sainteté le Pape François. Comme chaque année, l’Eglise Catholique nous demande, en effet, de nous tourner vers l’Immaculée Conception en ces premiers jours de l’Avent. Avec confiance et peu importe la situation dans laquelle nous nous trouvions, nous sommes invités à ouvrir notre cœur pour déposer tout ce que nous portons : nos joies et nos peines, nos luttes et nos échecs, nos désirs, dans le cœur de Marie, notre très Sainte Vierge, au cours de cette Neuvaine Mariale mondiale de Prière.


Prière du 30 novembre au 8 décembre 2014

1°) Chaque jour une dizaine de chapelet, suivie de 3 fois l’invocation:
« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous. »
2°) Une communion le jour du 8 décembre ou un jour de l’octave – confession recommandée.

*PRIÈRE (à dire chaque jour de la neuvaine)

« Ô Marie, Vierge Immaculée, avec la Sainte Famille, Foyer d’amour, nous Vous prions d’apporter l’Espérance aux couples menacés par la désunion, aux parents isolés ou en détresse, aux enfants privés d’éducation et de tendresse.
Secourez les familles éprouvées par la guerre, la misère ou la maladie.
Mère très aimante de Jésus, entourez chaque famille de Votre affection maternelle pour qu’elle soit un lieu de prière, de partage, de service et de joie, une voie privilégiée d’évangélisation et un signe visible de la Miséricorde divine.
Marie, Fille du Très-Haut, aidez-nous à vivre sous la conduite de l’Esprit-Saint, dans la communion des cœurs, le respect mutuel, la générosité, la fidélité aux engagements et la confiance dans la vie. Avec Saint Joseph Votre époux, donnez à chaque membre de nos familles de témoigner de la beauté du Mariage, d’exprimer sa Foi de façon concrète et d’accomplir la Volonté du Père. Amen.


QUE L’IMMACULEE CONCEPTION NOUS BENISSE !

ce que je vous dis là, je le dis à tous - textes du jour

Dimanche 30 Novembre 2014


Prier… hors toute théologie, et même « vue de foi », la force extraordinaire de l’Eglise tient dans ce qui – directement – n’est ni révélation ni sophrologie ni science politique : l’institution pontificale (qui n’a de réplique que la succession des Dalaï-Lama, quoique celle-ci semble devoir être difficile, quelle attitude vis-à-vis de la submersion chinoise ?), la continuité des écrits et commentaires depuis le moment du Christ sur terre, ainsi ce matin, les homélies de Pierre de Blois et de Cyrille de Jérusalem, sur le même thème de l’eschatologie et de « la fin du monde » ou des temps… La prière d’Isaïe [1]… s’il est trois avènements du Christ, bien caractérisés d’expérience personnelle du chrétien, et sans doute de tout homme de bonne volonté ou au minimum de curiosité (la présence historique, la présence à notre âme et en conscience, l’angoisse ou la certitude du dénouement individuel et collectif), il y a aussi les trois observances de comportement pour que nous soyons à l’unisson de ces avènements et événements. Personne n’invoque plus ton nom, nul  ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos  fautes. Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. Prière, conscience de nos péchés… nos fautes, comme le vent, nous emportaient. En réponse, grâce et force du Christ. Aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ. Si nous étions vraiment, si j’étais vraiment dans cette attente, quel dépouillement certes, quelle lucidité en tout, mais aussi quelle disponibilité pour aider, accompagner autrui, l’écouter et ensemble soulever les montagnes…  C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. Et ainsi nous pouvons répondre à la divine prescription, dite tout humainement par Jésus à ses disciples : prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment… ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez !  Alors, notre prière d’avent : que ta main soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force. Jamais plus nous n’irons loin de toi, fais-nous vivre et invoquer ton nom ! grâce, quand nous en sommes bénéficiaires, explicitement, mais en humanité entière, implicitement selon notre intuition ou notre nostalgie du bonheur, de l’accomplissement, de Dieu : en lui, Jésus Christ, vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu. Oui.


[1] - Isaïe LXIII 16.17 & LXIV 2 à 7 ; psaume LXXX ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 3 à 9 ; évangile selon saint Marc XIII 33 à 37

samedi 29 novembre 2014

voici que je viens sans tarder - textes du jour

Samedi 29 Novembre 2014


Les paysages mentaux, notre abattement ou notre surrection. Et hier soir, pour la première fois depuis des semaines, la sensation que des forces, « mes » forces ? reviennent. Sans doute, parlons-nous beaucoup plus entre nous trois, pas en temps, mais en vérité. Progrès de Marguerite à bicyclette, lecture d’un petit livre « de son âge », série d’aventures d’un groupe de cinq filles de nationalités et pays très différents, 160 pages : c’est enchanteur en textes et surtout qu’elle soit passionnée, lisant d’affilée sans interruption ce qu’elle a acheté avec sa mère en sortant de classe.  – Anniversaire aujourd’hui de la mort du Frère Claude, moine de Kergonan. Edith et moi portons implicitement mais nous allons nous « activer » une belle cause de canonisation : l’exemplarité d’une obéissance fondée sur une écoute résolue de l’Esprit Saint pour toute attente et tout projet (le sien était grand) et gratifiée d’une spiritualité sponsale (avec l’originalité magnifique d’avoir reçu ainsi six épouses : Marie, Anne, Thérèse, j’en oublie et une Marie-Pierre religieuse au Nigeria). Seconde cause, celle de l’orgueil et de la libido qui tintent au cœur et aux oreilles d’un des fondateurs les plus charismatiques de la France pour la seconde moitié de son XXème siècle, l’Abbé Pierre, que ma chère femme et moi avons connu et soutenu quand il n’y avait plus personne… Zermatt, Praglia, Rome : été de 1996, « affaire Garaudy », la meule de l’antisémitisme au cou. – Tâtons du couple à tous âges de la rencontre, de l’union, de la biologie, de la physiologie : discernement ? l’émerveillement. – Et nos chiens, les jeunes certes, mais surtout ceux qui vieillissent, peut-être pour leurs derniers mois : la confiance qu’ils nous manifestent continuellement.
Prier… [1] voici que je viens sans tarder…  restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver et de paraître debout devant le Fils de l’homme. Jésus entretenant ses disciples, vivant parmi eux toutes les années de leur pérégrination ensemble, d’un apostolat ensemble, d’une vie quotidienne totalement ensemble… et pourtant Jésus parlait à ses disciples de sa venue. Sans doute, l’avenir et l’eschatologie, mais les consignes immédiates et constantes, sobriété et vigilance, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie. Perspective : il n’y aura plus aucune malédiction… la nuit n’existera plus, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera. … Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit, un troupeau guidé par sa main.
Voici bien le jour et la réalité d’y être introduit et accompagné : amour de Dieu, amour conjugal, amour familial, communion des saints, des martyrs, de nous tous, universellement, en marche pour le repos, l’accomplissement. Avent. Attente et vie déjà, complètement. Noël. L‘année spirituelle : au milieu de la place de la ville, entre les deux bras du fleuve, il y a un arbre de vie qui donne son fruit douze fois… un fleuve resplendissant comme du cristal qui jaillit du trône de Dieu et de l’Agneau… un ange m’a montré l’eau de la vie.


[1] - Apocalypse de Jean XXII 1 à 7 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XXI 34 à 36

vendredi 28 novembre 2014

le prétexte familial



Re: TR: «  La famille est une priorité, ensemble agissons ! »


c'est au couple de résister à ce qui en chacun tend à le désagréger





Le 27/11/2014 10:36,  ...  a écrit :

Bonjour à tous,
Je vous transfère ce message qui me semble important et urgent.
N’hésitez pas non plus à adhérer aux AFC, avec internet c’est facile et rapide, ça ne coûte pas grand chose et ça leur donnera du poids pour les négociations avec le gouvernement.
C’est, il me semble, un devoir citoyen et chrétien de défendre la famille.
En communion de prière pour la famille,


De : Bertrand de Vulpillieres [mailto:vulpillieres7@yahoo.fr]
Envoyé : jeudi 27 novembre 2014 00:47
À : bertrand de vulpillieres
Objet : La famille est une priorité, ensemble agissons !

Chers amis,
Il est encore temps d’agir pour manifester votre désaccord avec la déconstruction de la politique familiale.
Vous trouverez ci-après le pourquoi, le comment, et les moyens d’action.

Ne tardez pas: le vote final par l’Assemblée Nationale du Plan de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2015, (comprenant entre autres: la proposition d’une mise sous condition de ressources des allocations familiales) a de grandes chances d’être avancé au 1er décembre.

Manifestez-vous ! C’est important.
Merci

amicalement,
Bertrand de Vulpillières (06 19 30 76 17) 



            Ensemble agissons !    

La politique familiale est en danger : agir aujourd'hui est nécessaire !


Ces dernières semaines, la politique familiale à la française est profondément remise en question.
Le rythme s’accélère : après la réduction du quotient familial ou la fiscalisation des majorations familiales de retraites, voici maintenant le remaniement du congé parental et la proposition d’une mise sous condition de ressources des allocations familiales. Jusqu’où iront-ils?

Ensemble, agissons pour préserver la politique familiale !
Afin de manifester votre désaccord avec la déconstruction de la politique familiale, nous vous proposons 3 actions :

   Je participe à la manifestation virtuelle Le F$L - Famille à Solidarité Limitée

Pendant des décennies, cette politique familiale a été notre meilleur investissement et un levier puissant pour l'emploi, le financement des retraites, la consommation... Quand d’autres pays européens peinaient à renouveler les générations, la France affichait encore, elle, un des meilleurs taux de fécondité (2,01 enfant par femme en 2012 ; 1,99 en 2013).

Sous prétexte de redressement économique, le gouvernement procède actuellement à la déconstruction de la politique familiale ! 

Les Associations Familiales Catholiques agissent depuis toujours pour promouvoir la politique familiale et la famille.
Pour en savoir plus sur nos actions, cliquer ici.

Maintenant, il faut aller plus loin !
Les familles sont à la peine. Pour elles, les AFC doivent peser aujourd’hui auprès des pouvoirs publics. C’est donc le moment d’être généreux.
Faisons bouger les lignes !



De : Bertrand Fessard de Foucault [mailto:b.fdef@wanadoo.fr]
Envoyé : jeudi 27 novembre 2014 20:57
À : 

Objet : Re: TR: La famille est une priorité, ensemble agissons !
Ce qui menace la famille vraiment, chère ... , c'est la rupture du couple.
Fraternellement.
Le 28/11/2014 10:49, ...  a écrit :
Lorsque les familles ne se sentent plus reconnues, plus soutenues, plus aidées… cela n’encourage pas de nouvelles familles à se créer. Il ne faut pas penser à nous seuls, qui avons le bonheur d’avoir une famille, mais aux générations qui viennent, qui rencontreront des difficultés que nous n’avions pas à l’époque, en plus de celles que nous connaissons, et qui n’auront peut-être ni le goût, ni la possibilité de fonder une famille !
N’êtes-vous pas d’accord ?



De : Bertrand Fessard de Foucault [mailto:b.fdef@wanadoo.fr]
Envoyé : vendredi 28 novembre 2014 11:51
À : 

Objet : c'est au couple de résister à ce qui en chacun tend à le désagréger ---  Re: TR: La famille est une priorité, ensemble agissons !

Chère ... ,

c'est le couple et non l'Etat ou même l'Eglise, qui fait la famille
. Qu'il y ait une politique nataliste, c'est effectivement affaire publique (la loi de 1920 qui l'a initiée était une mpolitique, pas une morale), elle n'est pas en cause. Les crèches, la proximité de l'école, une législation très sévère pour le respect des congés maternité et parentaux, le travail aux jeunes dès la sortie du système scolaire, c'est cela qui permet les enfants et accentue la propension à en concevoir. Le déclin du mariage et la propension aux divorces et "recompositions" familiales ont déjà plusieurs décennies, ce n'est pas une politique d'Etat, c'est une évolution des moeurs, des sensibilités et aussi des progrès biologiques (allongement de la vie, précocité des jeunes) autant que la dégradation des solidarités sociales et des équilibres économiques.

S'il y carence et responsabilité de l'Etat, c'est dans la conduite de notre économie et dans l'indigence de nos dirigeants à susciter une Europe à la mesure de ce que notre époque requiert, à tous égards. Il n'y a aucune agression contre la famille.

En revanche, depuis la campagne présidentielle de 2012, commencée à la bougie en fond d'abside d'une chapelle romane (Sarkozy, candidat), jusqu'à la salle imposant au même, il y a quelques jours de prononcer ce qu'il n'avait pas prévu de dire : abrogation de la loi Taubira, il y a un mouvement en France qui tend à contrôler l'ensemble de la "droite" du Front national à l'UDI en passant par une part de l'UMP dont l'avenir dira si elle est majoritaire, et qui est tout simplement totalitaire et réactionnaire d'ambition, avec comme habileté de se couvrir de valeurs et de religion, avec le soutien avoué de quelques évêques - c'est comme cela que je lis les "méditations" de la neuvaine pour la France - et de prêtres "intégristes". C'est nouveau. Ce n'est pas un renouveau de la foi. Quand l'Eglise était quasiment au pouvoir avant 1789 en France, y avait-il plus de foi ? qu'aujourd'hui ? Pour l'heure, "c'est parti pour" une tentative durable et protéiforme d'embrigadement en faisant croire à une ambiance agressive contre Dieu, l'Eglise, la "vie", la famille, l'école, la liberté de ... etc... de faire croire à une persécution programmée et résolue de tout ce qui serait chrétien, sinon divin. C'est fou, même si cela "marche". C'est un détournement de la crédulité.

Je crois que c'est une confusion dramatique. La question de France est en ce moment celle d'un pays qui a perdu le sens et le goût de la démocratie, qui du coup n'a plus d'élites morales et désintéressées, et qui - encore du coup - est incapable de restructurer son économie.

Je crois à la ferveur de chacun, au goût de Dieu, voire à la piété, de chacun, ravivée éventuellement par des exercices collectifs, et j'essaie d'approfondir une culture religieuse à la fois informée de l'actualité mondiale, et se fondant sans cesse sur la Bible, la liturgie quotidienne, la prière. Voilà pour les chrétiens. Qui ainsi fondés peuvent ne pas imiter pour certains, certains des intégristes musulmans assoiffés d'imposer leurs idées et leurs moeurs aux autres. Ce qui convertit autrui, c'est ce qui nous oblige à nous convertir nous-mêmes : la charité, le dévouement que le fondement en soit ou non explicite. En revanche, nous savons bien, quant à nous, d'où nous viennent toute force et toute inspiration.

Je compte bien aller, dès que nous aurons de nouveau deux voitures, aux exercices de Kério.

J'ai toute confiance dans l'avenir et de notre pays, et de l'Europe, et de l'Eglise en France.

Affection.

N B le pape François aux "représentants des nouvelles communautés" réunis au Vatican le samedi 22 novembre :

L'homme d'aujourd'hui vit de sérieux problèmes d'identité et des difficultés à faire ses propres choix. C'est pour cela qu'il a une propension à se faire conditionner, à déléguer aux autres les décisions importantes. Il faut résister à la tentation de se substituer à la liberté des personnes, de les diriger sans attendre qu'elles mûrissent réellement... Un progrès moral ou spirituel obtenu en s'appuyant sur l'immaturité des gens est un succès apparent, destiné à faire naufrage.


la persécution contre la famille ? le christianisme ? en France

sachez que le Royaume de Dieu est proche - textes du jour

Vendredi 28 Novembre 2014


Prier…  [1] les durées dans l’Apocalypse, une autre histoire, d’autres civilisations que les nôtres ou leur réduction, leur analyse selon le spirituel ? en transcendance ? devant sa face, le ciel et la terre s’enfuirent sans laisser de trace. L’intense décapement, le discernement. Le livre de la vie, les morts furent jugés selon ce qu’ils avaient fait, d’après ce qui était écrit dans les livres. La mer rendit les morts qu’elle contenait ; la Mort et le séjour des morts rendirent aussi ceux qu’ils retenaient chez eux et chacun fut jugé selon ce qu’il avait fait. Et l’aboutissement qui n’est pas lieu mais personne. Lieu et personne ne font qu’un en Dieu, habitation mutuelle. Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer. Et j’ai vu descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux. Et le Christ précise : le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. – Demeurer devant l’apparence du mystère, mais en vivant la permanente ouverture du tabernacle divin, dont la prière, la plus fugitive, la plus fortuite, nous donne déjà la sensation. Alors, l’aventure de demeurer plus longtemps et de prier. Avec celles et ceux dont nous croyons qu’ils en ont besoin, avec celles et ceux qui peut-être prient pour nous, avec celles et ceux qui espèrent une amélioration de nos vies et de nos mondes, avec tous ceux car tous nous sommes et serons bénéficiaires de l’espérance et de la prière du Christ en croix. Voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu’ils bourgeonnent, vous n’avez qu’à les regarder pour savoir que l’été est déjà proche.


[1] - Apocalypse de Jean XX 1 à 11 passim & XXI 2 ; psaume LXXXIV ; évangile selon saint Luc XXI 29 à 33

jeudi 27 novembre 2014

le pape François : ne pas conditionner les consciences

sa fidélité demeure d'âge en âge - textes du jour

Jeudi 27 Novembre 2014


Je m’habitue à ma propre épouvante : vieillissement et stérilité. – Misère, sous tant de formes, la mienne, je la sais et si Dieu le veut et m’en donne les moyens, j’ai à la surmonter, les surmonter, mais… l’un de nos plus haut gradés et prestigieux de notre médecine militaire, effondré de tristesse sur l’évolution de notre pays et enragé de la destruction du Val-de-Grâce notre fleuron mondial, sur ordre de qui ? selon l’idée de qui ? et pour quelles soi-disant économies : mouvement d’envoyer à FH ses insignes de commandeur dans la Légion d’honneur (les décorations qui étaient rendues à Pétain sous l’Occupation) et de protester, mais tenue par la consultation qu’il veut conserver, ses patients et malades sont vraiment sa « vie », et aussi par un des éléments de solde de maintien partiel en activité. Sa misère est d’être tenu, du moins à mes yeux, aux siens ? je ne sais. La mère alcoolique d’une des amies de classe de notre fille, semi-fête d’anniversaire hier, cela tourne tellement mal et sans la moindre festivité que Marguerite sort dans la rue et attend d’être remmenée chez nous, tandis que chacun des enfants crie sur les autres… NS faisant savoir, incontinence verbale depuis ses successifs « retours » qu’il n’avait pris Rachida Dati à ses côtés, en campagne et au gouvernement, que parce qu’elle est immigrée de naissance et que cela « ferait bien »… même reproche de la droite à la gauche pour l’actuelle ministre de l’Education, Belkacem… la France, grande et généreuse, et surtout sachant si bien intégrer… la voici s’avouant donc misérable, affreuse… et deux au moins de nos chiens, vieillis, que l’on sent aller vers leur fin en ce monde… Ma misère me rapproche de Dieu, je n’entre pas dans ces « motivations » de foi ou d’attachement spirituels que seraient la félicité, la joie éternelles, la récompense, le Royaume-même. Je suis attaché à Dieu, parce qu’Il m’a attaché et me conserve à Lui, que ce m’est tout naturel et simplement parce que Lui est Dieu, qu’Il me révèle son identité : toute-puissance et compassion. En cela, je comprends parfaitement l’Islam. Et les évangiles, la prière, la pérennité de l’Eglise me gratifient du magnifique supplément, Dieu, je Le connais, je Le retrouve à chaque instant.  Loué soit-Il, notre misère n’est que superficielle, quelle qu’elle soit. Elle n’est ni nous, ni Dieu, elle est chemin et appel, en vérité, en situation.
Prier… [1] ce seront des jours où Dieu fera justice pour accomplir toute l’Ecriture… il y aura une grande misère dans le pays…  Horreur et terreur, mais quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Elle n’est pas d’ordre humain, ni réorganisation du monde, de l’économie, de la société, ni une médecine, elle est une venue, elle est un événement, un homme-événement, Dieu-événement : on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire, celui-là même née d’une femme et qui arpenta nos routes antan, pas bien loin, deux millénaires et la Palestine à quatre heures d’avion, quelques jours de bateau aux temps de César et de Paul. C’est à notre Dieu qu’appartiennent le salut, la gloire et la puissance car ses jugements sont vrais et justes. … venez dans sa maison lui rendre grâce, car nous sommes passés de terribles annonces : la lumière de la lampe chez toi ne brillera jamais plus. Le chant du jeune époux et de son épouse chez ne s’entendront jamais plus, à l’invitation souveraine, totale et universelle : Ecris ceci. Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau. En être ? mais oui.


[1] - Apocalypse de Jean XVIII 1 à 23 & XIX 1 à 9 passim ; psaume C ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28

mercredi 26 novembre 2014

Pail VI - consécration de l'abbaye bénédictine du Mont Cassin restaurée & saint Benoît, proclamé patron de l'Europe . 24 Octobre 1964


 

Saint Benoît

Patron de l’Europe

La Documentation Catholique 46e année — T. LXI — Numéro 1436. — 15 novembre 1964 — Col. 1441 — 1448. Traduction, d'après le texte italien publié par l'Osservatore Romano du 25 octobre, et sous-titres de la D. C.

Allocution prononcée par S. S. Paul VI au Mont Cassin 

Voici l'allocution que le Saint-Père a prononcée à Montecassino le 24 octobre, après avoir consacré la basilique de la célèbre abbaye qui avait été détruite le 15 février 1944 par les bombardements alliés (1) : 

Messieurs les Cardinaux, vénérés confrères Archevêques et Evêques, Révérend Abbé de ce célèbre monastère, illustres Messieurs revêtus de l'autorité civile et militaire, prêtres, moines et religieux ici présents, étudiants hôtes de cette maison, fidèles et pèlerins venus à cette rencontre, quel salut vous adresserons-Nous, sinon celui qui semble avoir son expression la plus vraie et la plus familière dans ces paroles usuelles de la piété chrétienne : « Paix à cette maison et à tous ceux qui l'habitent. 

LA PAIX BÉNÉDICTINE

         La paix, nous la trouvons ici comme un trésor jalousement gardé, et Nous l'apportons comme le meilleur don de Notre ministère apostolique. En dispensant les mystères divins, celui-ci offre en effet avec une prodigalité aimante cette effusion de vie qu'est la grâce, source première de paix et de joie. La paix, nous la célébrons ici comme une lumière resplendissant de nouveau après la guerre qui avait éteint sa flamme sainte et bienfaisante.

Paix à vous, Fils de saint Benoît, qui avez fait de ce mot si noble et si doux l'emblème de vos monastères. Vous l'écrivez sur les murs de vos cellules et de vos cloîtres, mais, mieux encore, vous l'imprimez dans vos coeurs comme une loi douce et forte, et vous le laissez transparaître comme un sublime style spirituel dans l'élégante gravité de vos gestes et de vos personnes.

Paix à vous, élèves de cette école du service de Dieu et de la science sincère. La paix, vous la respirez ici comme une atmosphère tonifiante pour toutes les bonnes pensées, toutes les bonnes volontés ; et vous faites l'expérience, en laquelle se résume toute pédagogie, que la paix du Christ est principe et terme de toute plénitude humaine, étant le reflet de la pensée de Dieu sur les choses humaines.

Paix à vous, hommes de la cité terrestre qui avez eu l'intelligence et le courage (toutes qualités nécessaires pour monter ici) de venir chercher en ce lieu, comme en une source fraîche et secrète, la force spirituelle qui semble étrangère à vos activités temporelles, mais ne leur en est que plus nécessaire : la force morale, l'espérance qui les élève et les rachète de leur tragique vanité, la bonté en laquelle devrait se résoudre tout effort humain et dont la suprême synthèse se trouve dans la conversation psalmodiée avec Dieu.

Paix à vous, enfin, Frères de la sainte Eglise, qui êtes venus avec Nous sur cette sainte montagne. Vos âmes évoquent ici des souvenirs anciens, des traditions séculaires, des monuments de la culture et de l'art, des figures de pasteurs, d'Abbés, de moines et de saints. Comme devant un torrent s'apaisant en un fleuve majestueux, vous entendez la voix enchanteresse et mystérieuse de l'histoire qui passe, de la civilisation qui naît et se précise, de la chrétienté qui peine et s'affirme. Ici, vous sentez battre le coeur de l'Eglise catholique. Peut-être votre mémoire évoque-t-elle ces paroles que Bossuet adressait à Mabillon, un grand bénédictin : . Je trouve dans l'histoire de votre saint ordre ce qu'il y a de plus beau dans celle de l'Eglise.      (OEuvres, XI, 107.)

UNE FAUSSE IDÉE DE LA PAIX


Mais parmi toutes les impressions que suscite en ce moment dans nos coeurs cette maison de paix, il en est une qui semble dominer les autres : la vertu génératrice de la paix. Il arrive souvent que l'idée de paix soit associée à celle de tranquillité, de cessation et de solution des conflits dans l'ordre et l'harmonie. Nous avons facilement tendance à voir la paix comme l'inertie, le repos, le sommeil, la mort. Il y a toute une psychologie, exprimée dans une certaine littérature, qui accuse la vie pacifique d'immobilisme, de paresse, d'incapacité et d'égoïsme, et qui, par contre, vante la lutte, l'agitation, le désordre et même le péché comme source d'activité, d'énergie, de progrès. 

L'ÉPILOGUE DE LA GUERRE 

Mais ici, la paix nous apparaît aussi vraie que vivante, active et féconde ; elle montre combien elle est capable de reconstruire, de renaître, de régénérer.

Ces murs nous le disent : c'est la paix qui les a relevés. Aujourd'hui encore, il nous semble impensable que la guerre se soit acharnée contre cette abbaye, que cet incomparable monument de religion, de culture, d'art, de civilisation ait été victime d'un des gestes les plus féroces et les plus aveugles de sa fureur. Et aujourd'hui nous n'osons en croire nos yeux en voyant reconstruit ce majestueux édifice, comme si rien n'était arrivé, comme si sa destruction n'avait été qu'un songe, comme si nous avions oublié la tragédie qui en avait fait un amas de ruines. Frères, laissez-Nous pleurer d'émotion et de gratitude. En raison de la charge que Nous occupions auprès du Pape Pie XII, de vénérée mémoire, Nous avons été un témoin bien informé de tout ce que le Saint-Siège a fait pour épargner à cette forteresse, non des armes, mais de l'esprit, le grave outrage que fut sa destruction. Cette voix suppliante et souveraine, voix désarmée de la foi et de la civilisation, ne fut pas écoutée. Montecassino fut bombardé et démoli, et ce fut là un des épisodes les plus tristes de la guerre. Nous ne voulons pas, aujourd'hui, nous faire juges de ceux qui en furent la cause. Mais nous ne pouvons pas ne pas déplorer encore une fois que des hommes civilisés aient osé exercer une violence barbare contre la tombe de saint Benoît. Cependant, Nous ne pouvons pas contenir Notre joie en voyant qu'aujourd'hui les ruines ont disparu, que les saints murs de cette basilique sont relevés, que l'austère grandeur de l'ancien monastère se retrouve dans le nouveau. Bénissons le Seigneur.

C'est la paix qui a accompli ce prodige. Ce sont les hommes de paix qui en ont été les agents magnifiques et actifs. Us sont dignes d'être appelés fils de Dieu, comme dans la béatitude : « Bienheureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Matth., 5, 9.)

Bienheureux les artisans de paix. Nous voulons louer tous ceux à qui revient le mérite de cette gigantesque oeuvre de reconstruction : l'Abbé de ce monastère, ses collaborateurs, les bienfaiteurs, les techniciens, les artisans, les ouvriers. Une reconnaissance particulière est due aux autorités italiennes qui ont tout fait pour qu'ici l'oeuvre de la paix triomphe sur celle de la guerre. Montecassino est ainsi devenu le symbole de toute la peine fournie par le peuple italien pour la reconstruction de ce cher pays terriblement lacéré d'un bout à l'autre de son territoire, et qui, grâce à Dieu et au courage de ses fils, s'est redressé tout de suite, plus beau et plus jeune.

Nous célébrons donc la paix. Nous voulons, ici, marquer symboliquement l'épilogue de la guerre. Dieu veuille que ce soit celui de toutes les guerres ! Ici, nous voulons « forger les épées en socs et les lances en faux. » (Is., 2, 4) ; que les immenses énergies employées par les armes à tuer et à détruire servent à vivifier et à construire. Et pour qu'il en soit ainsi, nous voulons ici régénérer dans le pardon la fraternité des hommes. Renonçant à la mentalité qui prépare la guerre dans la haine, l'orgueil et l'envie, nous voulons lui substituer la résolution et l'espérance de la concorde et de la collaboration. Nous voulons ici préparer les esprits à la paix chrétienne, à la liberté et à I'amour. Que Montecassino soit toujours un phare de sainteté et de fraternité.

L'EGLISE ET LE MONDE ONT BESOIN DE LA VIE RELIGIEUSE


Mais est-ce seulement grâce à sa reconstruction que Montecassino polarise ces voeux qui, Nous semble-t-il, expriment le sens de notre histoire contemporaine et future? Non, certes. C'est sa mission spirituelle qui trouve dans l'édifice matériel le siège et le symbole lui permettant de s'exercer. C'est sa capacité d'attraction et de rayonnement spirituel qui peuple sa solitude des énergies dont a besoin la paix du monde.
Et ici, frères et fils, Nous devrions faire l'apologie de l'idéal bénédictin. Mais Nous pouvons bien penser que ceux qui Nous entourent sont bien informés de la sagesse qui anime la vie bénédictine, que ceux qui la professent en connaissent pleinement les intimes richesses et entretiennent en eux ses sévères et aimables vertus. Nous en avons Nous-même fait l'objet de longues réflexions. Mais il Nous semble superflu et présomptueux d'en parler aujourd'hui. D'autres en parleront et révéleront les secrets enchanteurs de cette vie qui ici se poursuit d'une façon florissante.

A Nous il revient de porter un autre témoignage que celui concernant le caractère de la vie monastique, et c'est celui-ci : aujourd'hui encore, l'Eglise a besoin de cette forme de vie religieuse ; aujourd'hui encore, le monde en a besoin. Nous Nous dispenserons d'en apporter la preuve que, du reste, chacun voit apparaître d'elle-même dans Notre affirmation. Oui, l'Eglise et le monde, pour des raisons différentes mais convergentes, ont besoin que saint Benoît sorte de la communauté ecclésiale et sociale pour se retirer dans la solitude et le silence d'où nous parviennent les accents enchanteurs de sa prière apaisée et profonde. De là, il nous attire et nous appelle au seuil de son cloître pour nous offrir le cadre d'une communauté assurant le « divin service » d'une petite société idéale où enfin règnent l'amour, l'obéissance, l'innocence, la liberté des choses et l’art d'en bien user, ta prédominance de l'esprit, en un mot : la paix, l'Evangile. Saint Benoît, revenez pour nous aider à retrouver notre vie personnelle, cette vie personnelle dont nous avons soif et que le développement de la vie moderne, qui nous vaut le désir exaspéré d'être nous-mêmes, étouffe en même temps qu'il la réveille, trompe, en même temps qu'il en fait prendre conscience.

LE BESOIN DE SE RETROUVER SOI-MÊME 

Et c'est cette soif de vraie vie personnelle qui conserve à l'idéal monastique toute son actualité. Puisse le comprendre notre société, notre pays qui, en d'autres temps, fut si propice à la formule bénédictine de la perfection humaine et religieuse, alors qu'aujourd'hui il est peut-être moins fécond que d'autres en vocations monastiques. Dans les siècles lointains, l'homme accourait vers le silence du cloître, à la suite de saint Benoît de Nursie, pour se retrouver lui-même (a il habita avec lui-même sous le regard du Spectateur d'en haut nous dit saint Grégoire le Grand, biographe de saint Benoît). Mais alors, ce geste était motivé par la décadence de la société, par la dépression morale et culturelle d'un monde qui n'offrait plus à l'esprit de possibilités de conscience, de développement, de conversation. Il fallait un refuge pour y retrouver la sécurité, le calme, l'étude, la prière, le travail, l'amitié, la confiance.

Aujourd'hui, ce n'est plus la carence de la vie sociale qui nous pousse vers ce refuge, mais son exubérance. L'excitation, le bruit, l'agitation fébrile, l'extériorité, la foule menacent l'intériorité de l'homme. Il lui manque le silence avec son authentique parole intérieure, il lui manque l'ordre, la prière, la paix. Il lui manque lui-même. Pour retrouver la maîtrise et la joie spirituelles de lui-même, il a besoin de se remettre en face de lui-même dans le cloître bénédictin.

LA PRIÈRE LITURGIQUE


Dans la discipline monastique, l'homme est regagné à lui-même et à l'Eglise. Le moine a une place de choix dans le Corps mystique du Christ, une fonction on ne peut plus providentielle et nécessaire. Nous vous le disons parce que Nous savons et Nous voulons avoir toujours dans la noble et sainte famille bénédictine, la gardienne fidèle et jalouse des trésors de la tradition catholique, un centre des études ecclésiastiques les plus patientes et les plus sévères, un lieu où s'exercent les vertus religieuses et, surtout, une école et un exemple de prière liturgique. Cette prière liturgique, Nous savons que vous, les Bénédictins du monde entier, vous la tenez toujours — et la tiendrez toujours, Nous l'espérons — en très grand honneur, comme cela convient pour vous, dans ses formes les plus pures, dans son chant sacré et authentique, et — pour votre office divin — dans sa langue traditionnelle, le noble latin, spécialement dans son esprit lyrique et mystique. La toute récente constitution conciliaire De sacra liturgia attend de vous une adhésion parfaite et une apologie apostolique. Une grande et magnifique tâche s'ouvre devant vous. L'Eglise, de nouveau, vous met sur le candélabre pour que vous éclairiez toute « la maison de Dieu » avec la lumière de la nouvelle pédagogie religieuse que cette constitution entend instaurer dans le peuple chrétien. Fidèles aux vénérables et antiques traditions, et sensibles aux besoins religieux de notre temps, vous aurez encore une fois le mérite d'avoir fait passer dans la spiritualité de l'Eglise le courant vivifiant de votre grand maître.

LIENS DE COMPLÉMENTARITÉ AVEC LE MONDE


Nous ne parlerons pas aujourd'hui de la fonction que le moine, l'homme regagné à lui-même, peut avoir non seulement envers l'Eglise — comme Nous le disions, — mais envers le monde, envers ce monde qu'il a quitté et auquel il reste attaché par de nouveaux liens créés par son éloignement même : contraste, étonnement, exemple, confidences possibles et conversations secrètes, complémentarité fraternelle. Disons seulement que cette complémentarité existe, qu'elle prend une importance d'autant plus grande que le monde a davantage besoin des valeurs conservées dans le monastère, et que ces valeurs il ne les considère pas comme lui ayant été ravies, mais comme lui étant conservées, présentées, offertes.

SAINT BENOÎT ET L'UNITÉ SPIRITUELLE DE L'EUROPE


Vous, Bénédictins, vous le savez, surtout par votre histoire, et le monde le sait aussi, surtout lorsqu'il veut bien se rappeler ce qu'il vous doit et ce qu'il peut encore gagner grâce à vous. C'est là une grande et importante réalité qui a une valeur vitale pour notre vieille société, toujours vivante, mais qui, aujourd'hui, a tellement besoin de puiser dans ses racines une vigueur et une splendeur nouvelles, dans ses racines chrétiennes, dont elle est redevable en si grande partie à saint Benoît qui les a alimentées de son esprit. Cette belle réalité mérite notre souvenir, notre culte et notre confiance. Non pas que l'on doive penser à un nouveau Moyen Age caractérisé par l'activité dominante de l'abbaye bénédictine --- aujourd'hui un tout autre visage est donné à notre société par ses centres culturels, industriels, sociaux et sportifs, — mais pour deux motifs qui font toujours désirer l'austère et douce présence de saint Benoît parmi nous : la foi, que lui et son ordre ont prêchée dans la famille des peuples, spécialement dans la famille Europe, la foi chrétienne, la religion de notre civilisation, celle de la sainte Eglise, mère et éducatrice des nations, et l'unité par laquelle le grand moine solitaire et social nous a appris à être frères, et par laquelle l'Europe fut la chrétienté. Foi et unité, que pourrions-nous souhaiter de meilleur pour le monde entier, et spécialement pour cette portion de choix qu'est l'Europe? Qu'y a-t-il de plus moderne et de plus urgent, de plus difficile et de plus contrarié, de plus nécessaire et de plus utile pour la paix?

C'est pour que cet idéal de l'unité spirituelle de l'Europe soit désormais sacré et intangible pour les hommes d'aujourd'hui, ceux qui peuvent agir et ceux qui ne peuvent que désirer, pour que ne leur manque pas l'aide d'en haut, pour mettre cet idéal en pratique par d'heureuses décisions, que Nous avons voulu proclamer saint Benoît patron et protecteur de l'Europe.

c'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie - textes du jour

Mercredi 26 Novembre 2014

04 heures 52 + La « preuve » est faite de ma diminution, au moins physique. Plus de sexe, aucune force de travail passées sept heures le soir. Organiser ma vie en en tenant compte. Aimer sans le sexe, c’est possible, puisque nous le vivons et que nos défis sont autres, ils sont de nous aimer encore davantage et que les mutuelles patiences soient sans doute un perfectionnement de chacun, surtout le mien : notre fille autant que ma chère femme m’y appellent. Dérèglement tel d’ailleurs que j’ai confondu cinq heures, ce qui était déjà tôt, avec quatre heures. De fait, je viens de me lever à quatre heures et demi…
Chaque matin, la grâce, l’espérance. Et maintenant que je l’écris, l’espérance bien concrète, et même la prière – que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel, que votre règne arrive – pour que ces affaiblissements soient passagers et palliés : la résurrection dans nos vies, les renouveaux et les re-départs. Même si chaque soir me fait sombrer dans la semi-inconscience, tombant de sommeil et d’inertie sur ce clavier, ne pouvant avancer même d’un mot, dans mes écrits et devoirs du jour, quand celui-ci a passé… est en train de passer. Souvent au lit avant mes aimées, celle-ci terminant ensemble une séquence de télévision, César hier avec Stéphane Bern.
Faire-part et remerciements pour le décès de son mari, la belle-sœur de mon cher aîné, dont j’ai été passagèrement et discrètement amoureux, répond à mes condoléances évoquant ces antériorités : le passé bien sûr… mais le présent n’est-il pas plus important. Non, il est d’un autre ordre. Le passé nous est un viatique, un socle comme il peut être aussi un terrible fardeau. Mon expérience à nouveau – hier – avec mon cher Denis M. : son impuissance sur le présent, son désarroi donc et sa sensation de solitude alors même qu’il est entouré, soigné  avec habileté et affection, tient en grande partie à la perte périodiquement de sa mémoire immédiate, donc de tous repères en lieu et temps (la date du jour, l’habitude de sa chambre), tandis que du passé il garde la certitude d’avoir à en rejeter presque tout car il n’a presque jamais pu faire ce qu’il aurait aimé faire. Résultat d’ailleurs de déplorables gestion des ressources humaines dans l’Eglise de France, au moins antan… et ces appellations pour les « maisons » de « supérieur » : le responsable ou l’administrateur ou le gestionnaire. Maisons de retraite, collèges religieux, etc… Montherlant… ce moine ne disant pas : abbé, mais supérieur… les supérieurs… A Saint-Jean-de-Passy, collège diocésain à Paris où je ne restai qu'à mes quatre-cinq ans, on disait « supin »… (d’ailleurs, en la personne de l’Abbé Dussoulier que j’ai dû entrevoir une ou deux fois, mais qu’on savait par rumeur, il était chaleureux, bienveillant et sans doute tout à fait indiqué pour animer notre ensemble enseignés et enseignants). Je ne pourrai vivre le présent sans me projeter, et ces deux élans, sereins, grâce à Dieu, ne me sont possibles que par un passé personnel avec lequel je suis entièrement d’accord et pour lequel je rends grâce constamment. Passé qui d’ailleurs coincide avec une longue période pour notre pays de réussite et d’équilibre.
Notre pays… je crois maintenant et avec précision qu’il va s’en sortir, mais sans que ses dirigeants politiques et d’entreprises y soient pour grand-chose, au contraire. La débrouille générale, notamment dans la jeune génération, pour la plupart des carrières professionnelles, des exercices de métier, est une invention non encore décrite pour ses aspects positifs (le négatif étant connu : l’absence, la perte, le déni de solidarité et du jeu « collectif ») : elle est une remise à leur juste place de nos dirigeants et un jugement terrible sur eux, celui de leur incapacité ou de leur égoïsme. Ils sont exogènes, car le plus souvent introduits dans l’entreprise, seulement au moment de la diriger (phénomène relativement récent mais qui est une des causes de notre perte tandis que l’Allemagne discerne dans le rang ceux qui continueront la direction…) Les déboires français ne sont pas des incapacités nationales mais des intoxications dogmatiques et des erreurs stratégiques. Tandis que tout le quinquennat peut désormais s’analyser en un tentaculaire gouvernement de déréglementation et une improvisation occulte, subordonnée à on ne sait qui… la « carte » de nos « territoires » dessinée puis imposée en douce, sans referendum, sans consultation pour obéir à qui ? et faire quelles économies … des économies sur la démocratie et la participation ! … la mise à mort du fleuron mondial de la médecine française : le Val de Grâce, centre de recherches, comme à la place de la sidérurgie un centre de recherches sur la sidérurgie ! L’antidote, c’est nous. Ce sont les reprises d’entreprises et d’actifs par des salariés, par quelque cadre trouvant un peu de capital. Le vrai ministre du redressement industriel et productif, le ministre réel de l’économie aujourd’hui, ce sont nos tribunaux de commerce… une économie, des procédures s’inventent sur le tas, pratiquement… je le ressens et découvre jour après jour. Sans doute, la litanie quotidienne des redressements judiciaires et des licenciements de masse (le vocabulaire à la chinoise, au sens du mensonge et des apparences truquées de la légalité : celui de PSA avant-hier matin), mais aussi ces re-départs.
Prier… si j’ai réellement quelque chose à transmettre, que les forces me soient données de l’accomplir, d’en être digne…, quelque témoignage à donner et à laisser… de notre pays tel qu’il est en profondeur et peut être et veut être… de la psychologie vécue de ma foi, la foi que Dieu maintient en moi depuis ma naissance, et je l’espère jusqu’au dernier souffle de cette existence, de ce mode d’existence humaine, si beau parce que si dépendant. La dépendance nous donne la vérité de l’amour, d’aimer et d’être aimé. Dépendance de Dieu, dépendance vis-à-vis de ma chère femme et de notre fille, gratification par tout geste ou attention d’autrui. Les autres sont l’enseignement de la vie et la connaissance de nous-mêmes. Plus il y a de limites, plus il y a de vérité, de réalisme et donc de fécondité.
Prier… le plus âgé de nos chiens à mes pieds, la rumeur des autres, la nuit totale, sans lune ni étoile, elle-même endormie en elle-même, imposant un silence qui est d’une douceur, d’une disponibilité intenses. Prier… l’apocalypse certes, l’accomplissement de la colère de Dieu [1] mais toute épreuve que nous subissons a ces deux marques, ce sens : la fin, l’aboutissement sont garantis et accomplis par Dieu pour notre bonheur, et l’épreuve en elle-même, légère ou terrible, l’écoulement-même du temps avec cette conscience à tout âge de notre existence des limites caractérisant nos jeunesses et nos vieillesses, sont le lieu de nos témoignages, de nos persévérances de notre amour pour Dieu et pour nos semblables, proches, intimes ou inconnus. Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. … Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de préparer votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Certes, les flammes de Rouen réduisant en cendres Jeanne d’Arc dont il a été dit qu’elle croyait rester finalement indemne, certes l’horreur des prisons, des exterminations et des massacres quand aucune issue n’est prévisible ni envisageable… pourquoi d’ailleurs l’Eglise n’inaugurerait pas une « procédure » de canonisation immédiate et en masse pour tous ces martyrs d’Irak et de Syrie. On relèvera les noms ensuite, on fera les monuments, mais quelle proclamation au monde en même temps qu’une réelle saisine internationale pour ces mises à mort plus même en raison de la race ou de la politique, mais simplement pour une foi, une identité, une persévérance millénaires. Vous serez livrés,… ils feront mettre à mort certains d’entre vous… Mais, le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ; il s’est rappelé sa fidélité, son amour. Prier tout ce jour qui vient.

Hier

06 heures 55 + Réponse de Fallois à trois heures ce matin… Produire mes livres, aller de l’avant. Un rien me gratifie. Un rien ? non, parce que c’est signe. Prier aussi et surtout. Mutuelle présence. Et plaire à mes deux aimées.

. . . Saint-Joachim, la maison diocésaine de retraite pour nos prêtres âgés ou handicapés, 10 heures 30 à 15 heures + Denis ne sait ni la date du jour ni où il se trouve mais me reconnaît, analyse bien les photos. Après le déjeuner ensemble, et un peu de texte avec deux de ses confrères, promenade dans le parc aux arbres sans doute tricentenaires, le fauteuil roulant qu’il ne quitte guère, la hantise que nous ne nous retrouvions pas. Puis de retour dans sa chambre, la prostration mentale, un dire qui est cohérent pour exprimer la détresse d’une solitude tous azimuts. Je suis perdu, tout seul, sans rien. Pour le moment, c’est le vide. Je ne fais plus le lien entre ce que j’ai fait hier, avant-hier et maintenant, ce matin, avant la nuit, c’est le vide. Je n’ai plus rien, que ce que j’ai sur moi, et je vais me lever deux nuits, ainsi… Je ne sais même pas à qui m’adresser. Tandis que je tente de lui faire la lecture… je ne suis pas ce que vos dites, je suis dans mes pensées. A quoi pensez-vous ? A ce que je vais faire, à ce que je vais devenir, je suis dans le grand vide en ce moment… Je suis inutile parce que j’ai dépassé l^’age de 82 ans.  Je lui avais demandé à table quel est son meilleur souvenir, il avait éludé, demandé le temps de la réflexion sans s’intéresser à la question, je n’avais pas chercher à l’entrainer par mon propre dire : les quelques très mauvais souvenirs que je garde mais la floraison, la foison des bons, des magnifiques moments de tous ordres. Je ne referais rien de ce que j’ai fait. Dans les choses que j’ai faites, je rejette presque tout. Qu’est-ce que vous ne rejetez pas ? ce n’est pas le moment d’y réfléchir. – Je retranscris ces mots avec respect et dans la prière, c’est tout autre que triste. C’est le risque de l’humanité, c’est a contrario la preuve que l’esprit, l’Esprit Saint sont décisifs. Qu’est-ce que la souffrance mentale ? Les intermittences. Il n’a pu revenir à terre, au présent qu’à la vue de ma chère femme, venant me reprendre après son temps d’enseignement, les prénoms lui étant tout à fait présents. Interrogation inutile ? sa foi, la piété qui demeure, sont-elles une aide ? il ne les mentionne pas, en disserte encore moins. Il a d’ailleurs toujours été explicatif du fond, jamais démonstratif de lui-même,  
C’est dans cette ambiance qu’avant le déjeuner et après la messe, toujours si émouvante – ces rangs de fauteuils roulants, derrière deux-trois lignes de prêtres à la tête et aux mains pour la plupart tremblantes, mais aubes et étoles – je regarde-écoute le pape François s’adressant au Parlement européen. Présentation désastreuse (comme en audience générale sur la place Saint-Pierre, il y a un mois, regardée déjà ici). Lecture, les yeux baissés, pas même le « prompteur » (orthographe) offert par les Américains à JC, de Gaulle apprenait par cœur, pouvait donc rencontrer les regards ou en donner la sensation, et à la force du texte s’ajoutait, la décuplant, la performance personnelle de mémoire et de présence. Pas même le cadeau à la France et à l’Histoire de l’original en français. C’est de l’italien, et c’est l’Europe vue de l’extérieur. Paul VI au Mont-Cassin avait admirablement suggéré les structures plus encore que la mission à notre cher Vieux Monde. Maintenant, c’est une Europe priée de se changer, mais l’Eglise elle-même n’a-t-elle pas à faire en elle-même et pour sa propre mission une telle investigation,, sa mûe et sa réinvention ?. Ce n’est pas dit. Ce n’est d’ailleurs jamais dit : l’échange entre le monde et l’Eglise, à égalité de péché, d’humanité et de devoir. Mais je reconnais que les formules fortes et neuves abondent. Cependant, quel texte du Vatican depuis que les sites informatiques permettent de les lire en remontant jusqu’à Léon XIII, n’est pas excellent. Je crains que ce qui est déjà présenté comme une « visite-éclair », quatre heures, n’ait pas d’impact. Il me semble, mais c’est bon, que les voyages en ambiance d’Islam et de stratégie, l’Albanie il y a peu, la Turquie bientôt, sont plus soignés, plus vivants.
Un numéro de La Croix, celui de la veille, m’apprend la mort d’Emile Poulat. Je n’ai fait que l’entrevoir à un colloque sur la sainteté à Vannes. Excellent et posé. Couple très uni à table, je n’ai appris qu’ensuite sa fécondité et aussi son parcours initialement sacerdotal. Le papier rappelle son œuvre considérable. Une œuvre qui correspond exactement au point où se trouve l’Eglise de France, et dont j’ai essayé d’écrire au cardinal Barbarin, comment je le ressens.

. . . à la piscine, Aquagolfe de notre village, 18 heures 40 + Route de retour de Saint-André tout à l’heure avec notre fille, puis maintenant de chez nous pour arriver ici… je dis la visite du Pape à Strasbourg. Marguerite me demande s’il a dit la messe, s’est recueillie dans la cathédrale que nous aimons en trinité et fréquentons à égalité avec la paroisse de son baptême. Réponse : non. Elle se scandalise, c’est un prêtre d’abord, il doit dire la messe et aller prier. La politique, certes, mais ce n’est pas un président de chrétienté, c’est un chrétien et il doit faire attention aux gens. Je ne lui donne pas tort. Mais lui résume le message de ce matin, et lui explique que Jean Paul II, lui, avait alors fait toute une visite en France, au moins de l’Est. Et qui n’était pas politique : réunion avec les prêtres d’Alsace, les évêques de Lorraine. Elle ne voit pas pourquoi le pape, la chrétienté feraient de la politique. Je lui dis le message de ce matin : s’occuper des peuples fragiles et des personnes fragiles, ce qui requiert force et tendresse. Cela et le diagnostic d’une Europe fatiguée et vieillie, n’a jamais été dit, alors que c’est vérité et programme. C’est Marguerite qui a le mot : final et juste. L’Europe, c’est une famille.

. . . à la maison, 22 heures + Rendez-vous avec HLG, à la date que je souhaitais : Mauritanie et Afrique. J’attends JPJ. Nausée à la piscine. Voir, derrière la vitre, le long des bassins défiler les baigneurs adultes, après les perles sautillantes des enfants et de la génération, ou un peu en dessous, de Marguerite, m’a donné la nausée. C’est la première fois que j’éprouve une répulsion pour ces exhibitions surtout des hommes, même quand objectivement, même souvent disproportionnés, ils ne sont pas adipeux, quant aux femmes, les fois précédentes, deux ou trois à peu près… et d’autres, souvent filles et mères, avec une chair spongieuse énorme et ne signifiant plus rien que de la matière. Je le dis, comme nous nous asseyons pour dîner. Marguerite rapporte – les vagues arrivantes croisant celles sortantes, aux douche – ces contrastes chez les hommes pour… l’un énorme, l’autre rien, à croire que c’est une femme. J’acquiesce, tandis qu’Edith m’interdit du regard… cette information de notre fille, bien supérieure à la nôtre, en tout cas à la mienne jusqu’à mes vingt-vingt-cinq ans, je la crois salubre. Au lieu de découvrir la beauté et la tendresse, de pratiquer le dialogue, de le commencer sans savoir l’envers qui est laideur et autisme, elle saura le prix et l’exceptionnalité de ses rencontres. Je le souhaite pour elle, mais je le crois. C’est une génération sage.

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[1] - Apocalypse de Jean XV 1 à 4 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19